Comment cette association de quartier du Finistère espère-t-elle sauver son bureau de poste ? (OF.fr-1/01/25)

L’Amicale Saint-M’Art s’oppose à la fermeture du bureau de poste de Saint-Marc, à Brest. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Si la fermeture du bureau de poste de Saint-Marc, à Brest (Finistère), n’est pour l’heure qu’une hypothèse, l’association Sain-M’Art milite pour son maintien dans le quartier. Aidée par un avocat, elle pense avoir trouvé une faille qui pourrait, selon elle, sauver plus d’un bureau de poste.

Par Bleuenn ROBERT.

La fermeture du bureau de poste du quartier de Saint-Marc, à Brest (Finistère) n’a pour l’heure rien d’officiel. Mais l’association locale l’Amicale Saint-M’Art affirme avoir compris, lors d’une réunion le 14 février 2024 avec David Louët, délégué territorial du groupe La Poste pour le Finistère, « que la décision était déjà prise depuis deux ans ».

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Depuis, l’Amicale Saint-M’Art, association qui défend le « cadre de vie » du quartier brestois, s’oppose à cette perspective. Une pétition, distribuée sur les marchés, a recueilli plus de 2 500 signatures. « Beaucoup de personnes sont favorables à notre action », signale Geneviève Henry, présidente de l’association.

Une convention renouvelée tous les trois ans

C’est lors d’une séance de signatures qu’elle a rencontré Yves Desbois, avocat du barreau de Paris à la retraite. Ce spécialiste du droit des affaires et habitant de Saint-Marc s’est plongé dans le « contrat de présence postale territoriale » qui fixe « les règles de la mission d’aménagement et de développement du territoire confiée à La Poste ». Signée par La Poste, l’Association des maires de France et l’État, la convention est renouvelée tous les trois ans.

« Ce contrat nous oblige, explique David Louët. Une obligation de dialogue entre les différents partis d’abord, mais aussi par les chiffres. » Le contrat 2023-2025 stipule que 90 % de la population d’un territoire doit se trouver à moins de 5 km et de 20 min d’un point de contact de La Poste, soit un bureau de poste, une agence postale communale ou un relais commerçant.

60 % de fréquentation en moins en dix ans

« Dans les villes il faut qu’on ait un point de contact pour 20 000 habitants », ajoute-t-il. Brest, qui compte 15 points de contact pour 140 000 habitants, fait partie des bons élèves en la matière.

Néanmoins, le bureau de poste de Saint-Marc semble être « un peu plus touché » par la baisse de fréquentation que connaissent tous les bureaux de poste en France. « Elle a baissé d’un peu plus de 60 % en dix ans », indique David Louët.

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S’il assure qu’« aucune décision n’est prise » au sujet de Saint-Marc, le délégué finistérien indique qu’un relais poste commerçant vient d’ouvrir ses portes dans le quartier.

D’après lui, ces relais correspondent davantage aux nouvelles habitudes des usagers : « On cherche à rester dans tous les quartiers, peut être avec une forme différente. Mais ce qui compte, c’est ce que plébiscitent les habitants : l’amplitude horaire et la proximité. »

Un « biais d’attaque » pour une éventuelle procédure judiciaire

C’est dans cette mission d’aménagement du territoire que réside « le biais d’attaque » repéré par Yves Desbois et l’Amicale Saint-M’Art, dont il est désormais le secrétaire. « C’est une mission de service public, indique-t-il. Donc ce type de contrat doit être validé par l’exécutif ou le législatif. »

La loi du 2 juillet 1990 définit la mission de contribution à l’aménagement du territoire ; Néanmoins, selon l’avocat, chaque nouveau contrat de présence postale territorial devrait être validé « par un simple arrêté, par un simple décret ou même par une loi de validation ».

« On attaque la déshumanisation des services »

Si l’association et son secrétaire croient en la validité de son argumentation, ils ne sont pas optimistes quant à leurs chances d’obtenir gain de cause en cas de procédure judiciaire.

Ils espèrent au moins faire réagir. « Une attaque comme celle-là n’est valable que si beaucoup de communes se joignent à nous », expliquent-ils, ajoutant qu’une mise en demeure est possible dans les deux mois suivant la fermeture du bureau de poste. Et de conclure : « Notre attaque va au-delà de la Poste de Saint-Marc, on attaque la déshumanisation des services. »

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Source: https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/comment-cette-association-de-quartier-du-finistere-espere-t-elle-sauver-son-bureau-de-poste-827903e0-b2ea-11ef-a8ca-075099a0d9c7

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