Défendre les salariés sans céder un pouce aux fascistes (URC-Alsace-13/07/25)

Le samedi 5 juillet, nous étions plusieurs milliers de personnes dans les rues de Mertzwiller, à l’appel de l’intersyndicale du site de l’entreprise BDR Thermea, contre la suppression de 320 emplois.

Comme à son habitude, le RN a voulu récupérer la mobilisation pour faire étalage de sa démagogie et faire croire qu’il défend les ouvriers contre le capital.

L’UD CGT 67 avait été très claire sur son refus de servir de marchepied au RN. Seuls les représentants syndicaux locaux et nationaux devaient prendre la parole en fin de manifestation.

Il semble pourtant que les sections locales de FO et de la CFE CGC ainsi que le RN avaient prévu de forcer le passage quoi qu’il arrive. En effet, pour faire face à l’opposition de militants progressistes, chacun avait engagé de son côté un service d’ordre privé.

Ainsi à l’issue de la manifestation, le député RN, Théo Bernhardt, entouré de son service d’ordre, est monté sur scène. Alors qu’un certain nombre de militants faisaient entendre leur opposition à la présence du RN. FO et la CFE CGC ont appelé leurs militants et leurs services d’ordre privés à dégager les militants s’opposant aux fascistes.

Au final, pour ne pas cautionner la présence du RN, l’ensemble des organisations politiques et syndicales sont parties après la déclaration de la CGT.

Le secrétaire local de FO a été jusqu’à donner la parole au député RN avant la sienne. D’ailleurs, ce jour-là, seul le député RN a eu la parole.

Dans le cadre de la fascisation que traverse la France, les fascistes mettront tout en œuvre pour faire taire le syndicalisme de lutte des classes. Quant aux syndicats les moins clairs sur leur base, ils finiront comme caution syndicale des fascistes.

Alors que, pour la CGT, être candidat RN et syndiqué est parfaitement incompatible, pour FO et la CFE CGC, il n’y a rien d’incompatible : il suffit de ne pas se prévaloir de son appartenance syndicale.

Dans notre lutte contre la fascisation, nous ne dévons rien céder à la ligne de classe. Face à la peur qui s’empare du prolétariat face à la crise, la stratégie du fascisme est de substitué à la cible légitime de colère ouvrière qu’est le patronat et la finance le mythe d’un envahisseur musulman. Les fascistes veulent détourner la lutte contre ceux qui possèdent tout, vers ceux qui dans notre société n’ont rien. Le fascisme, c’est aussi la veulerie de ceux qui, humiliés au quotidien par le patronat, regonflent leur ego en attaquant ceux que la bourgeoisie leur désigne.

Nous n’avons qu’un seul ennemi, c’est la bourgeoisie qui se développe sur la misère et la guerre.

Ainsi, le projet de la bourgeoisie française est de se refaire une santé sur le dos des salariés, d’une part par l’abrogation des protections sociales, des droits syndicaux et démocratiques, et d’autre part par la rapine, afin de rétablir la mainmise de l’impérialisme français sur l’Afrique et de suivre les États-Unis dans leur course à la guerre contre la Chine ou la Russie.

Aussi, nous devons amplifier la défense de nos acquis et de nos conditions de vie, et renforcer le syndicalisme de lutte des classes. Plus que jamais, nous avons besoin d’un front uni, syndical et politique, pour la paix.

De même qu’il ne saurait être question de lutter dans les entreprises sans un syndicat de lutte des classes, il ne saurait être question de mener le combat politique sans une organisation marxiste-léniniste.

Rejoignez l’URC : d’abord pour leur rendre les coups, ensuite pour les mettre au tapis !

L’appel de l’URC-Alsace à la manifestation du 05 juillet à Mertzwiller

Les faits : Une usine menacée, des salariés en lutte

L’usine BDR Thermea (De Dietrich) de Mertzwiller, qui emploie des centaines de salariés, est aujourd’hui menacée de fermeture et de délocalisation. Face à cette attaque contre l’emploi industriel en Alsace, l’Union Locale CGT de Haguenau, l’USTM Alsace, l’UD CGT 67 et la fédération CGT de la métallurgie ont appelé à une manifestation le 5 juillet à 10h pour défendre les emplois et s’opposer aux délocalisations.

Cependant, cette manifestation légitime de solidarité ouvrière sera également marquée par la présence du député RN de la circonscription, qui tente de récupérer cette lutte pour ses propres objectifs politiques réactionnaires.

Non à la récupération fasciste de nos luttes !

L’URC dénonce avec la plus grande fermeté cette tentative de récupération de la lutte ouvrière par le Rassemblement National. Ce parti, qui prétend défendre les prolétaires et l’industrie française, vote systématiquement avec la droite à l’Assemblée nationale pour détruire les droits des travailleurs, démanteler les services publics et favoriser les intérêts du grand capital.

Le RN pratique une politique de diversion mortelle : il détourne la colère légitime des travailleurs exploités ou privés d’emploi par le Capital contre les minorités raciales, les étrangers, les réfugiés. Cette stratégie divise la classe ouvrière et fait le jeu du patronat en brisant la solidarité de classe, condition pourtant indispensable de toute lutte efficace.

Le vrai ennemi, ce n’est pas l’ouvrier immigré ou le chômeur étranger : c’est le patronat qui décide des fermetures d’usines pour maximiser ses profits, ce sont les actionnaires qui exigent toujours plus de rentabilité au détriment de l’emploi, ce sont les gouvernements successifs qui soutiennent ces choix à coups de cadeaux fiscaux et refusent de défendre réellement les emplois industriels.

Pour un syndicalisme de lutte des classes

Contrairement aux illusions entretenues par certains dirigeants syndicaux, la lutte pour les droits des travailleurs est fondamentalement politique. Elle oppose frontalement les intérêts du patronat à ceux des prolétaires. Il n’existe pas de « syndicalisme apolitique » : soit on défend les intérêts des travailleurs, soit on capitule devant ceux du Capital.

Les partis de droite et d’extrême droite défendent ouvertement les intérêts bourgeois, qu’ils soient élus par des bourgeois ou par des prolétaires mystifiés. Dans une société de classes, la neutralité est impossible : qui ne combat pas l’exploitation capitaliste la cautionne.

Le rôle du syndicalisme de classe est de développer la conscience de classe des travailleurs, de construire leur solidarité au-delà des intérêts corporatistes étroits. Comme l’enseignait Lénine, la conscience de classe ne se limite pas à la défense des intérêts immédiats d’une catégorie professionnelle : elle vise la compréhension des rapports de force sociaux et la nécessité d’une transformation révolutionnaire de la société.

Seul le mouvement social et les organisations portées par lui peuvent défendre efficacement les intérêts des travailleurs. Les partis bourgeois, même quand ils se parent de démagogie « sociale », restent les gardiens de l’ordre capitaliste.

Il ne faut pas laisser la rue aux fascistes !

Certains camarades de gauche hésitent à participer à cette manifestation en raison de la présence du RN. Nous comprenons ces réticences, mais nous pensons qu’elles sont tactiquement erronées.

Comme l’expliquait Lénine à propos de l’insurrection irlandaise de 1916 : « Quiconque attend une révolution sociale ‘pure’ ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. » La lutte de classe se déroule dans des conditions concrètes, avec des alliances temporaires et contradictoires, pas dans l’idéal d’un mouvement parfaitement homogène.

On pourrait craindre que notre participation contribue à la « dédiabolisation » des fascistes. Cependant, notre absence ne les « rediaboliserait » pas pour : elle leur laisserait le terrain libre pour apparaître comme les seuls défenseurs des ouvriers ! À l’inverse, notre présence massive dans un cortège rouge clairement distinct et hostile au RN montrera concrètement l’alternative de classe.

La question n’est pas de savoir si les fascistes seront présents – ils le sont déjà dans la société. La question est de savoir si nous allons les laisser monopoliser la parole sur la défense de l’emploi industriel ou si nous allons construire une réponse de classe autonome.

Nous luttons dans le monde tel qu’il est, pas tel qu’il devrait être. Et dans ce monde, la seule question qui compte est : faut-il lutter contre les délocalisations et les fermetures d’usines ? Notre réponse est oui, sans hésitation.

Appel à toutes les forces de gauche

L’URC appelle toutes les organisations de gauche, tous les militants anticapitalistes et antifascistes, à rejoindre massivement le cortège rouge de la CGT le 5 juillet à Mertzwiller.

Comme le dit le communiqué de la CGT :

Nous défilerons en rouge, le rouge de la lutte et de la solidarité de classe, et non dans le blanc de la résignation. Nous formerons dans ce cortège un grand carré rouge qui se distinguera clairement du RN et de ses idées !

Tous ensemble derrière la CGT à Mertzwiller !

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Source: https://urcommuniste.fr/2025/07/13/defendre-salaries-sans-ceder-aux-fascistes/

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