Depuis 2007, Franck Zal a installé son entreprise Hemarina à Morlaix (Finistère). Désormais, il voit plus loin, et aimerait implanter une usine dans la cité du Viaduc, avec à la clef, plus d’une centaine d’emplois. L’entrepreneur y travaille.
Par Sarah HUMBERT.
« Au début, j’avais un bureau, j’étais seul. Aujourd’hui on est une trentaine ici, avec six personnes sur la ferme aquacole à Noirmoutier », retrace rapidement Franck Zal.
Chercheur au CNRS à Roscoff durant des années, il a créé, en 2007, son entreprise Hemarina. Avec cette dernière, il travaille à la création de produits pharmaceutiques, grâce au sang d’arénicole, ce ver que l’on trouve sur les plages du Finistère.
À l’origine de tout : un ver marin
Concrètement, l’hémoglobine de l’arénicole peut transporter jusqu’à 40 fois plus d’oxygène que celle dans le sang humain. Avec Hemarina, Franck Zal a développé HEMO2life®, qui permet de faciliter la greffe d’organe, par exemple.
Désormais, l’entrepreneur voit plus loin. Derrière son bureau, dans la zone d’activité près de l’aéroport, « on a construit des laboratoires. Avant il y avait un chaudronnier, par exemple. Le but maintenant, c’est de produire sur le territoire », appuie-t-il.
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Pour le moment, Franck Zal possède une ferme aquacole, pour les vers marins, à Noirmoutier. « On a aussi investi à Tours, pour produire et extraire les molécules là-bas. Mais ce que j’aimerais bien ici, à Morlaix, c’est avoir notre propre établissement pharmaceutique, avec notre usine, pour pouvoir être complètement autonome sur toute la chaîne de fabrication », détaille-t-il.
Franck Zal explique son raisonnement : « Aujourd’hui, quand on sous-traite, on donne du savoir-faire, alors qu’il est à vous et que vous pouvez le valoriser sur le territoire. »
Dans sa tête, le projet est ficelé, ou presque. L’entrepreneur a déjà réservé 2,5 hectares dans la zone de l’aéroport et prévoit 5500m², pour installer laboratoire et bureaux pour les contrôles de production et de qualité.
Pour le moment, Franck Zal tente d’obtenir des financements, notamment avec le plan France 2030, pour lequel un dossier a été déposé. Il glisse : « Aujourd’hui, je me bats. Je ne désespère pas, on va le faire. »
Il a récemment été écarté du dispositif Rebond industriel, en mai 2024, via lequel il avait sollicité 650 000 €. Il indiquait : « On est déçu, mais on va continuer d’avancer. »
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« Ici, on m’a tendu la main »
Franck Zal a passé son enfance, jusqu’à l’âge adulte, à Paris. Le Breton d’adoption tient à ce que son projet voit le jour dans la cité du Viaduc. « Ici, on m’a tendu la main, je suis là parce qu’on m’a beaucoup aidé sur le territoire. » De gauche, de droite, l’étiquette politique, « on s’en moque un peu. Les élus sont là pour aider les gens », dit-il.
Il pointe : « presque 20 % de la population vit sous le seuil de pauvreté à Morlaix. Faire venir une entreprise pharmaceutique comme la nôtre, qui a pour mission de faire 130 à 150 emplois dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, changerait le territoire. »
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