L’Adib, association de gestion et de comptabilité, est spécialisée dans la gestion des boulangeries artisanales du Grand ouest. Ses représentants du Morbihan tirent la sonnette d’alarme pour un secteur qui induit 400 000 emplois en France.
Les représentants du Morbihan de l’association de gestion et de comptabilité, l’Adib, tirent la sonnette d’alarme pour un secteur qui induit 400 000 emplois en France.
Qu’est-ce que l’Adib ?
L’Adib est une association d’expertise comptable et intervient à 95 % auprès de boulangeries artisanales dans toute la Bretagne. « Nous comptons 600 boulangers adhérents, présente Loïc Le Lionnais, directeur délégué. Nous proposons un accompagnement comptable, administratif et social auprès de nos clients. »
L’Adib compte quatre agences réparties, à Quéven et Vannes (Morbihan), à Quimper (Finistère), et Bruz (Ille-et-Vilaine).
Pourquoi tire-t-elle la sonnette d’alarme ?
Les coûts de l’énergie sont multipliés par deux à dix selon les contrats signés par les artisans. Selon l’opérateur ou encore le moment du renouvellement du contrat, de fortes disparités existent. « C’est très injuste, insiste Stéphane Le Corguille, cela crée de la concurrence déloyale. »
Après la crise du Covid-19 qui a épargné les boulangeries de quartier ou de bourgs « mais pas celles des centres-villes qui se sont vidés », la hausse des prix des matières premières, les boulangers fragiles ne vont pas pouvoir faire face à ce nouveau choc. « Les boulangeries qui ont un chiffre d’affaires de moins de 180 000 € ne vont pas pouvoir répercuter la hausse sur le prix de leur pain. Cela concerne 16 % de boulangers qui ne vont pas tenir le coup. »
Comment aide-t-elle les artisans ?
Outre leur mission d’expertise comptable pour assurer la rentabilité des entreprises, l’association accompagne les artisans dans leurs démarches, notamment pour monter des dossiers de demande de subventions, d’aides, à changer de fournisseur d’électricité.
Ironie du sort en juin dernier, l’État a ouvert aux artisans boulangers la possibilité d’investir dans des fours électriques pour remplacer leur four à gaz ou leur four à fuel. « Les boulangers, qui ont réalisé ce changement, connaissent aujourd’hui des hausses exponentielles du coût de l’électricité. »
Que pensent-ils des annonces gouvernementales ?
Ils dénoncent la complexité des dossiers à remplir. « Deux types d’aides, ils ne sont tous éligibles, commente Damien Robino, chargé de mission, notamment les artisans qui se sont installés en janvier 2022. Et les calculs à réaliser sur le site des impôts sont très compliqués. »
Les spécialistes pointent aussi des décalages entre la demande des aides et leur obtention, des dispositifs insuffisants. Pour eux, toute la filière est en danger. « Nous y compris. La boulangerie en France, c’est 400 000 emplois induits. »
Auteur : Delphine LANDAY.