Johan Badour, fondateur des éditions Divergences, dont le siège est à Quimperlé (Finistère), et l’un des premiers co-éditeurs du recueil Déborder Bolloré.
Entretien réalisé par Béatrice GRIESINGER.
Johan Badour, vous êtes parmi les premiers co-éditeurs du recueil Déborder Bolloré. Pourquoi ?
C’est un livre que nous co-éditons avec une centaine de maisons d’édition indépendantes. L’initiative vient d’une poignée de maisons d’édition assez proches, politiquement et humainement.
À l’origine, il y a le rachat d’Hachette par Bolloré et l’arrivée à la tête des éditions Fayard de Lise Boëll, l’éditrice historique d’Eric Zemmour. Fayard, qui était une maison historique de centre gauche plutôt classique, s’est trouvée à éditer du Jordan Bardella, Philippe de Villiers… Toute une série de figures centrales réactionnaires. De cette offensive de l’extrême droite dans l’édition est venu le projet de donner la parole à des acteurs et actrices du milieu du livre.
Quelle était l’impulsion de départ ?
Nous nous sommes posé la question : quelle est la meilleure façon d’aborder ce sujet-là ? Face à la concentration extrême du champ éditorial à l’extrême droite, nous voulons jouer l’inverse : montrer qu’il y a en France, une multitude de pratiques, de maisons d’édition, de façons de faire des livres.
Est-ce que votre maison d’édition participe à la campagne Désarmer Bolloré ?
Nous sommes une maison d’édition ouvertement politique, marquée à gauche. C’est évident pour tout le monde. Nous publions des livres, des essais qui sont ancrés dans la vie sociale et politique. Nous ne nous cachons pas.
Pour nous, le danger est dans la libération de la parole d’extrême droite, sur des positions qui nous semblent incompatibles avec des façons de vivre digne.
Nous ne sommes pas partie prenante dans la campagne Désarmer Bolloré, qui organise le week-end d’actions Levons les voiles à Concarneau et aux Glénan. Mais nous nous y adossons, pour porter une voix sur la dimension livresque. Nous lançons le livre Déborder Bolloré au niveau national, ce vendredi 23 mai, à Quimperlé.
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