Dans une lettre adressée à Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération (Morbihan), quatre associations environnementales dénoncent le choix de l’intercommunalité de transférer ses déchets ménagers vers trois incinérateurs du Finistère.
Dans un courrier adressé à Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération (Morbihan), l’Association de défense de l’environnement (Adec) de Caudan, Den Dour Douar à Quéven, Eaux et rivières de Bretagne et Tarz Heol à Plœmeur dénoncent le choix de l’intercommunalité de transférer ses déchets ménagers vers plusieurs incinérateurs du Finistère. Une décision dictée par l’interdiction de l’enfouissement à l’horizon 2030 et validée, en conseil communautaire, mardi 10 décembre 2024.
Dès cette année, 18 000 tonnes de déchets ménagers seront acheminées vers les incinérateurs de Concarneau, Carhaix et Briec-de-l’Odet au lieu d’être enfouies au centre de Kermat, à Inzinzac-Lochrist. Le chiffre passera à 24 000 tonnes en 2026 et à 25 000 tonnes, à partir de 2027.
Pour les quatre associations : « Lorient Agglomération tourne ainsi le dos à près d’un demi-siècle d’une politique positive refusant l’incinération en raison de ses dangers ».
« Noria de camions »
« Faut-il rappeler que de nombreuses études ont mis en évidence les impacts négatifs de l’incinération des déchets sur la santé humaine, l’environnement et l’économie ? écrivent-elles. Il émet une multitude de polluants, dont certains, comme les dioxines et les furanes, classés comme cancérigènes pour l’Homme, ainsi qu’une grande quantité de CO2, contribuant au changement climatique. Il produit des résidus toxiques (mâchefers, résidus de fumées d’incinération), qui, réemployés pour une part dans le BTP, peuvent entraîner la contamination des sols et des eaux souterraines. Par ailleurs, le transfert des déchets dans le Finistère nécessitera une noria de camions générant encombrement des routes et pollution supplémentaire. »
Et les associations de poursuivre : « Générateur de pollution de l’air, de l’eau et des sols, produisant très peu d’énergie, ayant un bilan carbone catastrophique, le processus d’incinération pourrait aussi être un frein à la réduction des déchets. Dans le plan régional de prévention et de gestion des déchets de Bretagne, il est précisé que « la trajectoire « zéro enfouissement à l’horizon 2030 » implique d’abord de favoriser les actions de prévention », la « valorisation énergétique » n’intervenant qu’ensuite. Nous sommes loin d’être assurés que tout a été fait de ce point de vue. »
Les membres de l’Adec, de Den Dour Douar, d’Eaux et Rivières de Bretagne et de Tarz Heol ont sollicité un rendez-vous auprès de Fabrice Loher et des vice-présidents de l’agglomération.
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