Les 167 salariés d’E-Loft, à Ploufragan (22), restent suspendus à la décision du tribunal de commerce de Saint-Brieuc. Aucune des deux offres de reprise n’est jugée crédible. Et une demande de liquidation a été formulée par les parties.

L’entreprise E-Loft compte 22 000 m² d’atelier, sur la zone des Châtelets, à Ploufragan (22). (Photo archives Marina Chélin/Le Télégramme)
Placée en redressement judiciaire le 23 mars dernier, la société E-Loft, spécialisée dans la construction de maisons individuelles à ossature bois, basée à Ploufragan (22), pourrait désormais et selon toute vraisemblance, connaître une procédure de liquidation, qui pourrait être prononcée dès vendredi 16 juin. Ce mercredi, une audience s’est tenue au tribunal de commerce de Saint-Brieuc, pour examiner deux offres de reprises ayant été déposées. Une audience à huis clos, mais dont le contenu a finalement filtré.
Selon nos sources, confirmées tant par les représentants du personnel que par le groupe belge Etex, propriétaire de la société que nous avons pu contacter, toutes les parties auraient jugé « insuffisantes les offres proposées ». Aucune n’offrant de garanties financières, industrielles ou de préservation de l’emploi suffisantes. Toutes les parties auraient par ailleurs demandé au tribunal de se prononcer en faveur de l’ouverture d’une procédure de liquidation. Une décision mise en délibéré par le tribunal et qui devrait être rendue ce vendredi.
167 salariés concernés
Une telle décision signifierait un arrêt rapide de l’activité et la mise en vente des actifs. Dans les faits, et selon les informations dont nous disposons, l’arrêt de l’activité est déjà effectif depuis vendredi, au niveau de l’atelier. Et n’auraient été présents, sur le site du siège, depuis le début de la semaine, « qu’une dizaine de personnes », essentiellement du personnel administratif et quelques employés, « à l’atelier, pour ranger ce qu’il reste à ranger ».
Si telle devait être la décision du tribunal, il est évident pour nous que cela se ferait dans de bonnes conditions. Dans tous les cas, on ne va pas les lâcher.
Restera à voir les conditions de départ des quelque 167 salariés que compte encore l’entreprise, dont un peu plus d’une centaine pour le seul site briochin. Toujours selon nos informations, l’actionnaire se serait engagé à « les accompagner ». Une attitude qui aurait été « félicitée » par le tribunal, selon des sources concordantes. « Si telle (une liquidation) devait être la décision du tribunal, il est évident pour nous que cela se ferait dans de bonnes conditions. Dans tous les cas, on ne va pas les lâcher », assure Etex.
« Transparence, humanité, écoute »
Du côté du personnel, justement, les réactions étaient unanimes à la sortie du tribunal. « Il vaut peut-être mieux perdre notre emploi maintenant, en étant bien accompagnés, que de repartir dans un projet qui n’offre pas de garanties », résumait Antoine Guérin, délégué syndical FO et membre du comité social et économique d’E-Loft. Un « accompagnement » dont les salariés ne semblent pas douter. La direction étant jugée « transparente », « humaine » et « à l’écoute », depuis le début de la procédure.
Nombreux sont aussi enclins à qualifier l’aventure E-Loft de gâchis. « Ça a un peu le goût de la confiture aux cochons », lâchait l’un d’eux, « qui était toujours revenu au travail avec le sourire, le lundi matin. J’ai peur de ne jamais retrouver cela ailleurs ».
Auteur : Nicolas Salles
Source : E-Loft à Saint-Brieuc : vers une liquidation dès ce vendredi ? | Le Télégramme (letelegramme.fr)
URL de cet article : E-Loft à Saint-Brieuc : vers une liquidation dès ce vendredi ? (LT.fr 14/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)