
L’affiche de la CGT bouches du Rhône pour l’action du 10 septembre
Comptes nationaux trimestriels (deuxième trimestre 2025) : Constat d’une économie en panne
L’Insee a publié le 29 août dernier les comptes nationaux trimestriels, nous en commentons quelques données. Le PIB croît au deuxième trimestre de +0,3% après +0,1% au premier, ce qui rend peu probable une croissance supérieure à 1% pour 2025.
La production manufacturière stagne (+0,1% au deuxième trimestre après +0,5% au premier) mais, maigre consolation, elle ne recule plus comme l’année précédente.
Les deux agrégats piliers de la demande, la consommation des ménages et l’investissement des entreprises, sont en « panne » (0% pour le premier après -0,3% au premier trimestre et -0,1% pour le second depuis le début de l’année). Il est inquiétant de constater que les entreprises manufacturières persistent comme en 2024 à réduire leurs investissements, après le recul de 3% en 2024, la probabilité d’un plus mauvais chiffre en 2025 reste forte. Voilà qui contraste avec les grandes ambitions de « réindustrialisation » clamées par le pouvoir.
Les importations sont en hausse (+1,3%) alors que les exportations ont reculé au premier trimestre de 1,2% pour revenir à +0.5% au deuxième.
Donc deux mauvaises, d’une part pour les équilibres financiers des administrations publiques (moins de rentrées fiscales en particulier de TVA) et d’autre part pour les comptes extérieurs (déficit commercial croissant).
Cette mauvaise conjoncture conjuguée à une inflation faible (moins de 1%) sont des signes flagrants – si besoin était – d’une économie en panne. Aussi, la purge proposée par le gouvernement Bayrou ou un autre ne pourra que détériorer une situation déjà difficile.
Situation qui se traduit par 3,2 millions de chômeurs et 2,4 millions de travailleurs à activité réduite (pour une population de 31 millions d’actifs).
L’antisyndicalisme en France Regard sur l’histoire et l’actualité de la répression antisyndicale De Stéphane Sirot
Les pratiques répressives à l’égard du contre-pouvoir syndical et des mouvements sociaux dont il est le fer de lance connaissent dans le temps présent une résurgence significative. Cette intolérance chronique à la contestation de la part de l’appareil d’État et du patronat est non seulement structurelle et faite d’une série de permanences, mais également d’intensité et de formes variables sur la longue durée, selon la conjoncture, les régimes politiques, ou encore la crainte inspirée par les contradicteurs de l’ordre dominant, tel le syndicalisme CGT. Le présent opus en offre donc une perspective historique synthétique, tout en accordant une large place à la période la plus contemporaine, ainsi qu’à des secteurs d’activité dont les syndicalistes et les pratiques sont particulièrement visés, tels les énergéticiens, les salariés des services publics ou les travailleurs de la pétrochimie.
Si vous souhaitez commander cette brochure, vous pouvez le faire auprès de Stéphane Sirot :
Bon de commande
Je commande la brochure L’antisyndicalisme en France. Regard sur l’histoire et l’actualité de la répression antisyndicale, de Stéphane Sirot, au tarif de 6 euros – (5,50 euros de 11 à 50 exemplaires – 5 euros de 51 à 100 exemplaires – 4,50 euros à partir de 101 exemplaires).
Participation aux frais de port : 2 euros pour un exemplaire unique ; 3 euros de 2 à 5 exemplaires ; 4 euros de 6 à 10 exemplaires ; 6 euros de 11 à 50 exemplaires ; 12 euros de 51 à 100 exemplaires ; 18 euros au-delà de 100 exemplaires. Bon de commande à retourner, accompagné du règlement, à :
Stéphane Sirot, 30, rue Alexandre Delemar – 59370 Mons en Baroeul
La crise du logement s’amplifie
Selon le deuxième Panorama de l’Agence nationale du contrôle du logement social, publié mardi, les demandes ont été en hausse et les attributions en baisse, en 2023. Les ménages sont moins nombreux qu’avant à changer de logement HLM ou à quitter le parc social, et la création de logements sociaux ralentit.
Ce constat de la crise du logement en France est confirmé par une étude de l’Insitut Montaigne prôche des milieux patronaux. Cette étude dresse en quelques chiffres le tableau d’un marasme structurel, sans perspectives d’amélioration à l’horizon. En vingt ans, les prix hors inflation du logement ont ainsi progressé de 88 %. Pour acquérir le même bien, un accédant devait s’endetter sur une durée de vingt-cinq ans à la fin de 2024 contre quinze ans en 2000, avec un taux d’effort plus important et donc un pouvoir d’achat réduit.
Unité-CGT le numéro 4 de septembre est paru
Dans sa livraison de septembre Unité-CGT développe trois grands thèmes:
- La Fédération syndicale Mondiale en action contre la guerre impérialistes
- Un entretien avec le secrétaire de la CGT énergie Paris
- La guerre sociale : Luttes, mobilisations et grèves en France
Vous pouvez recevoir Unité-CGT : https://mailchi.mp/86dc2a579478/b4d760js2b
Les luttes sociales en France
Le point de vue du Parti Révolutionnaire Communistes :
Faire mordre la poussière au trio Macron Bayrou Martin (Medef) et à tous ceux déjà candidats pour poursuivre la politique d’austérité
C’est par un communiqué du 1 er septembre 2025 que le Parti révolutionnaire Communistes a exprimé son point de vue sur la situation politique, économique et sociale :
Grève massive dans le secteur de l’énergie à l’appel de la FNME-CGT
Le mardi 2 septembre, plus de 200 piquets de grève ont été recensés dans toute la France à l’appel de la CGT des entreprises des Industries électriques et gazières.
La FNME-CGT a déposé un préavis de grève reconductible à partir du 2 septembre dans 157 entreprises sur la base de trois axes revendicatifs majeurs :
- -l’abrogation de la réforme des retraites, qui prive tou·tes les nouveaux·lles embauché·es du régime pionnier des industries électriques et gazières (IEG) et modifie les droits de tou·tes ;
- -l’augmentation des salaires des électricien·nes et gazier·es (grilles des salaires, astreintes, échelons, minimum de pension…) ;
- -la baisse des factures d’énergie pour tou·tes les usager·es.
La CGT Cochin soutient le mouvement populaire du 10 septembre 2025
« Un mouvement populaire de masse se prépare pour le 10 septembre 2025. La CGT Cochin s’y associe et soutient la colère des travailleurs et de tous les citoyens. » Dans cet appel, la CGT-Cochin soutient le mouvement popilaire du 10 septembre. Estimant que l’APHP est en danger le syndicat appelle à la grève contre le plan Bayrou et pour la Sécurité Sociale, pour les conditions de travail et le statut des personnels.
Services Publics FDSP CGT : Préavis de grève fédéral pour les journées du 10 septembre au 30 septembre 2025 inclus :
La FDSP-CGT appelle ses syndicats à organiser et participer aux actions locales et nationales à partir du 10 septembre
Dans un courrier adressé aux responsables gouvernementaux, la secrétaire générale de la FDSP-CGT rappelle que la politique menée par le Président Macron, depuis son premier mandat : « va à l’encontre des intérêts des travailleuses et travailleurs. Elle ne sert que la classe des dominants du capital. » La dirigeante de la fédération souligne les désaccords de fonds avec la politique du pouvoir : » Pour la CGT, il n’est pas acceptable que la richesse produite par les travailleuses et travailleurs continue de financer une économie de guerre, une économie mortifère sous pression de l’Union européenne comme des États-Unis. Les ressources financières existent et doivent être mobilisées pour combler le déficit public, notamment par :
- Les 211 milliards d’euros d’aides publiques octroyées aux entreprises, sans aucune condition,
contrôle ou suivi sur l’emploi ; - Les dividendes record versés aux actionnaires, souvent au moment même des licenciements ou
délocalisations, échappant à toute contribution réelle ; - L’application de la taxe Zucman concernant le patrimoine des 1 800 familles les plus riches, qui doit être pleinement mise en oeuvre. »
La conclusion de ce courrier est un appel à l’action : « C’est pour toutes ces raisons que la Fédération CGT des Services publics prend une fois de plus ses responsabilités en déposant un préavis de grève pour l’ensemble des agent·es de la Fonction publique territoriale et les salarié·es relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, de la thanatologie, du secteur privé du logement social) «
L’UD-CGT de l’Aisne appelle à l’action et à la grève le 10 septembre
Contre le budget de Bayrou, contre tous les reculs sociaux, Organisons le blocage de l’économie par la grève le 10 septembre et après. la CGT de l’Aisne, appellent à faire échec au budget de Bayrou. Bloquer, c’est mettre a l’arrêt l’économie, c’est avant tout, la grève. La CGT appelle a construire la grève dans les entreprises ce jour-la. Partout, réunissons-nous pour organiser et pérenniser la grève après le 10 septembre, ainsi que des actions locales!
D’ores et déjà, l’Union Départementale CGT de l’Aisne appelle à la manifestation départementale : mercredi 10 septembre à 10 h 00 à Laon, de la gare à la préfecture.
La FAPT-CGT Gironde appel au 10 septembre-et-apres-toutes-et-tous-en-grève
La CGT FAPT Gironde appelle toutes les postières et tous les postiers à rejoindre le mouvement populaire du 10 septembre par la grève et les débrayages.
FERC-Sup-CGT 10 septembre et après : toutes et tous en grève !
La Fédération de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche appelle le 10 septembre à l’action et à la grève. La CGT FERC Sup dénonce depuis des mois les choix budgétaires qui touchent sévèrement son secteur. Dans ces conditions, la CGT FERC Sup s’associe aux appels à mobilisation dès le 10 septembre, qui proviennent d’organisations syndicales, politiques mais aussi de citoyen·nes qui n’en peuvent plus et cherchent à s’organiser. Elle appelle tous les personnels de l’ESR à discuter des revendications et des modalités d’actions, à s’organiser, notamment en participant aux AG, et à participer à la grève le 10 septembre et à préparer la suite dès le 11.
Déjà des assemblées de militants sont organisées, cela a été le cas sur le campus Jussieu le 2 septembre pour préparer l’action.
L’UFSE-CGT appelle les agents publics à rejoindre le mouvement du 10 septembre contre les mesures du budget 2026
L’UFSE-CGT rappelle plusieurs mesures visant des économies drastiques dans la fonction publique, comme la suppression de 3 000 postes en 2026 par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite. Dans un préavis transmis au ministre de la Fonction publique, l’UFSE-CGT appelle les agents publics à la grève du 10 septembre au 31 octobre 2025. Le syndicat dénonce une « purge budgétaire de plus de 40 milliards d’euros » qui représente une « agression sans précédent pour les services publics, avec « la poursuite de la casse des missions publiques, de la suppression de services », de « milliers d’emplois » et la « baisse drastique des crédits ». Le syndicat Solidaires Finances publiques a également annoncé rejoindre la mobilisation du 10 septembre.
La CGT du CHU de Nantes : Préavis de grève pour le 10 septembre. La CGT appelle à organiser et participer aux actions du 10 septembre pour exiger : des créations de postes et l’arrêt suppression de lits et à créer des lits pour répondre aux besoins de santé. L’arrêt immédiat des fermetures, même partielles, de services sur le GHT (groupement hospitalier de territoire) comme les services d’urgence et de maternité. L’arrêt immédiat des plans d’économies annoncés par le gouvernement en vue du budget de dépense de sécurité sociale 2026. L’augmentation des rémunérations par le dégel du point d’indice et de son rattrapage et par la refonte de toutes les grilles salariales, l’abrogation de la réforme des retraites.
Et bien d’autres appels à la lutte !
Les transports du réseau MAT à Saint-Malo sont en grève depuis le lundi 1er septembre 2025, perturbant les lignes urbaines et scolaires. Le mouvement social pourrait se prolonger jusqu’au 31 décembre 2025.
Ce mouvement est motivé par les revendications des employés concernant l’amélioration des conditions de travail et une revalorisation salariale. Des préavis de grève ont été déposés englobant plusieurs lignes cruciales, affectant notamment le début de la rentrée scolaire.
Quimper (Finistère) : Casserolade « pour le départ de Bayrou » le lundi 8 septembre à 19 h devant la préfecture du Finistère, puis blocages de ronds-points dont celui de Kerustum deux jours plus tard, le mercredi 10 septembre.
Ces deux décisions ont été prises après presque une heure trente de discussions sous les arcades à l’arrière de la médiathèque: commerçants, lycéens, enseignants, militants de différents partis, syndicalistes, employés du secteur privés et simples citoyens ont débattu à bâtons rompus, ils ont proposé leurs idées. « Toutes les actions de départ doivent se faire devant la préfecture car ce n’est pas devant la mairie qu’on se fera entendre » a lancé un participant. Des lycéens lui emboîtent le pas : « On a prévu de bloquer totalement l’entrée principale du lycée Cornouaille le 10 septembre et de ne laisser entrer ni les lycéens, ni les enseignants. Des camarades de Brizeux ont aussi prévu de bloquer l’entrée de leur lycée. Il y aurait ensuite la possibilité d’organiser ensuite un cortège, puis des blocages ».Plusieurs participants proposent aussi « de bloquer les supermarchés plutôt que rester chez soi et ne rien faire ni consommer ».
Loudéac (Côtes-d’Armor): 480 personnes se sont rassemblées en assemblée générale. Elles répondaient à l’appel du collectif Indignons-nous 22 et préparent le blocage du 10 septembre
Brest (Finistère). Mercredi soir, quelque 300 personnes ont participé à une assemblée générale citoyenne pour décider des actions à mener le 10 septembre. Au moins trois blocages simultanés ont été votés. Des actions qui pourraient s’inscrire dans la durée. Né cet été sur les réseaux sociaux, le mouvement s’amplifie et tente de s’organiser à une semaine de l’échéance.
Les contestataires ne veulent surtout pas se limiter à une journée d’action sans lendemain. “Ça doit continuer parce que sinon ça ne suffira pas. Il faut au moins tenir jusqu’au 18, date de la journée d’action de l’intersyndicale nationale”, estime une militante. Tous l’espèrent, “le 10 septembre, c’est un point de départ”.
Chimie.
La CGT de la chimie (Fnic) appelle à la grève le 10 septembre pour « l’augmentation des salaires », « l’interdiction des 7 jours de carence » voulus par le gouvernement, « l’interdiction des exonérations de cotisations sociales », « la suppression des franchises médicales et forfaitaires » ainsi que contre la suppression de deux jours fériés.
Commerces et services.
La CGT commerces et services appelle également à la grève le 10 septembre, avec un rassemblement prévu de la branche prévention sécurité à 9 h 30 devant le ministère du Travail. Cette branche avait retenu la date du 10 septembre « dès le mois de juin » pour dénoncer « l’augmentation des agressions, des incivilités, ainsi que la précarité et des bas salaires dans le secteur de la sécurité et de la sûreté ».
Metallurgie.
La CGT d’Arcelor-Mittal à Dunkerque prévoit une manifestation le 10 septembre. « AscoMetal va mal, ThyssenKrupp d’Isbergues (Nord) a besoin de 80 millions d’euros pour être modernisé.
Lycéens et étudiants.
L’Union syndicale lycéenne (USL) appelle à bloquer les établissements le 10 septembre, « pour construire la mobilisation dans la durée » et à participer aux manifestations. Les étudiants de l’UNEF appellent aussi à mobiliser le 10.
SNCF
Les fédérations CGT et SUD-Rail appellent à une grève dans le secteur ferroviaire.
RATP
Le syndicat La Base, majoritaire chez les personnels du RER, appelle à la grève.
Aérien
Un tract du syndicat SUD-Aérien appelle à la grève et au blocage des aéroports.
La CGT Air France appelle l’ensemble des personnels de la compagnie aérien à se mobiliser.
Éducation nationale
Le syndicat d’enseignants SUD-Education appelle les personnels des écoles à se joindre aux mobilisations locales, y compris aux grèves.
Services publics
La fédération CGT de la Fonction publique appelle les fonctionnaires à participer au mouvement .
Santé
Le syndicat SUD Santé Sociaux a diffusé un communiqué appelant au blocage.
Secteur industriel
Le syndicat SUD Industrie appelle à participer aux actions du mercredi 10 septembre et des jours suivants.
Risques suicidaires, épuisement, inaction : la CGT assigne Thales Alenia Space en justice à Toulouse
Un an après l’annonce d’un plan de suppressions de postes sur le site de Toulouse, la santé des salariés se dégrade au sein de l’entreprise selon une enquête menée au printemps. La CGT estime qu’il y a urgence et assigne la direction en justice. À ce propos rapporté par France 3 Occitanie, Thomas Meynadier délégué syndical CGT sur le site de Toulouse (Haute-Garonne), s’exprime ainsi, « Il y a clairement une surcharge de travail et des injonctions contradictoires. Les salariés subissent une pression pour qu’ils partent et de l’autre côté on est moins nombreux pour accomplir le travail dans les temps. C’est une situation psychologique intenable ! », et d’ajouter : » Depuis le mois de mai, on arrive au travail avec la crainte de découvrir une situation catastrophique. Oui, on craint des passages à l’acte suicidaires. Mais des burn-out qui peuvent laisser de graves séquelles. On dénonce ces situations depuis des mois. Nous n’avions pas d’autre choix que d’assigner la direction en justice pour qu’elle respecte son devoir de protection de la santé des salariés ».
Mobilisation pour le maintien de l’Institut Mutualiste Montsouris
L’Institut Mutualiste Montsouris, hôpital de pointe et maternité du 14e arrondissement est actuellement en redressement judiciaire suite au désengagement de l’état.
Il est inadmissible que cet établissement de secteur 1 qui répond parfaitement aux besoins des populations du sud de Paris et des communes voisines soit livré aux appétits des groupes financiers ou que les tarifs conventionnés soient supprimés.
Le syndicat CGT de l’IMM, appuyé par son Union Locale, les collectifs d’usagers et les forces politiques ont été reçus mercredi 3 septembre à 14h au ministère de la Santé pour aborder ce dossier.
Monde
Le boom de la confection au Bangladesh, les travailleurs restent enchaînés
Il y a déjà plus d’un an que le régime autoritaire de Sheikh Hasina est tombé au Bangladesh. Derrière l’image d’un soulèvement conduit par les étudiants et la jeunesse, des dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses se sont eux aussi levés pour la démocratie. Mais leurs voix, leurs sacrifices, leur colère restent largement étouffés. Où en sont-ils aujourd’hui ? Au centre de l’économie bangladaise bat le cœur de l’industrie du prêt-à-porter : première source de devises du pays, elle repose presque entièrement sur la sueur et l’exploitation des femmes. Le Bangladesh est devenu le deuxième exportateur mondial de vêtements, juste derrière la Chine. T-shirts, pantalons, pulls, vestes : la production s’écoule vers les marchés des États-Unis, de l’Union européenne (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) et du Canada. En 2024, ce secteur a fourni à lui seul près de 84 % des revenus d’exportation du pays. Quatre millions d’ouvrières et d’ouvriers y sont employés — dont plus de 80% de femmes. Pour donner chair à cette réalité, Alternative Viewpoint a rencontré Lovely Yesmin, présidente de la Fédération des travailleurs du prêt-à-porter. Entrée à l’usine à douze ans comme enfant exploitée, elle témoigne aujourd’hui, en tant que dirigeante syndicale, de la vie précaire des ouvrières, des crises qui secouent l’industrie et de l’avenir incertain des luttes sociales au Bangladesh. Cette interview peut-être consultée en ligne : https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article76003.
Sommet de l’organisation de la Coopération de Shangai : Commentaire de la Section des Relations Internationales du CC du KKE ( Parti Communiste de Grèce)
Instrumentaliser le « monde multipolaire » pour exonérer le capitalisme !
Le sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) a servi à nourrir de nouvelles illusions parmi les peuples. Certaines forces considèrent l’impérialisme comme l’« empire » des États-Unis et, sur cette base, saluent la promotion de nouvelles puissances capitalistes émergentes dans les affaires mondiales, comme l’émergence de nouvelles unions interétatiques (BRICS, Organisation de coopération de Shanghai, Organisation du traité de sécurité collective, ALBA, etc.), formées par des États capitalistes et dotées d’un contenu économique, politique et militaire.
Ces évolutions sont saluées comme le début de l’émergence d’un nouveau « monde multipolaire », qui réformera et donnera un nouveau souffle à l’ONU et aux autres organisations internationales qui échapperont à l’« hégémonie » américaine. Ces hypothèses concluent que la paix sera ainsi assurée.
On soutient que les « nouvelles » contradictions inter-impérialistes et le réalignement apparent du système mondial peuvent conduire à la « démocratisation » des relations internationales, alors qu’un monde avec de nombreux « pôles » émerge avec le renforcement de la Russie, de la Chine, du Brésil et d’autres États et le recul relatif de la position des États-Unis.
Des propositions similaires sont entendues, comme par exemple l’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU à d’autres pays.
La question se pose donc : un rôle mondial accru pour l’UE, comme le préconisent par exemple SYRIZA et le Parti de la gauche européenne, ou même un rôle accru pour la Russie et la Chine, comme le prétendent les apologistes de l’axe impérialiste eurasien en cours de formation, peuvent-ils créer un autre environnement « pacifique » pour les développements internationaux ?
La réalité objective et l’expérience internationale apportent une réponse négative. En effet, les guerres impérialistes ne sont pas causées par le rapport de forces spécifique entre États capitalistes à un moment donné, mais par les lois du capitalisme : développement capitaliste inégal, concurrence et tendance à l’accumulation de profits supplémentaires. Les contradictions inter-impérialistes se produisent, se reproduisent et se modifient sur cette base, notamment en ce qui concerne les matières premières, l’énergie, les réseaux de transport et la lutte pour les parts de marché. C’est la concurrence entre monopoles qui conduit à des interventions militaires et à des guerres locales et généralisées. Cette concurrence est menée par tous les moyens dont disposent les monopoles et les États capitalistes qui expriment leurs intérêts. Elle se reflète dans les accords interétatiques, constamment contestés en raison du développement inégal. C’est l’impérialisme, source d’attaques militaires à grande et petite échelle.
Le discours sur une « nouvelle gouvernance mondiale démocratique », propagé par les forces sociales-démocrates et opportunistes, vise à embellir idéologiquement le nouveau rapport de forces au sein de la barbarie capitaliste et impérialiste, afin de désorienter les travailleurs. C’est pourquoi il s’agit d’une dissimulation trompeuse du capitalisme, répandant l’illusion que le capitalisme, dans sa phase actuelle de monopole, c’est-à-dire l’impérialisme, peut être « pacifique » pour les peuples.
Les guerres précédentes, comme la Seconde Guerre mondiale, ont également été déclenchées au nom de la réparation d’accords injustes ou de la prévention de nouvelles guerres. Il est urgent que les travailleurs se libèrent de ces illusions et de ces pièges concernant la « démocratisation » du capital et des relations internationales, qui les rallient à des intérêts étrangers aux leurs.
Le monde « multipolaire » comme moyen de préserver la paix et les intérêts des peuples est une illusion. En substance, cette approche traite l’ennemi comme un allié, enferme les forces populaires dans le choix d’un impérialisme ou d’une coalition impérialiste, et paralyse le mouvement ouvrier.
De plus, il est important de clarifier ce que l’on entend par « impérialisme » . Si l’on entend par ce terme les critères scientifiques établis par Lénine dans ses écrits, sur la base desquels il conclut qu’il s’agit du capitalisme à son stade le plus élevé, celui du monopole, il devient alors évident qu’une puissance capitaliste comme la Russie, où les monopoles dominent, ne peut être qualifiée de puissance anti-impérialiste.
Les forces, même communistes, qui abandonnent la conception léniniste de l’impérialisme et le considèrent comme une « politique étrangère agressive » ou l’identifient uniquement aux États-Unis et à la vision de l’« empire » américain peuvent finir par commettre d’énormes erreurs politiques. Un exemple caractéristique est que, lorsqu’Erdoğan durcit la confrontation de la Turquie avec Israël, ces forces qualifient la Turquie de force anti-impérialiste, alors qu’elle fait partie de l’alliance militaire impérialiste de l’OTAN, occupe toujours militairement 40 % de Chypre et menace la Grèce de déclarer la guerre si elle applique le droit international de la mer en mer Égée.
L’exacerbation des contradictions inter-impérialistes et la guerre impérialiste ne suffisent pas à modifier le rapport de forces en faveur de la classe ouvrière et des forces populaires, comme l’ont démontré les événements en Syrie, en Ukraine et dans d’autres pays. Une condition préalable est l’existence de partis communistes forts, dotés d’une stratégie révolutionnaire bien élaborée et ancrés dans le mouvement ouvrier-populaire, afin d’orienter les masses insurgées vers le renversement de la barbarie capitaliste.
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