
Les syndicats des conseillers d’insertion pénitentiaires et de probation du Finistère étaient réunis au CIEL, au Relecq-Kerhuon (Finistère), vendredi 19 décembre 2025, pour dénoncer la politique pénale du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.
Ils étaient une cinquantaine de conseillers d’insertion pénitentiaires et de probation à se réunir, dans les locaux du CIEL, au Relecq-Kerhuon (Finistère), vendredi 19 décembre 2025, pour une intersyndicale départementale. Dans le département, 2 500 personnes sont suivies par la cinquantaine de conseillers du service d’insertion pénitentiaire et de probation (Spip), dont près de 500 à la maison d’arrêt de Brest.
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Ils dénoncent un manque de reconnaissance, de moyens matériels et humains et les dernières déclarations du ministre de la Justice sur les autorisations de permissions de sortie n’ont cessé de mettre le feu aux poudres à une situation déjà bouillonnante.
« On a l’impression d’être court circuité »
« Un conseiller s’occupe normalement de 50 dossiers mais actuellement, ce sont plutôt de 80 à Brest à 100 à Quimper avec des prises en charge de plus en plus compliquées comme celles des personnes en situation de handicap ou d’autres soufrant de troubles psychiatriques et qui représentent un quart de la détention. Nous rappelons que l’autorité judiciaire est garante des libertés individuelles et que nous agissons dans un cadre judiciaire, répondant au mandat judiciaire qui nous est donné. Là, on a le sentiment que l’administration pénitentiaire coche des cases pour éviter tous risques médiatiques au détriment du judiciaire et de l’individualisation des peines, déclare une syndicaliste du SNDP, préférant restant anonyme avant de rajouter : Le limogeage du directeur de la maison d’arrêt de Rennes-Vezin et les arrêts de permissions de sorties nous laissent le sentiment très désagréable que ces nombreuses annonces du ministre se font au détriment du terrain et de ce que l’on peut faire de bien au quotidien. On a l’impression d’être court circuité par les considérations personnelles et politiques. »
Pour l’intersyndicale, le ministre a commencé ses annonces répressives par voie de presse sans consultation des agents de terrain. Pour ces derniers, ces décisions sont faites sans aucune recherche criminologique, ni aucune expérience en la matière. Du côté du ministre, elles répondraient « au bon sens ». « Les déclarations du ministre sont proches du populisme. Mais le bon sens, c’est de donner du sens à notre métier, donner du sens à la peine. Notre travail, c’est de dynamiser les personnes pour les préparer à la sortie. Les arrêts de permissions collectives ont mis le feu aux poudres. Tout a été supprimé alors que c’était une demande du ministère avant ces déclarations », alerte Ronan Guéguéniat, CGT IP 29.
« Le but est que la personne ne récidive pas »
L’intersyndical voudrait sanctuariser des budgets dédiés à la prévention de la récidive, recruter des magistrats d’application des peines et greffiers supplémentaires et que le ministre se forme en criminologie
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« Nous sommes dans la répression et non plus dans la sécurité car il y a une confusion des genres. M. Darmanin pense que plus de répression amène plus de sécurité pour les Français. Mais toutes les études internationales montrent que des politiques sévères augmentent au contraire la récidive. Il faut proposer aux magistrats d’autres solutions à l’incarcération au moment des comparutions immédiates. Il y a certaines personnes qui ne requièrent pas un suivi pénitentiaire, dedans ou dehors. Il devrait y avoir de vraies alternatives », propose Charlotte Cloarec, SNEPAP-FSU,
L’intersyndicale demande la suppression des « commissions ad hoc de soutien » gérant les permissions de sorties. « Le but est que la personne ne récidive pas. Actuellement, nous sommes à 65 % de récidive à Brest. Le but n’est pas de mettre systématiquement les gens sous cloche mais de donner du sens accoré à la personne dans l’exécution de peine On est là pour les mobiliser vers un projet qui ne soit plus dans la délinquance », confirme Frédéric Bily.
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Pas de drapeau CFDT-collabo?