« C’est non, non, non » : à Saint-Malo, l’opposition à la réforme des retraites est toujours forte. ( OF.fr – 07/03/23 )

Ils étaient 3 000 manifestants jeudi 7 mars, un cortège qui a pris son temps fait quelques haltes.
Ils étaient 3 000 manifestants jeudi 7 mars, un cortège qui a pris son temps fait quelques haltes. | OUEST-FRANCE

​À Saint-Malo, la manifestation contre la réforme des retraites a été très suivie jeudi midi 7 mars 2023. 3 000 participants ont été recensés. Elle s’est déroulée dans un calme relatif. Avec environ 200 personnes qui ont poursuivi hors du parcours autorisé.


Ils étaient encore très nombreux à manifester contre la réforme des retraites, ce jeudi 7 mars, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). 3 000, selon la police. Avant le départ, entre la gare et la médiathèque se trouvait notamment Mathieu, 39 ans, venu avec Marius, 8 ans et Milo, 4 ans. « La maman va nous rejoindre à midi. » Unis « contre la réforme et, au-delà, dans le mécontentement, dans la colère sociale. »

« Le changement, je pense qu’il se fera dans la rue et non pas dans les urnes, poursuit l’ingénieur. C’est devenu trop injuste, mal fichu. Il y a de plus en plus de gens dans la pauvreté et quand ils allument la télé, ce qu’ils voient c’est une débauche de pognon et ça, ça pèse sur les petites gens. »

Il reconnaît qu’il n’est « pas à plaindre ». Mais « rassuré » de constater que «  les gens sont attentifs, réveillés, mobilisés dans le calme et une ambiance presque festive ! »

D’ailleurs La Rue Kichante a une nouvelle fois mobilisé sa chorale, hypermotivée. « Aujourd’hui, on est là pour les retraites, demain ce sera pour les droits des femmes, s’amusent Marie, Armelle, Nelly et Lucette. Même si nous sommes retraitées, nous sommes solidaires des jeunes et des très jeunes ! La réforme n’est pas nécessaire. Il faut aller chercher la ressource dans les superprofits, il y en a ! Ce ne sont pas les pauvres et classes moyennes qu’il faut taxer, ce sont les multinationales et grands groupes français, qui se sont encore enrichis pendant les deux ans de confinement. »

« C’est non, non, non »

La réforme des retraites, « c’est non, non, non », crachera bientôt la sono. « Virons ces fous ! » peut-on lire sur une pancarte. Les craintes dépassent la réforme. « Il y a une précarisation des masses, des laborieux contre les possédants et tout cela profite à l’extrême-droite ! » note ce petit groupe de retraitées, inquiètes : « Le gouvernement amène petit à petit la retraite par capitalisation ».

Les enseignants chantent derrière leur banderole, « on ne tiendra pas jusqu’à l’âge là, même si Macron ne veut pas nous on est là ». Un peu devant, la sono grésille, « À bas la précarité, le social c’est capital ! »

La banderole des employés du barrage a pris le devant du défilé, bientôt ils prendront un autre itinéraire. | OUEST-FRANCE

Le cortège a choisi la lenteur pour cette nouvelle mobilisation, la rue occupée prend son temps. Les gars du barrage sont là aussi, casqués derrière leur banderole noire, « 64 ans c’est non ! » Un militant CGT hèle la foule, « Tous au barrage avec nos collègues ! » Là, ce sont les régimes spéciaux qui calent, « on va les défendre, on va faire des barrages filtrants jeudi ! »

« Ils sont déterminés »

La banderole de l’intersyndicale, « dans l’unité contre nos retraites », ouvre une fois encore la manif. Solidaires, CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, CFE-CGC, ils sont tous là. Mais bientôt, dans le boulevard Demalvilain elle va se faire doubler. Sans autre politesse et cela ne plaît pas trop, « c’est un peu contre l’esprit unitaire de l’intersyndicale ». Déjà les gars à la banderole noire avaient essayé de détourner la manif de l’itinéraire et ils vont réitérer, avec succès cette fois. Jetant le trouble dans le défilé. Désormais en tête de cortège, « ils sont déterminés », glisse un syndicaliste indécis, les suivre ou pas ? «  Il faut que je discute avec l’intersyndicale. »

Ils sont 200 manifestants environ à s’élancer « vers l’Aquarium, on n’est pas des méduses ! » La police observe et gère la circulation, alors que le gros de la manif poursuit le défilé défini avec les autorités, longeant l’hippodrome et retour médiathèque, où le rassemblement se disloquera, à l’approche de 14 h.

Auteur : Brigitte SAVERAT-GUILLARD.

Source : « C’est non, non, non » : à Saint-Malo, l’opposition à la réforme des retraites est toujours forte (ouest-france.fr)

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