Droits des femmes : faute de budget, des permanences d’aide supprimées dans 11 communes du Finistère (OF.fr-8/03/25)

Faute de budget, le CIDFF 29 a dû supprimer des permanences dans 11 communes du département. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

En grave crise financière, le centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF) du Finistère a dû supprimer ses permanences d’informations juridiques dans plusieurs villes du Finistère. L’association appelle l’État à réagir de toute urgence face à une situation « dramatique ».

Par Charlotte HEYMELOT.

Elle est affichée comme grande cause pour les quinquennats d’Emmanuel Macron. Mais sur le terrain, la bataille contre les violences faites aux femmes est loin d’être gagnée. Dans le Finistère, les permanences juridiques assurées chaque mois par le Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF) 29 ont été suspendues dans onze communes, au début de l’année 2025 : Concarneau, Briec, Lesneven, Plouzané, Landerneau, Châteaulin, Douarnenez, Saint-Renan, Pont-l’Abbé, Landivisiau, Saint-Pol-de-Léon et Guipavas. Elles sont maintenues à Brest, Morlaix, Quimper, Quimperlé et Carhaix.

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En cause : la « grave crise financière » traversée par les quatre branches bretonnes de l’association, comme au niveau national. Une crise « créée par l’État », estimait le CIDFF dans nos colonnes le 31 janvier dernier. Car les difficultés « intenables » sont la conséquence directe de la non-compensation du versement des primes Ségur aux salariés du secteur social et médico-social privé.

« Conséquences dramatiques »

Avec 19 salariés, la prime, associée aux baisses de subventions, représente un surcoût financier de 97 000 € par an pour le centre finistérien. À l’échelle de la région, la hausse atteint 281 000 €. « Nos associations sont dans l’incapacité financière d’absorber cette mesure. Il s’agit d’une incohérence aux conséquences dramatiques », soulignent les CIDFF bretons, dans une pétition qui a recueilli plus de 3 600 signatures.

Toute l’année, les salariées de l’association finistérienne accueillent les femmes et les hommes pour des entretiens d’information juridique en droit de la famille. Elles réalisent aussi des entretiens de soutien psychologique pour toutes les personnes victimes de violences, et accompagnent les femmes dans des parcours d’insertion professionnelle. Le tout, gratuitement, et en toute confidentialité.

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« Il est indispensable »

« Le CIDFF a été et est toujours présent pour moi dans des moments compliqués où la justice est lente et pas toujours compétente. Elles m’ont soutenue, sont vraiment à l’écoute », témoigne Mélanie, sous la pétition. « Il est indispensable pour sauvegarder les femmes et les familles du pire », abonde Marie-Paule.

Mobilisé contre les violences sexistes et sexuelles, le collectif Nous Toutes du Finistère rappelle le rôle « essentiel » du CIDFF, « souvent une première porte d’entrée pour les femmes quand elles souhaitent donner une réponse judiciaire à leur situation, quand être ne serait-ce qu’écoutées est déjà un enjeu ».

Le collectif souligne qu’« il est essentiel que ce centre reste ouvert et que des moyens lui soient alloués afin de poursuivre leur travail de conseil juridique, d’accueil humain et d’écoute pour les personnes en détresse ». En 2024, le centre finistérien et ses différentes antennes ont reçu 6 839 personnes.

Contact CIDFF 29 : 02 98 44 97 47.

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Source: https://www.ouest-france.fr/societe/droits/droits-des-femmes/droits-des-femmes-faute-de-budget-des-permanences-daide-supprimees-dans-11-communes-du-finistere-8d33913a-f9ba-11ef-b88c-bcd52c36774a

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