« Combien de personnes ne vont plus se soigner ? », interrogent les syndicats de l’hôpital de Carhaix (LT.fr 04/09/2023)

Le personnel de l’hôpital de Carhaix a crevé l’abcès, ce lundi, lors d’une réunion organisée par les syndicats. « Nous n’en pouvons plus et sommes inquiets pour notre avenir », ont-ils notamment lâché.

Les syndicats ont appelé les personnels de l’hôpital à se mobiliser en nombre lors de la manifestation prévue ce lundi soir à 18 h 30, heure de la fermeture des urgences pour la nuit. De gauche à droite, Catherine Bernard et Caroline Tromeur, de la CGT, et Sophie Lévénez et Sylvie Jouan, de la CFDT. (Jean-Noël Potin)

L’ambiance était plutôt morne, ce lundi après-midi, au self de l’hôpital, où les syndicats réunissaient le personnel syndiqué suite à la rencontre qu’ils venaient d’avoir avec le Pr Emgan Querellou, chef des urgences du CHRU. L’entretien a duré environ 45 minutes, mais n’a visiblement pas convaincu les responsables syndicaux, qui en sont sortis dépités. « Ce sont tous les jours de mauvaises nouvelles, on n’en peut plus. On se pose beaucoup de questions par rapport à la fusion avec l’hôpital de Brest car nous avons le sentiment d’être toujours les derniers servis ! », lance Sophie Lévénez, de la CFDT. « Le site s’appauvrit dans tous les domaines », abonde Caroline Tromeur, de la CGT. « On nous assèche », martèle Catherine Bernard, de la CGT.

« Les infos changent ! »

Dans sa présentation, le chef des urgences a rappelé qu’il manquait une douzaine d’urgentistes sur le CHRU de Brest-Carhaix, mais les syndicats disent ne pas comprendre : « On nous avait dit que la réouverture des urgences se ferait grâce à l’intérim, peste Caroline Tromeur. Or, on nous dit à présent que les tarifs s’arrêtent au deuxième échelon et que cela n’est pas assez attractif pour attirer les urgentistes intérimaires ! ». « En quelques jours, les infos changent. L’ARS avait confirmé que les urgences rouvriraient », confirme Sylvie Jouan, de la CFDT. Les urgentistes se plaindraient aussi du fait qu’à Carhaix, ils ne traitent pas que des urgences réelles, et souhaiteraient une plus grande implication des médecins de ville envers l’hôpital. Pour Sophie Lévénez, il est cependant clair « que les médecins de ville sont déjà en galère. La médecine de ville est déjà pauvre et, quand l’hôpital n’assure plus les urgences, on n’a rien d’autre ici ! », déplore-t-elle.

Quid de la cardiologie et de la chirurgie ?

Les syndicats regrettent d’autre part que 60 lits soient toujours aujourd’hui fermés sur l’hôpital. « En médecine polyvalente, sur les 24 lits théoriques, seulement 16 ont été rouverts car un médecin s’est désisté », signalent-ils. Ils se disent inquiets, par ailleurs, vis-à-vis de la cardiologie et de la chirurgie, qui ont fusionné et doivent rouvrir. « On saura la semaine prochaine si cette réouverture est à la hauteur de ce qu’il y avait avant ».

Ils ajoutent que le personnel est aujourd’hui très inquiet de son avenir. « Nous avons tous la crainte de découvrir un plan social », souligne Sophie Lévénez, qui s’interroge aussi sur le renoncement aux soins. « On se demande combien de personnes ne vont plus se soigner du fait de ce contexte », ajoute-t-elle, convaincue que « la survie de l’hôpital dépendra du combat politique qui sera mené ».

Auteur : Jean-Noël Potin

Source : « Combien de personnes ne vont plus se soigner ? », interrogent les syndicats de l’hôpital de Carhaix | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : « Combien de personnes ne vont plus se soigner ? », interrogent les syndicats de l’hôpital de Carhaix (LT.fr 04/09/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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