Dans les hôpitaux bretons, les services de réanimation eux aussi saturés. ( LT.fr – 04/01/23 )

La concomitance des épidémies et les difficultés à trouver des lits dans les services de médecine entraînent la saturation des urgences et des réanimations en Bretagne.
La concomitance des épidémies et les difficultés à trouver des lits dans les services de médecine entraînent la saturation des urgences et des réanimations en Bretagne. (Archives Lionel Le Saux/Le Télégramme)

Le taux d’occupation des lits de réanimation dans la région est de 95 %, selon l’ARS. Des niveaux qui illustrent l’embolie de toute la chaîne de soins.

« Les services de réanimation sont complètement saturés dans toute la région », s’alarme le professeur Louis Soulat, chef des urgences du CHU de Rennes et vice-président du syndicat Samu – Urgences de France. « On est en grosse difficulté, pratiquement dans la même situation que la première vague de covid. »
Un constat de forte tension confirmé par l’Agence régionale de santé. Selon ses chiffres, près de 95 % des lits de « réa » sont aujourd’hui occupés en Bretagne.
Des niveaux qui rappellent le tout début de la pandémie. À l’époque, les hôpitaux avaient été contraints de déprogrammer massivement des opérations non urgentes, afin de libérer de la place et du personnel soignant pour s’occuper des malades du coronavirus les plus lourds, admis en unités de soin critique. On n’en est pas encore là, selon l’ARS Bretagne. Mais l’agence a tout de même préconisé aux hôpitaux une « reprise maîtrisée des activités hospitalières » normales dans les 15 prochains jours.

Le retour de la grippe

Côté covid, le taux d’incidence a baissé depuis le 20 décembre, signe que la vague – la neuvième – est désormais descendante. Au 3 janvier, on enregistrait tout de même 476 patients hospitalisés en Bretagne, dont 34 en réanimation. S’y ajoute, cet hiver, le retour en force de la grippe qui participe, elle aussi, à remplir les services de « réa ».

« On n’avait pas vu ça depuis 3 ans et on n’est pas encore au pic de l’épidémie », estime le professeur Louis Soulat. Les autorités sanitaires régionales enregistrent d’ailleurs une augmentation des décès depuis le mois décembre, qui serait en partie liée à cette maladie de l’hiver. Le nombre d’hospitalisés pour grippe, lui, est supérieur à la moyenne des dix dernières années en Bretagne.

Embolie à tous les étages

Mais la concomitance des épidémies n’explique pas seule l’embolie des services de réanimation. Le nœud du problème : le manque de places dans les services d’hospitalisation. Un déficit lié aux fermetures des dernières années, mais aussi au manque de soignants. À la suite des multiples démissions post-pandémie, de nombreux lits doivent rester fermés, faute de personnel pour les gérer.
Résultat, des patients qui pourraient sortir des « réas » et être hospitalisés dans d’autres services sont contraints d’y rester, faute de place. Ils sont 15 % dans ce cas, selon une enquête de l’ARS début décembre. Pour les mêmes raisons, certains patients doivent parfois patienter sur des brancards pendant des heures aux urgences, elles aussi saturées.

Pour ne rien arranger, une partie de ces « lits d’aval » sont occupés par des patients âgés, qui pourraient quitter l’hôpital pour l’Ehpad ou des unités de soins de suite et de réadaptation. Mais, là aussi, les places manquent. « La problématique la plus importante reste la difficulté de disponibilité dans ces établissements et du besoin de fluidifier les sorties d’hospitalisation (sic) », avance l’ARS. C’est toute la chaîne de soins qui semble donc au bord de la rupture.

Auteur : Romain Roux

Source : Dans les hôpitaux bretons, les services de réanimation eux aussi saturés – Les hôpitaux bretons en surchauffe – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *