Echos des luttes économiques et sociales (PRC-23/10/25)

semaine du 23 octobre 2025

     Luttes

165 emplois supprimés dans une usine près du Havre : les syndicats dénoncent : une décision injustifiable

Jeudi 2 octobre 2025, lors d’un CSE (comité social et économique), la direction de l’entreprise Arlanxeo située à Port-Jérôme-sur-Seine spécialisée  dans le caoutchouc pour l’automobile, a annonçé la fermeture de l’usine. ce sont 165 emplois qui sont concernés d’ici 2027.

Pour l’intersyndicale (CGT, FO et CFE-CGC), il s’agit d’une décision injustifiable, résultant non pas du contexte économique, mais d’une politique volontaire de désindustrialisation menée depuis plusieurs années par la direction du groupe.

Selon les syndicats, Port-Jérôme ne doit pas être sacrifié au profit d’une stratégie financière. Ce sont les décisions de la direction, et non le travail des salariés, qui ont conduit à cette situation dramatique. Selon eux, le groupe doit aujourd’hui s’engager envers ses salariés et reconnaître la valeur de leur engagement. 

Teisseire, leader français du sirop, annonce la fermeture de son site historique en Isère1 ! Les salariés réagissent par la grève !

Malgré la grève engagée, la crainte des salariés du site Teisseire de Crolles a été confirmée le 16 octobre par la direction. Le leader français du sirop veut fermer son usine iséroise historique dès avril 2026, dans le cadre d’un vaste plan de restructuration capitalistique destiné à redresser une soi-disant difficile situation financière. Le taux de profit est très certainement jugé insuffisamment élevé !

Les sirops Teisseire trouvent leurs origines dans les Alpes à la fin du XVIIIe siècle. Ils ont été rachetés en 2010 par le fabricant britannique de boissons non-alcoolisées Britvic, repris ensuite par le brasseur danois Carlsberg en 2024.

Ce genre de concentration-accumulation capitaliste est généralement suivi de restructuration d’ampleur pour éliminer les doublons, les activités les moins profitables et entreprendre de nouvelles concentrations internes. Tout cela se fait contre les salariés, l’emploi et les acquis sociaux. Les sociétés étant chargées d’accompagner la casse afin que cela coûte le moins possible au capital. Tout laisse à penser que Tesseire est confronté à une telle restructuration. 

L’annonce de la fermeture du site de Crolles est un vrai coup de massue pour les salariés. « Confrontée à une situation économique et financière extrêmement difficile et, en l’absence de perspective d’amélioration à court ou moyen terme, Teisseire a annoncé son projet de réorganisation globale de ses activités qui implique notamment la cessation des activités industrielles sur le site de Crolles et l’externalisation de son équipe commerciale », précise la direction de Teisseire, ajoutant « avoir noué des partenariats avec des sociétés françaises permettant le maintien des volumes de production en France ».Au total, 205 suppressions d’emplois sont prévues.

La colère des salariés s’est exprimée d’autant qu’ils ne sont pas dupes.« Ça fait un moment que ça va mal. Mais on voulait se dire que peut-être, par la force des choses, l’annonce allait être quand même moins violente que ça. (…) C’est une catastrophe pour tous les salariés de Teisseire« , a déploré une salariée sur le site. Un autre salarié depuis 37 ans dans l’usine, exprime aussi sa colère devant ce qui est pour lui un paradoxe : l’entreprise a 300 ans, elle annonce des suppressions d’emplois et l’arrêt des activités alors que c’était une entreprise qui marchait très bien. « On est vraiment dégoûtés, car d’un coup, on se retrouve sans boulot ». 

Dans le cadre de cette restructuration, la production serait confiée au groupe normand Slaur-Sardet. Si aucun repreneur n’est trouvé pour l’usine de Crolles, construite en 1971, les activités s’arrêteront à horizon avril 2026. Afin de justifier sa casse sociale et industrielle, Tesseire évoque plusieurs arguments bateau spécialités du patronat : un contexte de dégradation du marché, des résultats financiers négatifs, un rapport de force « au profit des clients et fournisseurs de matières », une concurrence accrue, des contraintes réglementaires renforcées et une évolution des comportements des consommateurs. Pour clore le chapitre, la direction de l’entreprise souligne que son résultat d’exploitation est passé de « près de 10 % du chiffre d’affaires en 2020 » à une perte estimée à « -2 % du chiffre d’affaires » en 2025.

Certains diront que le sucre n’est pas bon pour la santé, ça donne le cancer ou du diabète (type 2) etc, etc …Alors que le problème c’est toujours l’excès qui est souvent dû à des facteurs sociaux, économiques, psychologiques. Mais ça c’est politique donc plus compliqué à aborder. Comme le prix du sucre qui explose ce qui impacte forcément toute la filière.

En attendant les salariés de Teisseire et leur famille se retrouvent encore par terre, le nez dans le sirop ! Encore un paradoxe, comment le sirop Teisseire reconnu pour sa qualité et donc plus cher à fabriquer…peut-il en arriver là ? Il est vrai que la baisse de leur pouvoir d’achat, conduit les gens à acheter du sirop bas de gamme dans les magasins discount…Ça aussi c’est économique et politique ! Toujours est-il que es multinationales s’adaptent et font en sorte que le taux de profit n’en subisse pas trop les conséquences et dégage de substantiels dividendes aux actionnaires.

Hôpital de Cosnes sur Loire (Nièvre) : Des conditions de travail intenables

Dans la longue série des luttes dans le secteur de la santé et particulièrement des hôpitaux, luttes justifiées par l’état de délabrement de ce secteur mettant ainsi les personnels sous tension et les patients en danger, l’action des organisations syndicales CGT et FO de l’hôpital de Cosnes condamne le manque de moyens conduisant à réduire les investissements et à aggraver les conditions de travail. Tout cela dans le contexte de la construction d’un nouvel hôpital dont les travaux traînent en longueur. C’est dans ces conditions et pour manifester leur mécontentement et alerter les usagers que les représentants CGT et FO ont refusé de participer à la réunion du CSE qui a dû être annulée.

Une grève illimitée démarre à l’hôpital d’Alençon (61).

 A l’appel de la CGT et de Force Ouvrière. Les syndicats s’opposent à un plan de restructuration défendu par la direction. Il vise entre autres à diminuer le déficit de l’établissement.

Une mobilisation a démarré ce jeudi 23 octobre au Centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers. Le préavis de grève a été déposé par la CGT et Force ouvrière, appellant à une grève illimitée. En cause : un plan de restructuration prévu par la direction qui prévoit entre autres la fusion de certains services, des fermetures de lits, et des postes non remplacés. Ce plan intervient alors que l’hôpital fait face à un important déficit. Au 31 décembre 2024, il s’élevait à 17 millions d’euros. Ce montant grimpe même à 25 millions d’euros si l’on ne compte pas les subventions perçues par l’établissement. Pour les syndicats, ce projet est « plutôt un plan social », qui va dégrader les conditions de travail des soignants. 

Roche Meca Tech (groupe ACI) dans la Loire va déposer le bilan. Les salariés en grève !

La lutte engagée par les salariés de Roche Meca Tech pris dans la tourmente du groupe ACI. Roche Meca Tech (fusion de Comefor et AS Meca Bernard) est sur le point d’être déclarée en situation de cessation des paiements. Quand ils ont appris lors d’un CSE extraordinaire, l’état de cessation des paiements de leur société, les salariés qui attendent le paiement de leur salaire se sont rassemblés pour décider la grève.

Samy Tabti de la CGT refuse cette solution mortifère. Il a livré son opinion au journal Le Progrès : «  Nous sommes victimes de la gestion désastreuse de notre entreprise par le groupe ACI. Comefor était une entreprise reconnue dans la Défense notamment, avec des grands noms parmi nos clients. Avec l’explosion du marché de la Défense, nous ne devrions certainement pas nous en retrouver là. La trésorerie de notre entreprise a été pillée par ce groupe dont la gestion est vraiment opaque. Nous ne nous en arrêterons pas là, nous allons mener toutes les actions nécessaires auprès des instances qualifiées « .

La colère des salariés de Jenniver, l’usine de la « Glass vallée » qui ferme

Le tribunal de commerce de Dieppe a annoncé le vendredi 17 octobre le placement en liquidation judiciaire de Jenniver, une entreprise sous-traitante spécialisée dans le contrôle qualité des flacons de parfum pour l’industrie du luxe. Une annonce brutale que les salariés et élus de la « Glass vallée » ont dénoncé dans une marche le dimanche 19 octobre 2025, à Longroy (Seine-Maritime).

Ingrid Bernier, secrétaire générale de l’union locale CGT d’Eu-Le Tréport s’exprime à propos de cette fermeture laissant sur le carreau des dizaines de salariés : « La décision est à effet immédiat. La patronne leur a dit qu’elles étaient toutes licenciées. Elle n’a même pas eu un mot de remerciement pour les années passées dans l’entreprise. L’annonce en a ajouté à leur colère. Elles m’ont dit « on est vraiment des chiens pour elle. »

La lutte engagée à Arkema Pierre Bénite

Depuis l’annonce d’une restructuration avec la suppression de 72 emplois, c’est l’ébullition dans cette entreprise chimique de la plate forme industrielle de Pierre-Bénite. 

Les ateliers principaux concernés par cette restructuration ont fait grève 24h le 9 octobre et repartent dès ce jeudi 16 octobre pour une grève plus longue contre les suppressions de poste. Un temps fort de l’action la semaine prochaine, est mis en débat dans l’entreprise par le syndicat CGT dont le dernier tract est diffusé ci-dessous.

Pour rappel, le groupe Arkema emploie 21.000 salariés et a réalisé en 2024 un chiffre d’affaire de 9,5 millions d’€ puis dégagé 1,5 million de profits bruts soit un taux de 16,1% en progression de 0,3% sur 2023. Après déduction des amortissements, frais financiers et autres provisions le résultat net s’établit à 616 000 €. Sur ce résultat créé par les seuls salariés directs et sous-traitants du groupe, les actionnaires ont perçu en mai 2025 un pactole de 3,60 € par action qu’ils détenaient. La presse spécialisée a salué ce « record » QUI permet à Arkema d’afficher un taux de croissance du dividende sur 5 ans de +10,35% %.

Arkema a donc de l’argent pour maintenir l’emploi, le développer tout en augmentant les salaires afin de faire progresser la justice sociale. Arkema a aussi les moyens d’assumer ses responsabilités en protégeant les salariés exposés aux PFAS, en investissant dans des procédés industriels sans PFAS et dans la dépollution de la nappe phréatique que l’entreprise pollue et continue de polluer encore aujourd’hui.

Salariés du commerce, se faire entendre : Occupation Auchan La Défense

Dans un communiqué, la Fédération CGT Commerce Services explique:  » Les travailleurs du commerce et des services, animés par une colère grandissante, refusent de céder le moindre centime ». Après plusieurs journées,de mobilisation en septembre et début octobre, la Fédération CGT Commerce et Services fait du mois d’octobre celui de la riposte, de la grève et de l’action.

Les salariés exigent :

  • L’abrogation de la réforme des retraites !
  • L’augmentation des salaires !
  • L’arrêt immédiat des licenciements abusifs !

De nombreux secteurs (restauration collective, grande distribution, HCR, restauration rapide) sont déjà dans la lutte par des grèves, débrayages et boycotts. Plusieurs initiatives sont en cours actuellement dans diverses enseignes et départements, ainsi: Auchan Louvroil, Auchan Perols, Métro Evry, Aldi Nation, Carrefour Montélimar, Super U Bihorel, Compass, CMA-CGM Marseille, Auchan Supply Trappes, Stef SLM Monsoult, Ulog Mulhouse, Match Lomme, etc. La Fédération CGT Commerce et Services a décidé de se rendre visible se faire entendre, car sans nous ils ne sont rien, et occupe actuellement avec des centaines de travailleurs du commerce et des services l’Hypermarché Auchan La Défense du centre commercial Westfield pour une action coup-de-poing qui durera 24 heures minimum.

Biscuits industriels dans le rouge :

Le groupe familial La Trinitaine à la Trinité-sur-Mer dans le Morbihan vient d’obtenir le label ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’ à l’occasion de ses 70 ans, fondée en 1955. Le 20 octobre 2025, la biscuiterie familiale, a annoncé la mise en redressement judiciaire de sa filiale industrielle. En cause ? La « pression concurrentielle » et « une flambée des coûts de production » de ses biscuits industriels. La hausse du prix des matières premières. « n’a jamais pu être répercutés aux clients GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) » détaille le communiqué. Le tribunal de commerce de Rennes a prononcé une période d’observation de 6 mois.

Biscuiterie Maison Colibri de Pons, au sud de Saintes (17) : 61 emplois menacés

61 emplois sont directement menacés, sans compter les postes plus précaires occupés par les intérimaires. Les informations de Paticeo, filiale agroalimentaire du groupe breton Roullier, tombent au compte-goutte.

Les premières ont été livrées en visioconférence par la direction générale au personnel présent et s’égrènent au fil des jours, en attendant une communication officielle cette fin de semaine. Mais le couperet d’une éventuelle fermeture de l’usine de Pons dans un an, fin octobre 2026 est dans les esprits.

Économie

Crise du logement social en Île-de-France

La crise du logement est alarmante en France2, la demande de logement social a doublé en 10 ans, atteignant 800 000 demandes en Ile-de-France (IDF) et dont seulement 10% sont acceptées chaque année. Cette situation n’est pas prête de s’améliorer sans l’existence d’un financement clair et d’un gouvernement qui propose une réelle politique sociale. 

Le logement est un poste de dépense conséquent pour le gouvernement qui a laissé une partie de ce marché aux bailleurs privés. Sans scrupule, le privé en a bien sûr profité en louant trois fois plus cher ses logements

La CGT par la voie de son conseil d’administration « Action logement », demande une politique claire et paritaire à l’échelle nationale et de manière décentralisée. Il s’agit maintenant de se recentrer sur le droit d’égalité d’accès à un logement à l’ensemble des foyers et d’améliorer les conditions de vie de chacun.

La conjoncture actuelle ne facilite pas non plus l’accès à la propriété avec un prix d’achat élevé en IDF et la hausse des taux d’intérêt, sans parler de l’inflation. Nous remarquons aussi que les logement sociaux proposent en majorité un parc de logement familial (T3 ou T4 ou plus) alors que les demandeurs de logement ou de mutation sont principalement des personnes seules! Ceci a pour conséquence de figer le parc social avec plus d’installation durable dans les logements. La situation des demandeurs de logement est critique, il s’agit principalement de personnes aux revenus modestes à qui le gouvernement veut imposer une réduction du loyer de solidarité. 

Les départements voisins de Paris sont là où se situe principalement la concentration des logements sociaux et ceci implique une redéfinition des zones urbaines. Le projet du Grand Paris fixe la création de 70 000 nouveaux logements par an ce qui n’est pas suffisant au regard de la démographie de l’IDF et des demandeurs de logement social.

L’état et le gouvernement doivent être en mesure de définir des types de logement sociaux adaptés aux besoins des populations afin d’accompagner le développement économique des agglomérations et d’améliorer les conditions de vie des travailleurs.

Austérités budgétaires c’est aussi cela :

*Le gouvernement coupe la relance des haies :

Le Pacte haies, annoncé en septembre 2023 par le ministre de l’Agriculture d’alors, Marc Fesneau, ambitionnait de replanter 50 000 km de haies supplémentaires d’ici 2030, avec 110 millions d’euros de budget par an. Cet engagement financier s’est considérablement réduit. Il a d’abord été baissé à 45 millions d’euros dans la loi de finances 2025. Cette coupe budgétaire ne s’arrête pas là, le montant serait :« d’au moins 4 millions d’euros »  soit 27 fois moins que promis il y a deux ans. Le Réseau Haies France a tiré la sonnette d’alarme. « Quand on démarre une politique publique, si on change d’avis chaque année, ce n’est pas possible ». Les pépiniéristes constatent que des dizaines de milliers de plants attendent. « Aujourd’hui, on navigue à vue », regrettent-t-ils.

Le RHF déplore « de nombreuses plantations stoppées »… « 10 % de perte, c’est acceptable, mais nous allons devoir jeter 50 % de la production de haies si rien n’est fait ».

*Cure austéritaire administrée à la recherche publique

l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture l’Alimentation et l’Environnement) a décidé de fermer une unité expérimentale sur l’abeille. La CGT déplore un « manque de vision ». L’unité a été en pointe dans la connaissance du potentiel délétère des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs. Effets des pesticides, adaptation au changement climatique, sélection génétique… Les axes de recherche ne manquent pas, fait valoir la CGT et ce d’autant plus que le rucher expérimental se situe au milieu de grandes cultures, à la fois propices à des miellées importantes pour la filière apicole (colza, tournesol) et sujettes aux traitements chimiques. « Nous espérons que cette fermeture ne présage pas d’un futur désengagement de l’INRAE de la recherche sur l’abeille mellifère et l’apiculture » s’inquiète également Axel Decourtye. Directeur général chez ITSAP institut de l’abeille. Une décision prise sur fond de cure austéritaire administrée à la recherche publique. Le budget de l’INRAE dépend en effet aux trois-quarts d’une subvention de l’État. Résultat : l’institut, comme d’autres organismes de recherche doit se serrer la ceinture !

*l’État veut abandonner les parcs nationaux

Coupe budgétaire, parmi les mesures préconisées figure la suppression ou la fusion de 30 % des opérateurs publics de l’État, dont font partie les onze parcs nationaux français.

Une diminution de 20 % des postes sur douze ans, de moins en moins nombreux à devoir assumer davantage de missions ». Les personnels et acteurs des parcs craignent que ce projet ne mette en péril le bon exercice de leur mission. Dans ce contexte d’austérité, les espèces dont ils assurent la sauvegarde vont le payer. Des Alpes à l’Amazonie, les parcs nationaux couvrent 8 % des territoires de métropole et d’outre-mer, dans lesquels s’épanouissent ou survivent des centaines d’espèces menacées ou en voie de disparition.

Le beurre et l’argent du beurre

Les biscuiteries bretonnes ont bien du mal à s’approvisionner en matière grasse pour préparer leurs gâteaux. La France est structurellement déficitaire au niveau du beurre. Nous en importons chaque année 90 000 tonnes, notamment de Nouvelle Zélande. Le beurre industriel peut en effet être congelé et stocké en attendant que les cours soient au plus haut. Tout est bon pour faire grimper le prix du beurre +60% l’année dernière. Le beurre est un sous-produit de la poudre de lait. La matière grasse utilisée pour faire du beurre provient exclusivement du gras récupéré lorsqu’on fabrique de la poudre de lait. Si on produit moins de poudre de lait, on aura aussi moins de matière grasse disponible sur le marché pour fabriquer du beurre. Les industriels se détournent de la poudre de lait, car son cours mondial a chuté: la poudre est passée de 3400€/tonne en 2014 à 2000 €/tonne aujourd’hui. Les industriels des produits laitiers fabriquent donc moins de beurre jugé pas assez rentable, le résultat de spéculations sur le marché mondial comme sur le marché national.

Décarbonation des cargos

Le 17 octobre, les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé d’un an l’adoption du plan mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre des navires de commerce.

Les États-Unis de Donald Trump ont tout fait afin d’enterrer ce texte lors de la semaine de négociations, à Londres, allant jusqu’à menacer les pays favorables de sanctions économiques.

Approuvé en avril, ce plan stipulait que les gros navires dont la capacité dépasse les 5 000 tonnes devraient, d’ici 2028, soit réduire l’intensité carbone de leurs carburants, soit payer des pénalités. Un plan minimaliste puisqu’il ne serait parvenu à décarboner le secteur que d’ici le milieu du siècle. Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine a commenté. « Grâce à son leadership, les États-Unis ont empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servie à financer des projets climatiques progressistes » ! L’ « America First »  remis au goût du jour par Donald Trump en janvier 2025, ce slogan reflète une vision nationaliste et protectionniste proclamant la primauté des intérêts américains en matière de politique étrangère et commerciale.

France Travail : 515 postes en moins

La CGT de France travail alerte sur la suppression de 515 postes résultat de la plitique d’austérité :

« [nous]

Refusons toute suppression de poste et le Plan dit d’Efficience, et exigeons d’avoir les moyens pour exercer nos missions au service des besoins des usager.es.

Exigeons l’augmentation des salaires et des traitements avec rattrapage des pertes subies ces dernières années et indexation a minima sur l’inflation.

Revendiquons l’abrogation de la Loi Plein emploi et du Décret Sanction, ainsi que la ré-internalisation des missions dévolues aux prestataires privés et opérateurs privés de placement.

Exigeons l’abrogation des réformes de l’Assurance chômage depuis 2019. Pour l’indemnisation de tous les privé.es d’emploi !

À France Travail,

la politique austéritaire est maintenue :

515 postes en moins à France Travail : c’est non !

Avec la CGT France Travail :

Ne payons pas leur crise !

Le budget proposé impacte principalement le ministère du travail avec 2,5 milliards d’économie annoncés (après les -4 milliards de 2025) .

L’ensemble des acteurs du Service Public de l’Emploi, de l’Insertion ou de la Formation voient leur crédit de fonctionnement ou d’intervention baisser dans une période de hausse du chômage et de précarisation accrue du salariat.

Le budget 2026 austéritaire présenté le 14 octobre par le gouvernement entend une nouvelle fois faire payer la crise économique – politique – environnementale aux travailleurs et travailleuses (avec et sans emploi). Sont ainsi maintenus dans les propositions : le gel des prestations sociales (allocations familiales, allocations logement, AAH (allocation adulte handicapé),…) et des traitements des fonctionnaires, la désindexation des pensions, lasuppression de plus de 3.000 postes dans la fonction publique, le doublement des franchises médicales et

la baisse du budget de la santé, des hôpitaux et des EHPAD…

Ce sont des choix injustes et dangereux s’inscrivant toujours dans la même logique : protéger les profits et les dividendes, ne pas remettre en cause les milliards d’aides versées aux entreprises. »

Rachat SFR : le point de vue de la FPAT-CGT

Non à la mainmise des marchés. Oui à une véritable politique publique des télécom

Alors qu’Orange, Bouygues Télécom et Free viennent d’annoncer une offre conjointe de rachat des actifs de SFR, la CGT dénonce une opération dictée par des logiques financières et non par l’intérêt général.

Cette « consolidation du secteur » est présentée comme inévitable afin de faire face à la concurrence et renforcer la rentabilité. En réalité, elle menace l’emploi, la qualité du service et l’indépendance stratégique du pays. Les quatre opérateurs concernés sont classés entreprises sensibles au titre de la loi de programmation militaire 2023. Comment justifier qu’un secteur aussi crucial pour la souveraineté numérique et la sécurité nationale soit ainsi abandonné aux marchés financiers ?

La CGT rappelle également que ces groupes figurent parmi les principaux bénéficiaires d’aides publiques (près de 211 milliards d’euros au total), tout en continuant à verser des dividendes record à leurs actionnaires.

Malgré les discours alarmistes sur une « baisse de croissance », les opérateurs génèrent ensemble plus de 15 milliards d’euros de marge chaque année :

  • Orange a reversé l’intégralité de ses bénéfices (2 Mds €) à ses actionnaires,
  • Bouygues Télécom a augmenté ses dividendes de 5,3 %, poursuivant 30 années de redistribution continue, Free et SFR ne sont pas en reste.
  • Des conséquences sociales majeures dans tout le secteur des télécoms !

L’expérience des dernières restructurations l’a montré : ces opérations entraînent toujours la même logique : suppressions d’emplois, externalisations, précarisation, pressions accrues sur les salariés. L’introduction de l’intelligence artificielle dans les processus de production risque encore d’amplifier cette casse sociale au nom de la productivité. Derrière les grands discours sur « l’investissement dans les infrastructures », ce projet annonce en réalité une course à la rentabilité immédiate. Les trois opérateurs cherchent à réduire les doublons, à mutualiser les réseaux, à rationaliser les effectifs. Cela signifie, très concrètement des restructurations massives dans toutes les entreprises de télécommunications aussi bien chez les donneurs d’ordre que chez les sous-traitants…et cela a déjà commencé !!

Nestlé veut supprimer 16 000 postes dans le monde, son cours en bourse bondit de 6%

La décision de supprimer 16 000 postes dans le monde a été prise par le nouveau PDG de nestlé, Philipp Navratil. Cette réduction de 6 % de ses effectifs se déroulerait au cours des deux prochaines années. Une annonce saluée en Bourse, l’action gagnant plus de 6 % à l’ouverture de la séance.

Solidarité internationaliste

Stop aux livraisons d’armes à Israël ! Manifestation à l’aéroport Roissy-CDG : manifestation à l’initiative de CGT 93, CGT Roissy, Solidaires, Sud Aérien, FO Roissy CDG

Rendez-vous samedi 25 octobre à 14h au Terminal 2B Accès RER B – Aéroport Charles-de-Gaulle 2

Après deux ans d’une offensive génocidaire sur Gaza, la France continue de se rendre complice en poursuivant son commerce d’armement avec Israël. Des composants essentiels au fonctionnement d’armes israéliennes létales continuent d’être livrés mois après mois depuis les ports et aéroports français.

L’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est utilisé de manière récurrente pour transporter du matériel à usage militaire vers Israël, qu’il soit produit en France ou à l’étranger. Ce transit perdure malgré les interpellations des travailleur·ses et de leurs syndicats qui refusent d’être rendu·es complices de ce génocide.

Dernier exemple en date : dans la nuit du 2 au 3 octobre 2025, une cargaison de composants électroniques produits en France et destinés au vendeur d’armes israélien Elbit Systems3, premier fournisseur de l’armée israélienne aurait décollé sur un vol à destination de Tel Aviv.

Face à cet état de fait, le gouvernement tente de faire taire les dénonciations : contre les livraisons d’armes, le rassemblement organisé par les syndicats le lendemain de ce vol a été interdit par la préfecture.

La France ne peut d’un côté reconnaître l’État palestinien et de l’autre continuer de fournir du matériel utilisé pour exterminer son peuple. Les traités dont elle est signataire l’obligent à tout mettre en œuvre afin de  prévenir le risque de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Le cessez-le-feu annoncé ne change rien à notre revendication :

Nous exigeons l’arrêt total des livraisons et du transit de matériel militaire ou à double-usage à destination d’Israël !

Nous appelons à une grande journée de mobilisation et de manifestation le samedi 25 octobre à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle aux côtés des travailleur·ses de l’aéroport et de leurs syndicats et de toutes celles et ceux qui sont solidaires du peuple palestinien.

Grèce : Nous ne deviendrons pas des esclaves au XXIe siècle! Nous exigeons un travail et une vie avec des droits4 !

À l’appel de l’intersyndicale grecque, une grève générale de 24 heures a été lancée dans l’ensemble du pays le 1er octobre pour contester un projet gouvernemental de réforme du travail qui prévoit notamment l’allongement des journées de travail jusqu’à 13 heures durant.

Dans un contexte d’austérité consécutif à la crise économique grecque de 2010, le Ministère du Travail a annoncé à nouveau une dégradation générale des droits et des conditions de vie des travailleurs et des travailleuses. La réponse du peuple grec est unanime : «  Nous sommes des humains, pas des machines ! ». En effet, ce projet ironiquement nommé « Fair Work For All  » repose sur 8 piliers dont l’objectif final est la «  simplification  » et la «  modernisation  ».

Parmi les mesures annoncées : allongement des journées légales de travail jusqu’à 13 heures par jour pour un même employeur dans certaines configurations, instauration d’une flexibilité des emplois du temps qui pourrait permettre aux employeurs d’annoncer les horaires de travail à très court préavis ou encore légalisation des contrats « zéro heure » sans garantie de temps de travail minimum, répondant seulement aux besoins de l’employeur. Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis justifie ces réformes par : «  l’alignement sur les standards européens  ».  

 Notes:

1 Sources : FR3 Rhône Alpes – Syndicat CGT

2https://www.institutparisregion.fr/nos-travaux/publications/de-plus-en-plus-de-franciliens-attendent-un-logement-social-qui-sont-les-demandeurs/

3https://stoparmingisraelfrance.noblogs.org/nouvelles-livraisons-de-composant-de-drones-a-israel-les-affirmations-de-lecornu-encore-une-fois-dementies/

4-http://fr.kke.gr/fr/articles/Nous-ne-deviendrons-pas-des-esclaves-au-XXIe-siecle-Nous-exigeons-un-travail-et-une-vie-avec-des-droits

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Source: https://www.sitecommunistes.org/index.php/actualites/breves-d-actualite/3624-resume-des-questions-economiques-et-sociales-semaine-n-250-du-23-octobre-2025

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