
© Sebastien ORTOLA/REA
Malgré le maintien de l’abattage total des troupeaux en cas de présence d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse, une partie des points de blocages ont été levés par les agriculteurs, notamment sur l’A63 et l’A64. La Coordination rurale se questionne désormais sur la nécessité de trouver d’autres formes de mobilisation.
Par Marie TOULGOAT.
Les paysans mobilisés depuis deux semaines sur l’A63 et l’A64 contre le protocole sanitaire mis en place dans la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse des bovins s’octroient une pause au lendemain de Noël. La coordination rurale, l’un des syndicats agricoles mobilisés, a annoncé la levée des barrages qui s’étaient installés au sud de Bordeaux et en direction de l’Espagne ces deux dernières semaines sur les deux axes autoroutiers.
C’est notamment à l’issue d’une discussion avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques, que les agriculteurs mobilisés à l’appel du très droitier syndicat ont décidé à lever le camp, dans le cadre d’un accord conclu avec le représentant de l’État. Ceci n’est toutefois pas la fin de la bataille, assure Benjamin Loste, porte-parole de la Coordination rurale du département : « On a essayé de cette manière-là, ça n’a pas fonctionné, mais on va le faire différemment ».
Pas de remise en cause de la stratégie sanitaire
La principale revendication des paysans mobilisés, désormais partout en France, n’a en effet toujours pas été entendue. Lourdement dénoncée, la stratégie sanitaire décidée par le gouvernement et visant à abattre l’ensemble des bovins d’un troupeau exposé à un cas de dermatose n’a pas été amendée.
Les demandes de certaines organisations, comme le Modef ou la Confédération Paysanne, d’étendre la couverture vaccinale à l’ensemble du territoire national plutôt qu’aux seules zones réglementées, n’ont pas non plus été satisfaites.
Après une rencontre tenue au début de la semaine avec Emmanuel Macron et la ministre de l’agriculture Annie Genevard, le porte-parole de la Confédération Paysanne Stéphane Galais affirme que le président « ne remet toujours pas en cause la stratégie sanitaire, renvoyant toujours nos remarques à la science ».
Si l’un des points de blocage emblématique de cet épisode de colère agricole a été levé, toutes les mobilisations ne sont ainsi pas éteintes. Dans les Landes, par exemple, la route D824 au niveau de Tartas est de nouveau bloquée par des éleveurs et leurs soutiens depuis ce vendredi 26 décembre.
À l’autre bout de l’A64, la levée du barrage à Carbonne, au sud de Toulouse, d’où était déjà parti un premier épisode de colère agricole en janvier 2024, n’est pas non plus d’actualité, après un réveillon partagé par les éleveurs sur l’axe routier.
°°°
URL de cet article:https://lherminerouge.fr/dermatose-bovine-mobilises-contre-labattage-total-des-troupeaux-les-agriculteurs-marquent-une-pause-mais-ne-cedent-pas-h-fr-26-12-25/
