Dans le pays de Brest, le secteur de l’aide et soins à domicile reste sous tension. ( LT.fr – 05/10/22 – 06h00 )

Fragilisée par la chute d’activité pendant la pandémie et l’insuffisance des dotations publiques, Amadeus, aide et soins a dû se résoudre à licencier. « Nous ne sommes pas la seule association du sect
Fragilisée par la chute d’activité pendant la pandémie et l’insuffisance des dotations publiques, Amadeus, aide et soins a dû se résoudre à licencier. « Nous ne sommes pas la seule association du secteur dans ce cas », souligne le président, Jean-Paul Nicolas (à gauche), à côté du directeur, Patrick Causeur. Ni la seule à chercher, aujourd’hui, à recruter.

Liste d’attente de demandeurs, personnel à recruter, budget fragile : dans le pays de Brest aussi, l’aide et soins à domicile doit réinventer son organisation, à l’image d’Amadeus, pour poursuivre ses missions essentielles.

« Amadeus aide et soins » a dû se résoudre à une légère cure d’amaigrissement à l’entame de l’été 2022. Le plan de retour à l’équilibre, imposé dans le courant du premier semestre, a obligé l’association bien implantée dans le pays de Brest (*) à supprimer trois postes (deux administratifs et un technique), à ne pas remplacer les départs à la retraite et à accepter les ruptures conventionnelles de quelques contrats. Résultat, alors que la structure médico-sociale employait 257 collaborateurs en début d’année, elle comptait un effectif de 248 personnes à la rentrée de septembre.

200 demandeurs en attente

Et pourtant, « nous devons recruter quinze équivalents temps plein (aides soignants, accompagnants du quotidien) », annonce Patrick Causeur, directeur général. Car, pour la première fois de son histoire, Amadeus a mis en place une liste d’attente de demandeurs : « Aujourd’hui, 200 personnes (âgées, en situation de handicap, isolées…) attendent que nous leur adressions de l’aide et du soin à domicile ».

Depuis 2018, nous alertons les pouvoirs publics sur la nécessité de nous aider à recruter si l’on veut que nous répondions au défi de l’accompagnement du vieillissement sur nos territoires

Si la covid a freiné l’activité (250 000 € de déficit à la clôture de l’exercice 2020) et enclenché le plan de retour à l’équilibre, l’association n’a pas été en capacité, faute de personnel, de suivre pleinement la reprise, en 2021.

Rappel aux députés

« Depuis 2018, nous alertons les pouvoirs publics sur la nécessité de nous aider à recruter si l’on veut que nous répondions au défi de l’accompagnement du vieillissement sur nos territoires », rappelle Jean-Paul Nicolas, président d’Amadeus. Avec ses homologues d’autres associations du secteur, il redira, ce vendredi 7 octobre 2022, aux députés finistériens l’urgence de mieux valoriser les métiers de l’aide et du soin à domicile.

Obtenue après dix années de gel, la hausse de 15 %, en moyenne, des grilles salariales, au 1er octobre 2021 – qui, au passage, fragilise les trésoreries des associations – permet tout juste aux plus faibles revenus de recoller au Smic.

Organisations inspirantes à Lesneven et Plouédern

« Les salaires ne font pas tout », ajoute Patrick Causeur. « Les conditions et le sens du travail ont leur importance. Nous faisons en sorte que les intervenants passent plus de temps chez les usagers et moins sur la route. Un test a lieu dans le secteur de Lesneven. L’effectif y est passé de 24 à 32 salariés. C’est celui qui compte le moins d’arrêts de travail et le seul sans liste d’attente », se réjouit le directeur.

Une autre expérimentation d’organisation fait ses preuves à Plouédern : « Nous avons créé une équipe autonome de dix aides à domicile. Elles autogèrent le planning, en y intégrant les nouveaux usagers, interviennent avec souplesse et réactivité. L’encadrement reste là pour les accompagner, mais c’est ce type d’organisation innovante que nous voulons généraliser pour stimuler du recrutement ».

(*) Antennes à Landerneau (également siège), Brest, Plabennec, Lesneven et Daoulas.

Auteur : Yann Le Gall

Source : Dans le pays de Brest, le secteur de l’aide et soins à domicile reste sous tension – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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