
À Quimper (Finistère), que ce soit pour se rendre au travail ou flâner au bord de l’Odet, on avance de rue en rue, croisant au passage quelques squares et jardin. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ces endroits portaient ces noms ? Plusieurs rendent hommage à des héros de la résistance. C’est le cas du square Antoine Le Bris.
Par Alix OSTIAN.
En se baladant au bord de l’Odet, dans le centre-ville de Quimper (Finistère), on peut tomber sur un petit square en face du bureau de Poste. En regardant attentivement la stèle au sol, on peut lire : « Ici, le 14 janvier 1944, un groupe de résistants a participé au sabotage du Service du travail obligatoire (STO) et à la destruction de ses 44 000 dossiers. Cette action d’éclat a fait du Finistère, le premier département réfractaire de France. Quimper se souvient . » Pour comprendre ces mots, il est nécessaire de revenir en 1944 : Antoine Le Bris organise alors, avec 11 autres personnes, un acte majeur de résistance.
Infiltré dans les locaux du Service du travail obligatoire
À 18 h 30, le vendredi 14 janvier 1944, deux commandos de résistants investissent les locaux du Service du travail obligatoire (STO) dans l’ancienne école Notre-Dame-de l’Espérance, boulevard Kerguélen à Quimper. Antoine Le Bris, 24 ans, dirige le commando quimpérois. Son frère, Jean, est aussi de la partie. Depuis cinq mois, Antoine Le Bris et un autre camarade, étudiants en droit, se sont infiltrés dans le STO.
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Nommés rédacteurs à la Direction départementale, ils en profitent pour saper différents dossiers et fournir aux jeunes requis du STO ayant pris le maquis, de fausses cartes de travail. C’est donc aux yeux des sentinelles allemandes et en faisant croire à un déménagement que l’équipe réussit à voler 44 000 dossiers, sauvant autant de personnes du travail forcé imposé par les Allemands. Ces dossiers seront transportés non loin, à Ergué-Gabéric, où ils seront brûlés, toute la nuit, dans le four à pain d’une boulangerie alliée.
Arrêté par la Gestapo, il meurt en avril 1945
Après ce coup de tonnerre, les arrestations s’enchaînent : Antoine Le Bris est arrêté un mois plus tard par la Gestapo pour être interrogé et torturé. Il ne livre aucun nom de ses camarades. Incarcéré de prison en prison, il est finalement déporté à Neuengamme (Allemagne), comme huit autres participants. Il meurt en avril 1945 sous les coups d’un SS. Seuls deux résistants échappèrent à la mort : son frère Jean Le Bris et Jean Le Corre.
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