Condamnation de Marine Le Pen : « Cinq auteurs ont été identifiés et seront poursuivis » pour leurs menaces contre deux magistrats (H.fr-3/04/25)

Depuis la fin du procès, le Rassemblement national ne cesse d’attaquer un « gouvernement des juges » fantasmé.
© Eric Tschaen/REA

La procureure générale près la cour d’appel de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, a annoncé, lors d’un entretien sur Franceinfo, que « cinq auteurs » présumés du cyberharcèlement ayant visé deux des magistrats qui ont condamné Marine Le Pen, ont été identifiés. Ces derniers « seront poursuivis », a-t-elle prévenu, alors que la justice est sous le feu des menaces de l’extrême droite.

Par la rédaction de l’Humanité.

Depuis lundi 31 mars, jour de la condamnation de la cheffe de file de l’extrême droite, Marine Le Pen, à quatre ans de prison et cinq d’inéligibilité – avec exécution provisoire -, le discours complotiste de son parti, le Rassemblement national (RN), et de ses soutiens inonde le débat public. Leur récit, agrémenté du fantasme d’un « gouvernement des juges » et d’une extrême droite « persécutée », bat donc son plein dans les médias, les réseaux sociaux et à l’Assemblée nationale depuis plusieurs jours.

Et, alors qu’Emmanuel Macron a pris son temps avant de condamner les attaques qui visent la justice, les magistrats en charge du dossier se sont retrouvés au centre d’une tornade de haine, entre des menaces de militants d’extrême droite et la remise en cause de leur intégrité par des personnalités politiques, des Républicains à une partie de la macronie. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin n’a par exemple pas hésité à fragiliser la séparation des pouvoirs politique et judiciaire en expliquant, lors des questions au gouvernement du mardi 1er avril, « souhaiter personnellement » que le jugement en appel de la députée du RN ait lieu « dans un délai le plus raisonnable possible ».

« Ces deux magistrats ont été victimes de cyberharcèlement »

La justice commence cependant à rattraper les auteurs de ce harcèlement à grande échelle. « Cinq auteurs » ont ainsi été identifiés et « seront poursuivis et sévèrement condamnés », a annoncé Marie-Suzanne Le Quéau, procureure générale près la cour d’appel de Paris, au micro de Franceinfo, jeudi 3 avril. « Ces deux magistrats ont été victimes de cyberharcèlement, de menaces, donc par l’intermédiaire de réseaux sociaux, et une enquête a été effectivement diligentée », a-t-elle annoncé.

Le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, était déjà allé dans ce sens mardi 1er avril. Ce dernier a partagé, dans un communiqué, « sa vive préoccupation » quant aux « attaques personnelles » dont ont été victimes les magistrats. « Dans un État de droit démocratique, la critique d’une décision de justice ne peut en aucun cas s’exprimer par des menaces formulées à l’égard des magistrats », avait-il alors conclu.

« C’est oublier que les magistrats, dont les décisions sont rendues « au nom du peuple français », ne font qu’appliquer la loi, confirme Robert Gelli, ancien directeur des affaires criminelles et des grâces et ancien procureur général près de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, dans un entretien accordé à l’Humanité. La justice ne s’immisce pas dans le champ politique. Elle n’interdit pas au Rassemblement national d’exister. »

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Source; https://www.humanite.fr/politique/cyberharcelement/condamnation-de-marine-le-pen-cinq-auteurs-ont-ete-identifies-et-seront-poursuivis-pour-leurs-menaces-contre-deux-magistrats

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/condamnation-de-marine-le-pen-cinq-auteurs-ont-ete-identifies-et-seront-poursuivis-pour-leurs-menaces-contre-deux-magistrats-h-fr-3-04-25/

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