
Les députés de l’opposition démocratique et même – à noter – du parti du président putschiste ont condamné et rejeté la loi martiale décrétée par le président Yoon Suk Yeol pour faire soit- disant face à d’inexistantes menaces de « forces communistes nord-coréennes » et en fait dirigée contre le mouvement social et démocratique de Corée du sud, dénoncées comme « antiétatiques ».
Soutenus par un peuple en colère et déterminée, des milliers de manifestants massés devant une Assemblée nationale cernée de policiers et de militaires, les élus du peuple ont brisé avec courage, car il en fallait, la tentative de putsch de Yoon qui replongeait la Corée du sud dans le cauchemar des dictatures qui ont tenu ce pays sous leur férule des décennies durant. Dictatures favorables aux intérêts de grands groupes capitalistes sud-coréen, faut-il le rappeler. Dictatures ayant exercées une terrible répression contre les syndicats et les forces démocratiques. La dernière loi martiale a été proclamé en 1980 et elle avait fait des centaines de morts.
Le désormais très précaire président a admis sa défaite. Confronté à des manifestations populaires chaque jour plus massives, il est menacé de destitution. Sa garde rapprochée a démissionné. L’état-major a renvoyé la troupe dans ses casernes. Troupes dont le manque d’enthousiasme à réprimer a joué un rôle à l’échec du coup d’état.
« Yoon Suk-Yeol doit démissionner ! »est véritablement le cri du peuple sud-coréen. Et l’opposition (majoritaire à l’Assemblée nationale) a déposé une demande de destitution contre le président félon. Même le Parti du pouvoir au peuple (le parti de Yoon) estime que le président « doit rendre des comptes » sur cette affaire « tragique ».
La plus importante intersyndicale du pays a appelé à une « grève générale illimitée » jusqu’à son départ du pouvoir.
Enfin le Parti démocrate a annoncé: « Nous allons porter plainte pour rébellion » contre le président, ses ministres de la Défense et de l’Intérieur et des « personnalités clés de l’armée et de la police, telles que le [général qui a brièvement exercé les fonctions de] commandant de la loi martiale et le chef de la police »
Il est temps que la Coré du sud stabilise un régime démocratique, les libertés démocratiques et que les syndicats aient la place qu’il est le leur dans un pays authentiquement démocratique. Ce qui n’est toujours pas le cas même avant cette lamentable et obsolète tentative de coup d’ Etat. Il est temps que des discussions sérieuses soient engagées entre les deux Corée pour aller vers la perspective d’une réunification pacifique qui permettent aux deux peuples, qui en ont bien besoin des deux côtés, de vivre dans une véritable république sociale et démocratique. Et donc de prier les États-Unis d’aller se faire voir au Texas.
Antoine Manessis
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