Christian Troadec, maire de Carhaix, et de deux de ses adjoints ont été entendus par le commissariat de Quimper, vendredi 26 juillet, pour « séquestration et violences ». Ces derniers avaient manifesté pour la défense de l’hôpital carhaisien, devant l’ARS, en septembre dernier.
Par Laura AYAD.
Devant le commissariat de Quimper, les rassemblements de soutien se suivent… Mais ne se ressemblent pas ! Vendredi 26 juillet, après les syndicalistes et les soignants, c’était au tour des élus carhaisiens d’être entendus par les policiers quimpérois.
Placés sous le régime de la garde à vue, Christian Troadec, maire de Carhaix, Jacqueline Mazéas, première adjointe et Serge Couteller, adjoint, ont été auditionnés à tour de rôle sur leur rôle présumé dans l’occupation de l’Agence régionale de santé (ARS), en septembre dernier.
Pour rappel, plusieurs élus du Poher, aux côtés de manifestants, avaient occupé pendant cinq heures les locaux de l’ARS pour réclamer la réouverture 24 h/24 des urgences de l’hôpital de Carhaix. Une manifestation qui a abouti au placement en garde à vue et à l’audition de plusieurs militants et élus pour « séquestration et violences ».
Depuis la mi-mai, ces derniers sont régulièrement convoqués au commissariat de Quimper pour y être interrogés. Après les gardes à vue, mercredi 24 juillet, d’Annie Le Guen, élue à Cléden-Poher, et Hélène Guillemot, adjointe à Carhaix, c’est Jacqueline Mazéas qui ouvrait le bal des auditions ce vendredi. « Être accusée de séquestration et de violences, je trouve cela choquant, s’est ému l’élue. Je n’ai jamais été convoquée au commissariat de toute ma vie… C’est invraisemblable. Mais le combat prime. »
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« Il faut défendre l’hôpital de Carhaix »
À sa sortie du commissariat, c’est Christian Troadec, qui a pris le relais. Encadré par le député de Brest, Pierre-Yves Cadalen, et la députée du Centre-Bretagne, Mélanie Thomin, l’édile carhaisien a tenu à saluer son comité de soutien : « Je voudrais remercier l’ensemble des personnes qui ont pris part à ce rassemblement. Il faut défendre cet outil de service public extraordinaire qu’est l’hôpital de Carhaix. Après les soignants et les syndicalistes, ce sont des élus qui sont placés en garde à vue, et c’est inacceptable.
Il faut défendre cet outil de service public extraordinaire qu’est l’hôpital de Carhaix
Merci aux élus qui sont venus. J’y vais serein parce que comme le dit la chanson, on a décidé chez nous, de vivre, de décider et de travailler au pays. » Pierre-Yves Cadalen, nouvellement nommé au comité de surveillance du CHU Brest-Carhaix, a quant à lui rappelé l’importance de l’accès aux soins. « Il faut faire en sorte que Carhaix puisse maintenir ses urgences et sa maternité et faire respecter le protocole, signé il y a huit mois.
Voir des élus convoqués au commissariat pour des faits qui relèvent de la manifestation est un comble. De mon point de vue, c’est comme si l’on plaçait en garde à vue l’ensemble des habitants du pays de Carhaix qui disposent d’un accès restreint aux soins. »
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