Côtes-d’Armor. Au centre de l’enfance, « l’état psychique des enfants se dégrade de jour en jour » (OF.fr 22/06/2023)

Environ 70 agents du conseil départemental des Côtes-d’Armor ont manifesté à Saint-Brieuc, ce jeudi 22 juin 2023. Ils dénoncent les conditions d’accueil des mineurs au centre départemental de l’enfance et de la famille.

Environ 70 agents ont manifesté au conseil départemental des Côtes-d’Armor ce jeudi 22 juin 2023. | OUEST-FRANCE

« La situation est complètement explosive, dénonce un agent du centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). La sécurité physique et affective des enfants confiés est de plus en plus difficile à assurer. La souffrance se traduit par des passages à l’acte : tentative de défenestration, fugue, violences… » Ce jeudi 22 juin 2023, avec 70 collègues, ils ont défilé dans les rues de la ville avant d’envahir le siège du conseil départemental des Côtes-d’Armor, leur employeur en entonnant le slogan : « Protéger, pas empiler. »

« Depuis des années, en raison de l’embolisation globale du système, faute de lieux d’accueil adaptés ou d’assistants familiaux disponibles, les enfants confiés dans l’urgence au CDEF y restent des mois voire des années », dénonce la CGT. Si le conseil départemental a décidé d’augmenter son budget dédié à la protection de l’enfance, « force est de constater que les enfants sont imposés en urgence au CDEF alors qu’il n’y a plus de place à l’internat. Il faut ajouter un matelas, se débrouiller, déplacer les enfants… S’ils étaient orientés tel que la charge d’urgence le préconise, les professionnels pourraient l’accepter. Mais certains enfants restent des années… »

Les agents constatent que « l’état psychique des enfants se dégrade de jour en jour ». Les arrêts de travail des agents, eux, « s’accumulent ». Les agents demandent au conseil départemental de « garantir et prioriser les besoins »« d’orienter les enfants présents depuis plus de trois mois de manière urgente et adaptée » et de « stopper le sureffectif pour garantir la sécurité des enfants ».

Un système « à bout de souffle »

La délégation reçue par Cinderella Bernard, vice-présidente déléguée à l’enfance-famille et Christian Coail, président du conseil départemental, à la mi-journée, est ressortie déçue de l’entretien, lors duquel aucune proposition concrète n’a véritablement été formulée.

La veille de cette grève, lors d’une conférence de presse, Cinderella Bernard avait admis que le système de la protection de l’enfance était « à bout de souffle »« Il est décentralisé mais il n’a pas été pensé dans son financement. » Il représente aujourd’hui 79 millions d’euros dans le budget du Département, en augmentation de 30 % depuis le début du mandat. Ce sont 105 places d’accueil (au sein du CDEF ou des associations) qui auraient dû être créées avant l’été. « Sauf qu’on se heurte aujourd’hui à une crise du logement et des difficultés de recrutement », concède l’élue. Ces 105 places ne devraient pas être créées avant le mois de septembre. « Nous sommes à la recherche de solutions alternatives pour cet été, poursuit Cinderella Bernard. Ces 105 places ne résoudront pas tout car nous sommes en déficit d’offres diversifiées. Il y a notamment un manque d’assistants familiaux. En plus, nous nous heurtons à la crise sociale. Nous cherchons des solutions mais aujourd’hui, je ne peux pas m’engager. »

Auteur : Thibaud GRASLAND

Source : Côtes-d’Armor. Au centre de l’enfance, « l’état psychique des enfants se dégrade de jour en jour » (ouest-france.fr)

URL de cet article : Côtes-d’Armor. Au centre de l’enfance, « l’état psychique des enfants se dégrade de jour en jour » (OF.fr 22/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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