Après l’annonce de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants boursiers et non-boursiers de l’EESAB (École supérieure d’art de Bretagne), les étudiants se sont mobilisés. Après une première victoire, et l’annulation de la hausse pour les étudiants boursiers, les élèves ont d’autres revendications.
Par Baptiste LE ROUZIC.
Le jeudi 30 janvier 2025, le Massicot (fédération syndicale des étudiants, collectifs, associations et syndicats en écoles de création) dénonçait l’augmentation des frais d’inscription à l’EESAB (École supérieure d’art de Bretagne) de 4 % pour la rentrée prochaine. Avec la hausse, les frais d’inscription atteignent 650 € pour les non-boursiers, et 540 € pour les boursiers. « Il faut arrêter d’aller chercher l’argent dans les poches des étudiants », s’indigne Garance, étudiant élu au conseil d’administration de l’EESAB, à Brest.
Alors, jeudi 6 février, des étudiants se sont mobilisés devant le site lorientais pour empêcher d’aggraver la précarisation de certains étudiants. « Nous avons obtenu un gel pour l’augmentation des frais d’inscription pour les non-boursiers », explique Anaëlle, étudiante à l’EESAB.
Une première victoire : l’école d’art et de design annonce dès le lendemain, le 7 février, renoncer à la hausse des frais pour les boursiers, représentant 40 % des effectifs.
« Difficile de se sentir écoutés »
Garance, Anaëlle, Manon, elle aussi étudiante à Brest, et l’ensemble des étudiants mobilisés ne décolèrent pas pour autant. La victoire est une première étape. « Il faut rappeler que 25 € d’augmentation , c’est 25 repas au CROUS pour les étudiants, explique Garance. C’est un mois de nourriture. Pour certains, c’est l’argent du travail d’été qui passe dans les frais d’inscription. »
Pour Manon, c’est à l’État de s’engager davantage. « On nous explique que les frais augmentent partout, que c’est normal que les frais d’inscription suivent, précise-t-elle, mais le coût de la vie pour les étudiants augmente lui aussi ! »
La présidente de l’EESAB, Forough Dadkhah, indique qu’« après neuf années de maintien des droits d’inscription et eu égard à la nécessité de poser les bases d’un schéma budgétaire stable pour l’établissement, il convient de réévaluer ces droits pour contribuer à maintenir la qualité de l’offre d’enseignement dispensée ».
Difficile pour les étudiants de faire bouger les choses sans passer par des mobilisations. Au conseil d’administration de l’EESAB, ils comptent pour 2 petites voix, sur un ensemble de 28. « C’est difficile de se sentir écoutés, explique Garance. On a parfois l’impression que tout est joué d’avance, qu’on ne décide pas de grand-chose. » Des plaquettes informatives avaient été imprimées, prenant en compte la hausse, avant même le vote.
Une inclusion pour les élèves minorisés
Parmi les revendications des étudiants, une meilleure inclusion des élèves, notamment handicapés et transsexuels, est demandée. Pour Garance, il y a une vraie méconnaissance sur le sujet et les enjeux. « On nous a expliqué que l’aménagement des cours pour les élèves n’était pas un droit. Concernant les personnes transsexuelles, les anciens prénoms étaient placardés à l’entrée d’une annexe de l’école, à côté des prénoms d’usage. Ils ont vite été retirés, mais ça montre bien que nous sommes toujours obligés de nous battre pour obtenir des avancées. »
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