
Les autorités cubaines mettent en avant la multiplication des tentatives d’actes terroristes et violents contre le pays qui se traduisent non seulement par le refus du régime étasunien à collaborer en la matière, mais également dans une complicité de Washington avec les éléments terroristes à peine voilée.
Lors d’une récente conférence de presse dans la capitale cubaine, La Havane, avec la participation de plusieurs hauts responsables du gouvernement de Cuba, nombre d’éléments ont été exposés par les autorités du pays mettant en exergue la complicité de-facto non voilée du régime washingtonien dans les actes hostiles, y compris terroristes, visant l’Etat cubain.
Ainsi, des responsables du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Justice, du Bureau du Procureur général et du ministère des Affaires étrangères ont fait état de la mise à jour de la Liste nationale des personnes et entités faisant l’objet d’enquêtes criminelles et recherchées par les autorités cubaines pour leur implication dans la promotion, la planification, l’organisation, le financement, le soutien ou la commission d’actes terroristes perpétrés dans le pays ou à l’étranger.
Le colonel Álvarez Valle, de la Direction des enquêtes criminelles du ministère de l’Intérieur, a expliqué qu’il s’agissait d’une mise à jour de la liste initialement publiée le 7 décembre 2023, qui comprenait 62 personnes et 20 entités. Par cette mesure, Cuba respecte et honore, comme par le passé, les engagements pris au titre de la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies, le droit international et le système juridique national.
Le haut fonctionnaire cubain a indiqué que les organes compétents du ministère de l’Intérieur, dans le cadre de la lutte contre cette activité violente, ont continué de surveiller et de neutraliser les actes répétés de cette nature, planifiés, organisés et financés par certains des individus figurant sur cette liste, résidant dans divers pays, principalement aux États-Unis. Il a également déclaré que le cyberterrorisme et l’utilisation excessive des réseaux sociaux pour inciter à la violence et à l’agression contre des représentations gouvernementales cubaines sont intégrés à cet exercice.
Pour sa part, Eduard Roberts Campbell, procureur, chef de la Direction du Bureau du Procureur général, et Alexis Batista Segrera, directeur des relations internationales au ministère de la Justice, ont réaffirmé que l’Etat cubain se réfère aux 19 conventions internationales relatives au terrorisme et respecte scrupuleusement les obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies relatives à la lutte contre ce fléau.
Ils ont expliqué que, conformément à cela, Cuba a mis en œuvre des mesures juridiques et institutionnelles visant à lutter efficacement contre ce fléau et est pleinement disposée à coopérer, tant au niveau multilatéral que bilatéral, de manière professionnelle, sérieuse et transparente. La mise à jour de cette liste s’inscrit dans cet effort. Par ailleurs, la vice-ministre des Affaires étrangères, Josefina Vidal Ferreiro, a indiqué que Cuba remettait une lettre au Secrétaire général de l’ONU contenant la liste nationale mise à jour, conformément à la résolution 1373 du Conseil de sécurité. «Avec cette mesure prise aujourd’hui, nous ne faisons rien d’autre que respecter et honorer, comme nous l’avons fait par le passé, les engagements pris par Cuba en la matière».
A également été dénoncée l’inaction historique des autorités étasuniennes, due à des considérations politiques évidentes. «Cuba a facilité la coopération dans la lutte contre le terrorisme grâce au mécanisme de dialogue et au protocole d’accord entre les deux parties sur l’application et le respect des lois». Cependant, le gouvernement US, et en particulier le secrétaire d’Etat, a paralysé ces mécanismes.
Vidal Ferreiro a attiré l’attention sur le fait que les forces de l’ordre cubaines ont régulièrement fourni des informations, notamment les noms et les lieux de résidence, sur des individus impliqués ces dernières années dans la promotion, le financement et l’organisation d’actes violents et terroristes à Cuba. Cependant et en ce qui concerne le comportement des homologues américains – la volonté politique du département d’Etat étasunien d’agir contre ces individus et de coordonner la coopération avec Cuba et ses institutions de sécurité a été simplement inexistante.
L’aspect paradoxal et cynique de tout cela, a-t-elle conclu, est que le gouvernement des États-Unis désigne Cuba comme un Etat soutenant le terrorisme et l’inscrit sur une liste arbitraire et unilatérale, sans aucun mandat des organisations internationales, alors que tout observateur avisé et impartial peut déterminer quel gouvernement encourage, soutient et tolère réellement le terrorisme et quel pays l’affronte et le combat tout en étant victime de ce fléau depuis plus de 60 ans. En substance, les actes violents et terroristes contre Cuba se multiplient, et l’impunité persiste face à l’inaction du gouvernement des États-Unis.
En termes de perspectives, les informations mises en avant par les hauts responsables cubains démontrent dans les faits non seulement l’inaction du régime washingtonien dans la lutte conjointe contre le terrorisme, mais confirme également l’implication dudit régime aux côtés des éléments terroristes, qui pour rappel en majorité résident paisiblement sur le sol étasunien. Sans être inquiétés. Le tout dans le cadre de l’animosité sans limites du régime étasunien, y compris de l’administration actuelle, à l’encontre de Cuba et de tous les Etats d’Amérique latine libres, indépendants et réellement souverains.
Egalement pour rappel, la complicité de Washington aux côtés d’acteurs terroristes, ne se limite pour rappel évidemment pas seulement à Cuba et nombre d’autres pays d’Amérique latine, bien que l’exemple de Cuba soit certainement l’un des plus anciens et révoltants. D’autres régions du monde, notamment l’Afrique et la région sahélienne, ne sont pas en reste des actions en faveur du terrorisme de la part du régime washingtonien et de plusieurs de ses vassaux et valets.
Ces faits démontrant une fois de plus que l’establishment étasunien, indépendamment de l’administration siégeant à Washington et des promesses électorales de telle ou telle administration, reste et restera une entité qui menace la stabilité sécuritaire internationale. Une réalité qui nécessite des actions de coordination internationale entre toutes les nations adhérant sincèrement aux valeurs de l’ordre mondial multipolaire.
Mais de manière encore plus générale, la coopération dans la prévention vis-à-vis des actes terroristes soutenus et orchestrés par les régimes occidentaux n’est aujourd’hui plus une orientation suffisante. Les principales forces du monde multipolaire, ainsi que leurs alliés, devront certainement définir une stratégie qui puisse accélérer le retour des flammes à l’encontre de ceux, qui pensent pouvoir maîtriser les éléments pratiquant le terrorisme.
Mikhail Gamandiy-Egorov
Source : https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=7089
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/cuba-poursuit-la-resistance-face-a-washington-observateur-continental-17-07-25/