Par Antoine MANESSIS.
Le président des Etats-Unis Donald Trump a signé lundi 22 septembre un décret désignant le mouvement de gauche Antifa (un terme abrégé pour antifasciste) comme une « organisation terroriste nationale », « une entreprise militariste et anarchiste appelant explicitement au renversement du gouvernement des États-Unis, recourant à la violence et au terrorisme pour réprimer la liberté d’expression. »
Le décret de Trump stipule que les autorités étasuniennes peuvent agir contre « toute personne prétendant agir au nom d’Antifa, ou à laquelle Antifa ou toute personne prétendant agir au nom d’Antifa a apporté un soutien matériel » Trump ordonne à toutes les agences et à tous les départements « d’enquêter, de perturber et de démanteler toutes les opérations illégales… menées par Antifa et ses partisans ».
Trump a qualifié le groupe de « désastre malade, dangereux et radical de gauche ».
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large contre la « gauche radicale » suite au meurtre de Charlie Kirk. Alors qu’on ignore les motivations de l’assassin présumé de Kirk. Trump veut ainsi menacer les manifestants de gauche et les groupes progressistes.
D’autant que la mouvance Antifa n’a ni leader, ni liste d’adhérents, ni siège, ni compte bancaire, ni structure centralisée. Antifa est un mouvement pas une véritable organisation.
Mary McCord, ancienne directrice par intérim de la division de la sécurité nationale du ministère de la Justice, considère que » Trump peut déclarer ce qu’il veut, mais aucune loi ne permet de qualifier un groupe national d’organisation terroriste, même en supposant qu’Antifa soit une organisation et pas seulement une idéologie. Cela signifie que cette déclaration n’a aucune portée juridique. Elle ne donne certainement pas lieu à des poursuites pénales pour terrorisme. »
Trump utilise l’assassinat de Kirk comme prétexte pour réprimer toute dissidence politique de gauche.
On se souvient que Trump a déployé des troupes fédérales dans les rues de Los Angeles pour réprimer des manifestations. On sait qu’il organise un gigantesque et violente chasse à l’homme contre les immigrés. On sait qu’il soutient toutes les causes réactionnaires et obscurantistes aux Etats-Unis. Un humoriste a même été viré d’une télévision sous la pression de Trump (ça existe aussi en France…).
Et on ne parle pas ici de sa politique étrangère en général ni de son soutien militaire, diplomatique, politique au génocide à Gaza en particulier.
Le 21 janvier dernier nous écrivions dans un article de NBH Trump jour1 « choc et effroi » : « La première puissance mondiale est dirigée par un néofasciste. Difficile de qualifier Trump autrement. »
Les faits semblent nous donner raison. Cette dernière initiative de Donald Trump contre les Antifas semble être le signal d’une vaste campagne de criminalisation et de répression contre la gauche étasunienne.
Mais cela ne s’arrêtera pas aux E-U. Déjà en Europe des voix se lèvent pour suggérer la répression des Antifascistes. Ne doutons pas que Retailleau, le RN et C-News vont vouloir imiter leur Führer de la Maison Brune.
Seul un front large protégera les Antifas et toutes les forces de gauche radicale qui seront visées par la vague autoritaire qui va de l’extrême-centre au néofascisme. Cela est valable là-bas comme ici.
La défense des libertés démocratiques doit être au centre de notre action et de notre réflexion politique.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/donald-trump-antifa-organisation-terroriste-nbh-23-09-25/