
Invités à rester discrets par leur direction, les salariés de MVG au technopôle de Plouzané (Finistère) ont perdu patience et voulu communiquer sur la fermeture du site. Vingt-huit emplois sont menacés.
À 9 h 30, vingt-deux employés de la société MVG, groupe spécialisé dans le développement des technologies d’avant-garde pour la visualisation des ondes électromagnétiques, au technopôle de Plouzané (Finistère) ont arrêté le travail et débrayé pendant 30 minutes pour faire part de leur colère contre les agissements de leur direction.
Depuis novembre 2024 et les premières informations confirmant les rumeurs de longue date d’un plan social de restructuration des effectifs, l’entreprise qui compte quinze sites aux États-Unis, en Europe et en Asie, a tranché dans le vif en décidant de fermer leur site. Elle donne la possibilité à quatorze d’entre nous (sur 28 salariés) d’être mutés sur le site de Villejust dans l’Essonne, ce qui induit le licenciement de collègues de là-bas. Il faut savoir que le site de Plouzané est largement bénéficiaire, que le carnet de commandes est rempli avec des contrats sur 10 ans, notamment auprès du ministère de la Défense et que nous avons un savoir-faire unique »,
expliquait l’un des salariés en colère.
Un sentiment d’injustice
Un travail d’orfèvre dans l’électronique »,
qui révèle le talent d’ingénieurs et de techniciens, salariés avant 2007 pour certains, lorsque MVG a racheté Antenessa. On forme une famille et l’ambiance y est très conviviale avec une forte cohésion née de notre passion commune pour cette boîte. Nous produisons sur site des produits très spécifiques qui nécessitent une longue formation et un savoir-faire unique. Cela renforce notre sentiment d’injustice face à ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Celui-ci reste flou car rien n’a été anticipé. Les critères pour conserver untel ou une telle à Villejust n’ont pas été dévoilés et cela pousse les gens à bout car on ne peut pas se projeter.
Déjà deux de leurs collègues ont démissionné afin de préserver leur santé physique et psychologique. La condescendance dont fait preuve le siège social s’ajoute à la pression reçue pour ne pas communiquer sur le sujet. Ils attendent juste qu’on parte sans rien dire.
« Un contexte économique brutal »
Contacté par téléphone, le directeur général du groupe, Guillaume Sassus, affichait dans un discours bien huilé sa volonté de préserver l’emploi industriel, c’est pour cela que nous donnons la possibilité d’évoluer en interne en les accompagnant dans cette transition. Nous échangeons en grande transparence et le dialogue en cours n’est pas fini. Un calendrier se met en place car nous sommes bien conscients de la difficulté des salariés dans un contexte de retournement économique brutal au niveau international.
Les salariés disaient leur volonté de continuer le débrayage régulier et d’alerter les politiques sur leur combat afin de sauvegarder leur emploi à Plouzané.
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