Discours de politique générale de F. Bayrou : derrière l’enfumage, le danger corporatiste se précise (IO.fr-16/01/25)

François Byarou recevant à Matignon, le 15 janvier, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin (photo Quentin de Groeve / Hans Lucas via AFP)

Le Premier ministre de Macron a prononcé, le 14 janvier, à l’Assemblée nationale, une quasi homélie inspirée par l’Eglise catholique, y compris dans les mots même, comme « conclave ». Cela est même à la limite de la caricature.

Par Christian EYSCHEN, Libre Penseur.

Devant les députés, ce 14 janvier, Bayrou-de-secours commence par battre sa coulpe dans la plus grande tradition du dolorisme : « Sur ces bancs, même parmi ceux qui sont violemment hostiles à ce que nous pensons, pas un ne trouve notre position enviable. 84 % des Français, paraît-il, jugent que le gouvernement ne passera pas l’année. Et il m’arrive même de me demander où les 16 % restants trouvent la source de leur optimisme. »

Après la flagellation, l’Union sacrée, car « quand tout va bien, on s’endort sur ses lauriers. Quand tout va mal, on est contraint au courage. Il y a un deuxième atout décisif. C’est le besoin, l’exigence, l’injonction que le pays nous assigne : retrouver la stabilité ! Tout le pays, tous les Français en ont besoin. Ils comprennent bien que nous ne sommes pas d’accord sur tout. Mais ils nous enjoignent, je le crois, de joindre nos forces pour forcer les issues. »

C’est le discours classique : tout le monde est responsable, tout le monde est coupable : « Les sujets d’inquiétude sont innombrables. Il en est un, toutefois, qui émerge avec une force criante : le surendettement de notre pays…. Quelles incertitudes et difficultés cette situation suscite. Depuis la guerre, la France n’a jamais dans son histoire été aussi endettée qu’elle l’est aujourd’hui. » C‘est donc la faute des Français et des gouvernements qui ont « voulu les aider » dans leurs misères diverses. Et sans le dire, tout en le disant quand même un peu, c’est la reprise de la litote macroniste : « le budget social coûte un pognon de dingues ».

Qui est visé, sinon les travailleurs, les chômeurs, les pauvres et les immigrés qui « coûtent tant et rapportent si peu. » Sous le misérabilisme condescendant, on retrouve le terreau et le fumier de l’extrême droite. Le passage honteux sur les dangers de l’immigration n’est qu’un appel au secours à l’extrême droite et à la chouannerie de Retailleau et de Villiers. L’annonce de la remise en cause du droit du sol à Mayotte va dans le même sens, surtout mis en œuvre par Manuel Valls qu’aucune ignominie raciste et xénophobe n’arrête.

Sous l’évocation des Gilets jaunes et l’immense peur que cela a suscité pour la Macronie, la seule solution du pouvoir est d‘en appeler au mouvement syndical pour qu’il lui serve de béquille : « J’ai confiance dans les partenaires sociaux. Je crois qu’ils ont entre les mains une part décisive de l’avenir national. C’est aussi cela la nouvelle méthode démocratique. En finir avec les injonctions du haut vers le bas. Redonner place à la vie démocratique : avec les citoyens, les élus, tous les corps intermédiaires qui constituent la nation française. »

La doctrine sociale corporatiste de l’Église au secours de la Macronie agonisante

Les « corps intermédiaires » sont tout droit sortis de la doctrine sociale de l’Église qui a aussi inventé le « principe de subsidiarité ». C’est ce que revendiquait Pie XI dans son encyclique Quadragesimo Anno, définissant le principe de subsidiarité : « Que l’autorité publique abandonne donc aux groupements de rang inférieur le soin des affaires de moindre importance où se disperserait à l’excès son effort ; elle pourra, dès lors, assurer plus librement, plus puissamment, plus efficacement les fonctions qui n’appartiennent qu’à elle parce qu’elle seule peut les remplir : diriger, surveiller, stimuler, contenir, selon que le comportement, les circonstances ou la nécessité l’exige. »

Le modèle parfait a été incarné par la France d’Ancien Régime. L’Etat était replié sur ses fonctions régaliennes (armée, police, justice, diplomatie) et toutes les autres fonctions étaient dévolues à des corps intermédiaires de plus bas niveau : les fermiers généraux pour la collecte de l’impôt, l’Eglise et les ordres religieux pour un semblant d’éducation, de soins et de charité. C’était la stricte application avant l’heure du principe de subsidiarité défini par l’Eglise catholique et appliqué par l’Union européenne. Les trois Etats (la noblesse, le clergé et le tiers état), c’étaient aussi les trois étages : l’Etat, les provinces et les corps intermédiaires.

La Révolution française, en 1789, a brisé l’Ancien Régime et le principe de subsidiarité, qui n’existait pas encore formellement, mais qui était déjà pratiqué. Elle a institué une société dans laquelle on a toujours confié, pour assurer l’égalité des citoyens devant la loi, à des organismes de rangs supérieurs les missions d’une société moderne et démocratique.

Ce qui caractérise la Révolution française, la République, c’est que pour assurer l’égalité des citoyens devant la loi, on a créé la notion de service public.

Ce qui caractérise l’Ancien Régime et le principe de subsidiarité, c’est que pour briser l’égalité des citoyens devant la loi, pour donner et confier à des organismes de rangs inférieurs, on privatise et on détruit les services publics.

La doctrine sociale de l’Église, ce sont cinq principes intangibles :

  • Premier principe : à l’heure des Révolutions, seule l’Eglise peut agir efficacement contre.
  • Deuxième principe : la propriété privée des moyens de production et l’inégalité sociale sont d’ordre naturel et de droit divin.
  • Troisième principe : pas de salaire trop élevé, interdiction du droit de grève et pas trop d’imports sur le capital.
  • Quatrième principe : promouvoir l’alliance du travail et du capital, par la notion de communautés d’intérêts.
  • Cinquième principe : se doter d’instrument de conquête de la classe ouvrière ou par l’instauration de corps intermédiaires, quand les outils manquent.

L’idée générale est que la société dans son ensemble représente « le corps mystique du Christ » et que les différentes structures qui la composent sont des « corps intermédiaires » faisant partie du Tout (le corps humain obéissant au cerveau, c’est-à-dire au Christ et à l’Église) et subordonné au Tout. Il n’y a donc pas de lutte des classes, ni d’indépendance de classe des organisations ouvrières, puisqu’elles doivent être subordonnées au Tout. Elles doivent servir le « bien commun » qui est celui de l’État (oppresseur et exploiteur).

Voici ce que disait Philippe Pétain, à Saint-Etienne, le 1er mars 1941, en présentant la Charte du travail : « Les causes de la lutte des classes ne pourront être supprimées que si le prolétaire qui vit, aujourd’hui, accable par son isolement, retrouve dans une communauté de travail, les conditions d’une vie digne et libre, en même temps que des raisons de vivre et d’espérer. Cette communauté, c’est l’entreprise. Sa transformation peut, seule, fournir la base de la profession organisée, qui est elle-même une communauté de communautés.

Cela exige qu’une élite d’hommes se donne à cette mission. Ces hommes existent parmi les patrons, les ingénieurs, les ouvriers. C’est à eux d’abord que je fais appel. Je leur demande de se pénétrer de la doctrine du bien commun au-dessus des intérêts particuliers, de s’instruire des méthodes d’organisation du travail capables de permettre à la fois un meilleur rendement et plus de justice, en donnant à chacun sa chance dans l’entreprise et dans la profession… »

Rappelons que tout le mouvement syndical a refusé et combattu la Charte du travail, notamment par le premier acte de résistance, à savoir le Manifeste des 12 de novembre 1940 qui proclamait que le syndicalisme français doit s’inspirer des principes essentiels dont :

– 1. Il doit être anticapitaliste et, d’une manière générale, opposé à toutes les formes de l’oppression des travailleurs.

– 2. Il doit prendre dans l’État toute sa place et seulement sa place.

– 3. Il doit affirmer le respect de la personne humaine, en dehors de toute considération de race, de religion ou d’opinion.

–  4. Il doit être libre, tant dans l’exercice de son activité collective que dans l’exercice de la liberté individuelle de chacun de ses membres.

– 5. Il doit rechercher la collaboration internationale des travailleurs et des peuples.

Ce sont ces principes qui ont conduit la CGT-Force ouvrière, notamment, à appeler au Non à de Gaulle en 1969 sur un projet similaire à celui que présente François Bayrou aujourd’hui. Il lui arrivera nécessairement la même chose. 

1940, 1969 et aujourd’hui, l’heure est à la résistance !

La farce de la re-discussion de la contre-réforme des retraites

François Bayrou fait une proposition que les « partenaires sociaux » entrent en « conclave » pour discuter de cette contre-réforme : « Plusieurs des partenaires sociaux ont indiqué qu’ils avaient identifié des pistes pour que la réforme soit socialement plus juste et cependant équilibrée. Elles méritent toutes d’être explorées. Et toutes les questions doivent pouvoir être posées. Chacun des partenaires sociaux aura le droit de faire inscrire à l’ordre du jour de ces discussions et négociations les questions qui le préoccupent. Rien n’est fermé.

Une délégation permanente sera donc créée. Je la réunirai dès vendredi. Je proposerai aux représentants de chaque organisation de travailler autour de la même table, de s’installer dans les mêmes bureaux, ensemble, pendant trois mois à dater du rapport de la Cour des comptes. Si au cours de ce « conclave » cette délégation trouve un accord d’équilibre et de meilleure justice, nous l’adopterons. Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, ou si nécessaire par une loi. »

Et il rajoute cette menace : « Je souhaite que cet accord soit trouvé. Mais si les partenaires ne s’accordaient pas, c’est la réforme actuelle qui continuerait à s’appliquer. »

Si ce n’était pas si grave, on en rirait. Bayrou se prendrait-il pour Don Corleone dans Le Parrain en faisant « une proposition que personne ne peut refuser », car il a le pistolet sur la tempe ? Qui va accepter cela ? Et il se prend pour qui et avec quels moyens a-t-il pour imposer cela ? Le pouvoir est discrédité de partout et au fond du trou. Il ne peut donc compter que sur l’aide de ceux qui confondent compromis et compromission pour une telle trahison des intérêts des travailleurs.

Pourquoi faire payer les riches quand les pauvres sont si nombreux ?

Ce vieil adage du libéralisme (sauvage) du capitalisme du XIXe siècle est toujours d’actualité. La rhétorique du macrono-bayrouisme est clairement indiquée : « Il nous faut repenser tous nos budgets, à partir non pas du prolongement de ce qui se faisait l’année précédente augmenté d’un pourcentage d’inflation, mais de ce qu’exige le service ou l’action à conduire. Ces budgets redéfinis, repensés, je demanderai à tous les ministres de les préparer dès le printemps. C’est un effort dont personne ne pourra s’exclure, chacun à sa manière dans l’exercice quotidien de ses missions. »

Enfin tout le monde ou presque : « Il existe chez nous un vieux réflexe : cibler les entreprises et plus spécialement les entreprises françaises, et en particulier celles qui réussissent le mieux à l’exportation… Ma conviction est que, nos entreprises, nous devons leur faciliter la tâche, dans des conditions fixées par la démocratie sociale. Elles doivent être prémunies contre des augmentations exponentielles d’impôts et de charges… »

Et aussi : « Je l’ai dit le jour de ma prise de fonction. Nous avons devant nous une grande œuvre de réconciliation. Réconcilier les Français entre eux ; réconcilier les Français avec l’Etat et leurs élus ; réconcilier les Français avec les entreprises». C’est ce que disait Pétain mot pour mot dans la Charte du Travail : « Cette communauté, c’est l’entreprise… en donnant à chacun sa chance dans l’entreprise et dans la profession. »

Le plan d’austérité annoncé par le nouveau locataire de Matignon est encore plus destructeur que celui de son prédécesseur, la saignée va augmenter de plus de 50 milliards. Pour illustrer les conséquences de ces politiques d’austérité gouvernementale, je citerai deux exemples qu’il n’est pas besoin de commenter :

  • Nombre d’Agriculteurs : 1970 : 1 588 000, 2000 : 664 000, 2020 : 380 000
  • Nombre de bateaux de pêche : 1993 : 11 660, 2005 : 5 360, 2021 : 4 239

La guerre en toile de fond comme perspective d’écrasement de la démocratie

L’hommage à l’armée française, dont les budgets vont augmenter considérablement à la demande des Etats-Unis pour déboucher sur une économie de guerre comme seul moteur de relance des profits capitalistes, s’est accompagné de références tout à fait explicites : « Un philosophe qui siégea sur ces bancs, Marc Sangnier, a défini la démocratie comme « l’organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité du citoyen ». Or il n’y a pas de citoyens conscients et responsables si l’on ne partage pas avec eux les vérités les plus fondées, même les plus brutales. Comme l’écrivait Charles Péguy, il faut « dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste ». ».

Rappelons que c’est Marc Sangnier, fieffé calotin qui a fondé la revue Esprit dans laquelle Emmanuel Macron a collaboré dans tous les sens du terme ; qui a armé « philosophiquement et religieusement » le bras de l’assassin de Jean Jaurès pour ouvrir la voie à la Première Guerre mondiale. Quant à Charles Péguy, il encensait la guerre, l’esprit de caserne, l’uniforme. Au point où sa célèbre expression sur « les Hussards noirs » à propos des instituteurs n’est en rien un hommage à l’émancipation humaine et à l’instruction qui élève, mais elle manifeste sa conception militaire de l’enseignement.

J’ai indiqué dans un article de la Raison ce que je pensais de lui. Il glorifiait la guerre et l’Union sacrée. « Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre ! Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ! », proclamait-il. Lieutenant de réserve, il part en campagne dès la mobilisation en août 1914, dans la 19e compagnie du  276e régiment d’infanterie. Il meurt le 5 septembre, en Goële, près de Meaux, lieu essentiel des combats de la bataille de l’Ourcq à la veille de la première bataille de la Marne, tué d’une balle au front, alors qu’il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l’ennemi.

Péguy avait dit aussi que « l’homme n’est jamais libre qu’au régiment. […] Hors des servitudes civiles ; hors des émoussements civils. Sensible au bon procédé, sensible au mauvais ; sensible au mot courtois, sensible à l’injure ; suivant jusqu’à la mort le chef ami, le chef aimé, le chef courtois, haïssant à mort le chef discourtois, le chef injurieux, tel est le Français, tel est le peuple, tels nous sommes ». En résumé, il a vécu comme un réactionnaire et il est mort comme un con. Au moins, reconnaissons-lui une certaine continuité.

Avec la loi de programmation militaire de 413 milliards, le service national universel (SNU), les classes de Défense, le port de l’uniforme à l’École, les hommages à Sangnier et à Péguy, c’est tout un conditionnement qui est mis en œuvre pour la marche à la guerre.

Bayrou a beaucoup cité et récité, il a nommé aussi Pierre Mendès-France, il aurait pu citer ce que celui-ci disait dans son témoignage dans Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls sur l’Occupation nazie à Clermont-Ferrand : « Il y a deux choses résiduelles en France, qui montent, qui descendent, qui stagnent, mais qui ne disparaissent jamais : l’anglophobie et l’antisémitisme ». Mais cela aurait été contraire à l’ignoble chasse aux sorcières menée par des ignorants incultes contre Jean-Luc Mélenchon. Bayrou, c’est courage, fuyons ! Il a cité aussi Simone Weil et son « premier besoin de l’âme », Bayrou se vante toujours d’en avoir une, elle ne doit pas être bien grande pour un tel silence complice avec les sycophantes, parce que lui, il sait que l’accusation portée contre LFI est profondément mensongère.

Quand la répression ne suffit plus, on achète !

Un passage du discours de politique générale de F. Bayrou a été peu cité, mais il est essentiel pour comprendre : « Je crois à la laïcité, en matière religieuse comme en politique. Laïcité, dont la racine grecque, veut dire « faire un seul peuple ». Faire un seul peuple, c’est reconnaître que le pluralisme est légitime. Je souhaite proposer que les partis politiques, comme les syndicats, puissent être reconnus comme des mouvements d’utilité publique. »

Parler de « pluralisme » tout en promotionnant « un seul peuple », cela rappelle des temps où le totalitarisme voulait mettre en œuvre une idéologie d’Etat (Ein Volk, ein Reich, ein Führer) qui s‘imposait à tous, c’est d’ailleurs ce que cherche la loi « séparatisme » du 21 août 2021 au nom de pseudo « valeurs de la République ». Mais faire des associations et des syndicats des partenaires sociaux reconnus d’utilité publique, c’est aller bien au-delà de la possibilité de recevoir des subventions.

Voici la définition tirée du site du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative : « La reconnaissance de l’utilité publique permet notamment aux associations ou fondations qui en bénéficient de recevoir des donations et des legs, et de s’assurer ainsi une certaine pérennité. Pour être reconnue d’utilité publique l’association ou la fondation doit œuvrer dans l’intérêt général. »

Est-ce le rôle d’une association ou celui d‘un syndicat de servir « l’intérêt général » ou bien de servir l’intérêt de ses adhérents, et des travailleurs en ce qui concerne les syndicats ? L’intérêt général ou le « bien commun » pour l’Eglise catholique nient les intérêts particuliers et le conflit de classes aux intérêts différents. Reconnaître les syndicats ouvriers d’utilité publique, c’est les acheter pour leur faire changer de nature et en faire des corps intermédiaires de l’État (le Tout, décrit plus avant)

Il s’agit bien d’un projet totalement corporatisme que propose François Bayrou.

Petit retour sur l’Histoire

A la fin du Second Empire, Napoléon III était dans une situation comparable à Emmanuel Macron, détesté et contesté par toute la société, après un plébiscite gagné parce qu’arrangé, il allait être à terre quatre mois plus tard… Il eut donc l’idée, pour gagner ses faveurs et tenter de durer encore un peu, de proposer à l’obédience maçonnique dite « Grand Orient de France » de devenir « reconnue d’utilité publique », avec tous les avantages liés à cela. Au sein de la direction du GODF, il n’y eut qu’une voix contre, l’écrasante majorité avait la faiblesse de la chair pour les liquidités et les décorations.

Alors le seul opposant eut l’idée de lire à haute voix la Fable Le Loup et le Chien de Jean de la Fontaine, qui raconte qu’un loup affamé rencontre un chien dodu et bien gras et lui demande comment il fait. Le chien répond qu’il n’a rien à faire que d’obéir à son maître. Le loup est tenté, mais il aperçoit une blessure au cou du chien et lui demande d’où cela vient, et le chien lui répond que c’est son collier qui l’attache qui le blesse.

« « Attaché ? dit le loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ?

– Pas toujours ; mais qu’importe ?

– Il importe si bien, que de tous vos repas, je ne veux en aucune sorte, et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

Cela dit, maître loup s’enfuit, et court encore. »

Moralité : il vaut mieux être pauvre et libre que riche et attaché.

Le Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France décida alors à l’unanimité de refuser d’être reconnu d’utilité publique pour rester libre. Et quatre mois plus tard, Badinguet gisait à terre et prenait la route de l’exil en Angleterre où il mourut méprisé de tous. Quelques mois plus tard, les « Prolétaires montaient à l’assaut du ciel » (Karl Marx) en proclamant la Commune de Paris. Une autre histoire, la nôtre, commençait alors.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/01/16/discours-de-politique-generale-de-f-bayrou-derriere-lenfumage-le-danger-corporatiste-se-precise/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/discours-de-politique-generale-de-f-bayrou-derriere-lenfumage-le-danger-corporatiste-se-precise-io-fr-16-01-25/

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