Le Département du Finistère exprime son « profond désaccord » avec l’idée exprimée par le Conseil national de l’Ordre des médecins, selon laquelle « la France formerait aujourd’hui trop de médecins ».
Fin mars, le Conseil national de l’Ordre des médecins publiait l’Atlas de la démographie 2025. Un mois plus tard, Raymond Messager, vice-président du Département du Finistère en charge de l’accès aux soins, exprime son « profond désaccord » avec une idée exprimée par le conseil, selon laquelle « la France formerait aujourd’hui trop de médecins ».
« Le renoncement aux soins est de plus en plus fréquent »
L’élu commente, chiffres à l’appui : « Manque de médecins généralistes, allongement des délais de consultations, surcharge des urgences… Les habitants, toutes générations confondues, subissent les conséquences de cette pénurie. Le renoncement aux soins est un phénomène de plus en plus fréquent partout dans le département et plus encore ans le centre Finistère. »
« Seulement 10 % des maires estiment avoir une offre de soins suffisante pour leur commune et 40 % des communes ne seraient pas suffisamment pourvues en médecins généralistes », poursuit l’élu, évoquant les résultats d’une enquête de la collectivité menée à l’automne 2024 auprès des 277 communes du Département (261 réponses reçues).
Il poursuit : « En ce moment, 50 communes sont en recherche active et peinent à trouver un médecin généraliste. » Une étude prospective indique qu’il faudrait « installer 80 médecins généralistes par an d’ici 2035 pour couvrir les besoins. Or, à ce jour, on est loin du compte car on peine à dépasser la quarantaine ».
Alors que la population des professionnels vieillit (« en 2023, 58 % des médecins généralistes ont entre 40 et 59 ans et 23 % plus de 60 ans »), que la population du Finistère vieillit elle aussi, « augmenter le nombre de places en formation initiale est une nécessité, estime la collectivité, tout comme agir sur la répartition territoriale et les conditions d’exercice des médecins. »
La collectivité dit travailler à « un plan départemental santé », comprenant des mesures incitatives pour les collectivités et les professionnels de santé. Le Département fait savoir qu’il adhère « à la proposition de loi transpartisane visant à lutter contre les déserts médicaux ».
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