Par Laurent LE GOFF.
Nouveaux syndiqués ou militants habitués du pavé, plus de 2 000 personnes ont défilé, vendredi 13 octobre à Rennes (Ille-et-Vilaine). Surtout contre les injustices. « Il y a de l’argent mais il n’arrivMe pas dans la poche de tout le monde », résume un manifestant.
Latifa, 42 ans, mère de deux enfants, est aide à domicile à Rennes. Elle fait partie des 43 000 personnes qui ont rejoint la CFDT depuMis un an, dans toute la France. Une vague de syndicalisation portée par la colère contre la réforme des retraites. « J’ai pris ma carte un peu avant les premièMres manifestations, parce qu’il y avait des injustices au travail. » Et le 13 octobre 2023, elle s’est mise en grève, quelques heures, pour rejoindre les plus de 2 000 manifestants dans les rues de Rennes (1 700 selon la police, 3 000 pour les syndicats).
« Le gouvernement nous a méprisés »
Des heures en moins sur son salaire, ça pèse lourd mais elle l’accepte même si c’est difficile. « La vie est de plus en plus chère, on le sent quand on passe le panier de courses à la caisse », avoue cette mère de deux enfants. La hausse des salaires, c’est l’une des trois revendications de ce vendredi 13, avec l’égalité salariale hommes femmes et une transition écologique juste, qui ne doit pas « grever un peu plus le budget des salariés », résume un militant.
« Les conditions de travail de plus en plus dégradées » ont poussé cette autre Rennaise à se syndiquer. « Et aussi tout ce qui s’est passé avec la réforme des retraites, ça m’a donné envie d’agir. »
Les quatorze journées de manifestation sans rien obtenir sont restées en travers de la gorge des manifestants. « Le gouvernement nous a méprisés, c’est grave et il faut redire que le peuple est toujours là », confie Bernard Le Page, quarante ans d’engagement syndical et retraité de l’enseignement privé.
Lui aussi est à la CFDT, un syndicat qui avait un peu perdu l’habitude de battre le pavé, jusqu’à la bataille des retraites. « On a toujours été sur le terrain, mais par forcément lors des journées de mobilisation un peu fourre-tout », nuance le militant. Lui n’est pas près de remiser sa chasuble, face aux injustices. « Il faut une meilleure répartition des richesses, il y a de l’argent mais il n’arrive pas dans la poche de tout le monde… »
« Le Hamas ? Des obscurantistes »
La manifestation, ce vendredi à Rennes, s’est déroulée dans le calme, mise à part la vitrine d’une agence de voyage dégradée boulevard de la Liberté. Les forces de l’ordre, très présentes tout au long du cortège, ont surveillé également les éventuels messages liés aux événements du Proche-Orient.
« Le soutien aux Palestiniens, d’accord, mais soyons clairs, il n’y a aucune complaisance de notre part vis-à-vis du Hamas, une organisation d’obscurantistes, de terroristes, qui ne cherchent qu’à utiliser le malheur du peuple palestinien », souligne Fabrice Lerestif, secrétaire de Force ouvrière en Ille-et-Vilaine.
Une banderole de solidarité au peuple palestinien a été déployée sur le mur d’un bâtiment en construction, sur les quais de la Vilaine.
Trois manifestants ont été interpellés pour vérification d’identité, avant d’être remis en liberté.
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