La Mission locale du pays de Cornouaille a connu un mouvement social, ce lundi 24 février enclenché par la CGT. Une trentaine de salariés demandent plus de conseillers sur le terrain et une meilleure valorisation salariale pour l’accompagnement près de 4 000 jeunes de moins de 26 ans.
Par Olivier SCAGLIA.
La période de négociations annuelles obligatoires (NAO) en cours n’est évidemment pas étrangère à la date du mouvement social qui a touché la Mission locale du pays de Cornouaille, ce lundi 24 février 2025. Mais les revendications posées par les représentants syndicaux parlent d’un malaise qui va au-delà du rapport de force que connaît classiquement ce temps de négociation entre les partenaires sociaux.
3,6 millions d’euros de budget : des incertitudes
La question des effectifs mais aussi de leur organisation apparaît très vite dans les revendications de la trentaine de salariés mobilisés devant les bureaux, rue du président-Sadate, à Quimper, ce lundi vers 13 h 30. « En novembre, la direction nous a présenté un budget prévisionnel déficitaire. Entre moins 93 000 € et moins 250 000 € en fonction des subventions allouées ou non, sur un budget global de 3,6 millions d’euros d’argent public », explique Yohan Quéré, conseiller en insertion sociale et professionnelle à Quimper.
Selon ce délégué syndical (CGT), 176 000 € de subvention du Département ne sont, par exemple, pas encore acquis (l’assemblée plénière du conseil départemental dédié au budget est programmée lundi 3 mars, NDLR). « On nous demande donc de faire des économies. Sur le personnel notamment : moins neuf personnes en administratifs et conseillers. Et dans le même temps, on découvre un organigramme qui porte la création deux postes d’encadrement, sous forme de promotion, augmentant le budget de structure de 8 000 € en 2025 ! »
On ne produit rien chez nous. C’est de l’humain qui travaille avec de l’humain
Travail de terrain : 3 770 jeunes accompagnés
« On aimerait bien que la nomination de chefs s’arrête. C’est sur le terrain que nous avons besoin de personnes », complète Éric Deutsch élu au comité social d’entreprise (CSE), représentant de la CGT et également conseiller en insertion, mais à Pont-l’Abbé. « Notre objectif, c’est l’accompagnement des jeunes. On ne produit rien chez nous. C’est de l’humain qui travaille avec de l’humain », rappelle-t-il. Avant de souligner : « La Mission locale de Cornouaille compte huit postes d’encadrement pour un total de 61 salariés… Nous n’avons pas la culture de la grève ici. Le fait que la moitié des salariés se mobilisent est un signe fort ».
Quelque 3 770 jeunes de moins de 26 ans, vivant pour la très grande majorité dans le Finistère-sud, ont été suivis par la Mission locale selon le chiffre avancé par la CGT, qui déplore au passage un défaut de reconnaissance salariale « de l’expérience de conseillers restant au bas de l’échelle ».
CSE extraordinaire mercredi 26 février
« Tous les sujets soulevés seront évoqués au cours d’une réunion extraordinaire du CSE mercredi 26 février », répond Yannick Pouliquen, directeur de la Mission locale du pays de Cornouaille, en rappelant que les NAO sont en cours. Un quatrième round de négociations est programmé le 28 mars. « Nous ne traiterons aucun sujet ayant à voir avec les négociations annuelles en cours à l’occasion du CSE fin février », prévient le directeur de la structure, souhaitant ne faire aucun commentaire supplémentaire.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/coup-de-gueule-a-la-mission-locale-du-pays-de-cornouaille-plus-de-conseillers-sur-le-terrain-et-une-meilleure-valorisation-lt-fr-24-02-25/