
LOIRE-ATLANTIQUE : LES TRANSPORTS EN COMMUN PERTURBÉS POUR LA RENTRÉE À NANTES, LE DÉPÔT DE SAINT-NAZAIRE BLOQUÉ !
Une grève a perturbé la circulation des transports en commun pour la rentrée, le lundi 2 septembre à Nantes et Saint-Nazaire. Les tramways et busways ont circulé comme un jour férié.
Le dépôt nazairien est bloqué par des grévistes, et de nombreuses lignes n’ont pas circulé !
À Saint-Nazaire, le mouvement de grève a perturbé le fonctionnement de plusieurs lignes. Des salariés en grève ont bloqué les entrées et les sorties du dépôt dès le lundi de la rentrée scolaire au matin.
FO Semitan réclame une prime Jeux Olympiques pour tous les salariés, y compris les agents administratifs et techniques. Le syndicat minoritaire dénonce aussi le fait que les chauffeurs connaissent leur lieu d’affectation la veille pour le lendemain. L’intersyndicale de la Stran, elle, réclame deux jours de repos et une prime de 750 euros pour tous afin de compenser la fatigue et la gêne entrainée par les travaux d’été dans l’agglomération de Saint-Nazaire.
Lignes perturbées à Nantes !
Le lundi 2 septembre, les trois lignes de tramway à Nantes et les lignes de busway 4 et 5 ont eu une fréquence réduite en circulant en horaires « jour vert« , c’est-à-dire comme un jour de vacances scolaires ou jour férié.
LA LUTTE PAYE ! : AU DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE, LA DIRECTION ET LES SYNDICATS ONT TROUVÉ UN ACCORD !
Prime de 450 euros et sept heures de repos en plus !
« C’est une première pour nous d’avoir commencé le mouvement le jour de la rentrée, pour marquer les esprits », expliquait mardi 3 septembre Jean-Christophe Rocheteau, délégué CGT à la Stran. La veille au matin, plus de 70 % des conducteurs de la Société des transports de l’agglomération nazairienne ont suivi le mouvement de grève organisé par les trois syndicats de l’entreprise : CGT, CFDT et Sud solidaires.
Au final, syndicats et direction ont trouvé un accord à 450 euros et sept heures de repos en plus. Le travail à donc repris le mercredi matin avec une circulation normale pour les transports en commun nazairien.
UNE RENTRÉE SCOLAIRE CATASTROPHIQUE DANS LE 93 : LE FUTUR GOUVERNEMENT DOIT REVOIR SA COPIE ET RECEVOIR L’INTERSYNDICALE !
En cette rentrée scolaire, les conditions laissent entrevoir une dégradation sans précédent, bien pire que l’année dernière, dans le 93 : plus de 400 professeur-es des écoles et plusieurs milliers d’AESH manquant-es, des centaines de postes d’enseignant-es stagiaires vacants dans les collèges et lycées sur les 16% non pourvus au national, le dépassement des seuils à 27 élèves en Lycée Professionnel, des pôles médicaux-sociaux en berne. Il n’y a pas un-e enseignant-e devant chaque classe alors que les besoins sont criants dans notre département.
C’est pourquoi depuis le 26 février, le département s’est soulevé à travers un mouvement historique des personnels d’enseignement et d’éducation, des parents d’élèves et des élu-es pour réclamer un plan d’urgence à travers un choc des moyens pour l’éducation dans le 93 . Dans le même temps , la lutte s’est intensifiée contre le choc des savoirs, qui va accroître les inégalités de notre département.
Il y a urgence à régler la crise de l’éducation dans le 93 qui représente le laboratoire des politiques éducatives qui seront appliquées ensuite dans toute la France. Cela va dans le sens du programme d’exigence sociale forte et de soutien au service public qui est arrivé en tête des élections législatives.
L’intersyndicale éducation 93 exige l’application de ses revendications :
– mise en œuvre du plan d’urgence 93,
– abrogation des différentes réformes (choc des savoirs, évaluations nationales, réformes Blanquer, Parcoursup, réforme du LP, SNU…) qui accroissent les pressions hiérarchiques et le management toxique,
– amélioration des conditions de travail, de salaire et de formation.
L’ancien gouvernement Attal a tenté un « hold-up » sur notre mobilisation en annulant, après la dissolution, notre audience ministérielle et avec elle les annonces qui devaient être faites. L’intersyndicale 93 dénonce l’illégitimité du gouvernement actuel et exige le respect des suffrages exprimés en juin dernier. Notre détermination reste intacte. Nous reprenons la lutte pour exiger un choc des moyens contre le choc des savoirs.
En conséquence, l’intersyndicale éducation 93 appelle tou-te-s les personnels à faire grève le mardi 10 septembre et à se mobiliser dès la rentrée en :
– organisant des HIS et des RIS dans tous les établissements, écoles, et de compléter le questionnaire intersyndical pour remonter les besoins par établissement,
– décider ensemble des conditions de la grève et de la mobilisation pour la période suivante.
– à boycotter toutes les évaluations nationales.
L’intersyndicale apporte tout son soutien à tous les mouvements locaux de rentrée et à toutes les mobilisations contre les évaluations nationales.
Plus que jamais, l’intersyndicale 93 réaffirme son attachement à une école de l’égalité, la liberté pédagogique, l’émancipation de tous les élèves. Plus que jamais, l’intersyndicale 93 appelle l’ensemble de la communauté éducative à se mobiliser contre la vision d’une école réactionnaire, ségrégative et excluante.
PRIVATISATION DES TER DANS LES HAUTS-DE-FRANCE !
La CGT et FO cheminots ont lancé une campagne de sensibilisation à destination des usagers des TER Hauts-de-France, alors que le premier lot ouvert à la concurrence, l’étoile d’Amiens, verra ses agents transférés dans une filiale privée de SNCF Voyageurs, le 15 décembre.
Le 15 décembre prochain, 416 cheminots de l’étoile d’Amiens seront transférés dans une filiale de droit privée de la SA SNCF Voyageurs.
« Une soixantaine de suppressions de postes ont d’ores et déjà été actées, notamment chez les conducteurs de train. En cassant nos conditions de travail, la direction table sur des déroulements de journée bien moins protecteur pour les usagers. Des cheminots pourront avoir une amplitude de travail de 10 heures, hachée par des coupures imposées », tance Amélie Nobrega, secrétaire secteur CGT Paris Nord.
Le devenir de 1.240 trains journaliers et 199.000 voyageurs est suspendu à la libéralisation de ces TER. Aujourd’hui unifié, le réseau des Hauts-de-France va être découpé en quatre lots soumis aux appels d’offres d’ici 2029. Une casse rendue possible par la loi de 2018 préparant l’ouverture à la concurrence du réseau voyageur.
Une flexi-polyvalence imposée !
La SA SNCF voyageurs a pourtant remporté le premier lot de l’étoile d’Amiens. Mais l’exploitation de ces lignes se fera au travers d’une filiale privée. « Les motivations sont purement financières. Tous les accords existants sont menacés par le transfert des cheminots vers ces filiales privées. Sur l’étoile d’Amiens, les agents seront polyvalents. Par exemple, des conducteurs pourront effectuer des tâches d’aiguillage ou de manœuvre de train en gare », déplorent les représentants des organisations syndicales.
A terme, 3.500 cheminots opérants sur les lignes TER des Hauts-de-France pourront être transférés.
Un mouvement social est à prévoir d’ici la fin de l’année 2024.
13 SEPTEMBRE : MOBILISATION NATIONALE DANS TOUTE LA SIDÉRURGIE !
Produire de l’acier est fondamental, en France, en Europe et dans le monde, pour répondre aux besoins de l’industrie et des populations. L’acier est incontournable pour assurer la transition écologique, par exemple dans le domaine de l’énergie ou des transports. Depuis la privatisation de la sidérurgie en 1995, ce sont des multinationales et fonds financiers qui dirigent désormais notre activité.
Mais à quel prix ?
La recherche de profits immédiats a pris le pas sur les investissements impactant les politiques sociales, les conditions de travail, les capacités de production et l’emploi. L’attractivité de nos métiers s’en ressent également fortement ! Cette dégradation continue, chacune et chacun la ressent, dès lors qu’on a un peu d’ancienneté dans son entreprise. ArcelorMittal, Ascométal, Valdunes, Aperam, Thyssen Krupp, Saarstahl et autres groupes: même constat d’urgence !
Preuve en est les redressements judiciaires d’Ascométal et Valdunes ces derniers mois. L’avenir de nos emplois est en jeu, y compris dans la sous-traitance, particulièrement importante sur certains sites !
AGIR pour ne pas subir !
Pour les raisons que l’on vient de citer, et leur impact y compris sur la santé et la sécurité des salariés, le réseau mondial des syndicats d’ArcelorMittal a décidé d’une journée mondiale de mobilisation le 13 septembre prochain. Les problématiques étant communes, la CGT a décidé d’étendre cette mobilisation à l’ensemble du secteur. Objectif : Mettre un coup de projecteur sur les dérives constatées et porter haut et fort nos revendications.
Des chèques de l’Etat, sans aucune contrepartie ? L’argent public capté par nos employeurs depuis tant d’années est considérable : crédit impôt recherche, exonérations de cotisations sociales, baisse des impôts de production, subventions diverses, paiement du chômage partiel, etc. Et pourtant, l’affaiblissement de la filière se poursuit !
Le gouvernement a promis 850 millions d’euros de subvention pour la décarbonation d’ArcelorMittal Dunkerque. Ça n’empêche pas Mittal de poursuivre la surenchère à l’échelle européenne sur fond de chantage à la délocalisation ! Rien n’est décidé pour l’heure, ni pour Dunkerque, ni pour Fos-sur-Mer. L’Etat doit reprendre la main sur les stratégies menées. L’avenir de bassins d’emplois en dépend, la relance de notre industrie également.
Plusieurs rassemblements dans le pays : La sidérurgie est particulièrement concentrée dans plusieurs bassins d’emplois. Vendredi 13 septembre, à midi auront lieu simultanément des rassemblements devant les sites ArcelorMittal de Dunkerque, Fos-sur-Mer, Florange et Reims.
La CGT appelle à 2 heures de grève minimum, dans chacun des sites du pays !
L’objectif de cette mobilisation est double :
1) Mettre la pression sur nos employeurs respectifs, autour de ces revendications communes, complétées par des revendications locales plus spécifiques.
2) Porter nos revendications auprès des pouvoirs publics et les mettre en responsabilité, à la fois en région et au niveau national. Pour y parvenir, pour être visibles et faire bouger les lignes, il nous faut une implication massive des salariés, toutes catégories et métiers confondus.
LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE EN GRÈVE À DIEPPE : L’INQUIÉTUDE MONTE !
Des postes supprimés à la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse à Dieppe. Les salarié-es manifestent leur inquiétude.
Des menaces à Dieppe !
Concrètement, le milieu ouvert de la cité d’Ango, « s’il était amputé d’un éducateur, ne pourrait plus mettre en place des stages de citoyenneté, de prévention routière ou de sensibilisation aux produits stupéfiants », déclare un militant syndical.
Le poste d’adjoint administratif est directement menacé. « Cette charge supplémentaire de travail va devoir reposer sur l’équipe déjà submergée de suivis. »
À Dieppe, l’équipe est composée, pour le moment, de six éducateurs, de deux psychologues, d’un directeur de service, d’un adjoint de proximité et d’un adjoint administratif. On les retrouve dans des locaux de la sous-préfecture.
Assurer le suivi éducatif des jeunes condamnés !
Leur mission est de mener le suivi éducatif de jeunes, de moins de 18 ans, qui ont été condamnés à des sanctions pénales.
100 % de grévistes à Dieppe !
Ainsi, l’équipe de la PJJ de Dieppe, gréviste à 100 % jeudi 29 août, est très inquiète. En effet, les unités d’hébergement où sont envoyés les mineurs pourraient être touchés par la non-reconduction de contrats : le centre éducatif renforcé d’Évreux, une alternative à la détention, ne pourra ouvrir qu’avec une session de trois mois en septembre et l’unité éducative d’hébergement de Rouen, fermée depuis mai 2022 à cause d’un problème de mérule, n’est pas près de rouvrir.
Les jeunes pourraient alors être envoyés très loin de chez eux, dans d’autres régions, « ce qui complique les déplacements pour des visites familiales », note Alexandre Dewenchin. Par ailleurs, le milieu ouvert du Havre va perdre deux éducateurs, et celui de Rouen ne pourra plus mener des mesures d’investigation pluridisciplinaires pour les mineurs en danger ou parfois de jeunes enfants.
Ça craint pour les enfants !
Cette activité d’investigation fait partie des missions des éducateurs de la PJJ à Dieppe également.
« Ça craint pour les enfants », lance l’éducateur qui évoque aussi l’évolution du CJPM, le Code de justice pénale des mineurs : « Notre temps d’intervention et d’accompagnement auprès des jeunes et de leur famille a été fortement impacté. »
CHAUNY (AISNE) RÉPRESSION SYNDICALE : DEUX MANIFESTANTS ENTENDUS À LA GENDARMERIE POUR AVOIR POSÉ DES AUTOCOLLANTS !
Cette double audition fait suite à la manifestation anti-RN du 3 juillet, entre les deux tours des élections législatives. Des militants syndicaux se sont rendus devant la gendarmerie de Chauny.
« J’ai été surpris. Deux gendarmes se sont rendus chez moi samedi matin (31 août) pour me remettre une convocation. On ne s’attend jamais à ce genre de chose », témoignait l’un des deux manifestants, quelques minutes avant de se rendre à la gendarmerie. L’autre militant a vécu la même situation.
Tous les deux devaient s’expliquer chacun leur tour, lundi après-midi 2 septembre, sur une éventuelle « dégradation ou détérioration de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique lors de manifestation sur la voie publique ». En clair, il leur est reproché d’avoir posé des autocollants sur des panneaux de signalisation (sur le domaine public). « On a dû coller une dizaine de stickers anti-RN lors de la manifestation, c’est tout », précisait l’un d’eux.
On est dans une tentative d’intimidation !
Cette manifestation s’était déroulée dans le centre-ville de Chauny entre les deux tours des élections législatives, « dans un climat pacifique », signalait un syndicaliste.
Deux mois plus tard, et toujours dans le calme, des militants de la CGT (en majorité), mais aussi de la CFDT, de FO et de Solidaires se sont rendus devant la gendarmerie pour montrer leur soutien « car on vit cela comme une tentative d’intimidation syndicale ».
Les deux manifestants ont quitté la gendarmerie sans savoir si des poursuites seraient engagées ou pas. « On sait simplement que c’est la ville de Chauny qui a déposé plainte car elle estime que des agents ont dû faire des heures pour tout nettoyer, expliquait l’un d’eux. Un compte rendu va être envoyé au procureur et c’est lui qui prendra une décision. »
Affaire à suivre !
VALEO : L’ÉQUIPEMENTIER AUTOMOBILE SACRIFIE LES ENTREPRISES ET LES EMPLOIS !
Les 24 et 25 juillet se sont tenues les premières réunions concernant l’avenir des salariés des trois sites Valeo menacés de fermeture.
Le groupe Valeo a annoncé la mise en place de la loi Florange sur trois sites français : La Suze, La Verrière et l’Isle d’Abeau.
Pour la CGT, cette mesure n’est que le prélude à une fermeture définitive !
La CGT alerte sur l’urgence d’agir pour empêcher cette catastrophe sociale et économique. Plus de 1 000 salarié-es sont concerné-es.
La CGT VALEO appelle l’ensemble des salariés à se faire entendre devant le siège social du groupe VALEO à COURCELLE, Mardi 17 Septembre. Des représentants syndicaux de différents donneurs d’ordre seront également présents à l’issue de cette mobilisation, la CGT demandera également un entretien direct avec le PDG de la société.
RENAULT LARDY (ESSONNE)
La direction du groupe Renault a profité de la période estivale pour annoncer aux syndicats centraux, une « négociation d’ampleur » à la rentrée de septembre sur l’emploi, l’organisation du travail, le chômage partiel, salaires, etc…
Cela fait maintenant plus de 10 ans que l’Histoire bégaie avec 3 plans de compétitivité signés par la CFE-CGC, la CFDT et FO. Ils ont tous promis « d’ancrer l’activité de Renault en France » et… ils ont tous conduit à des milliers de suppressions d’emplois, à une flexibilisation à outrance du temps de travail et au blocage des salaires.
Le 12 septembre, la CGT Renault Lardy appelle à la mobilisation contre la fin du programme moteur F1 d’Alpine.
La première mobilisation des salariés d’Alpine F1 contre la fin de leur programme moteur a eu lieu à Monza (en tribunes et dans les stands) comme à Viry-Châtillon. 80% des salarié-es ont fait grève ce jour-là.
COTENTIN : LES AIDES-SOIGNANTES DE L’EHPAD DE MARTINVAST (MANCHE) APPELLENT À LA GRÈVE, ELLES DÉNONCENT LEURS CONDITIONS DE TRAVAIL !
Manque d’effectifs, planning surchargé… L’Établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Martinvast (Manche) sera en grève lundi 9 septembre 2024.
Cette maison de retraite privée, qui fait partie des trois Ehpad manchois de la Fondation Bon Sauveur avec Picauville et Saint-Lô, accueille 72 résidents. Mais pour prendre soin au mieux de ces personnes âgées, les aides–soignantes déplorent des conditions de travail « détériorées » depuis un an et demi.
On a vu des familles faire le ménage dans les chambres !
« Les collègues de Martinvast sont en manque d’effectifs à cause de démissions et d’arrêts maladie non remplacés. Ils vont se retrouver sans directeur en octobre et n’ont plus de médecin coordinateur depuis août. Leur planning change sans arrêt et on fait appel à eux pendant leurs congés payés. Ils travaillent à flux tendu et ça se répercute sur les soins. Ils sont seuls au monde et au bord du gouffre », dénonce une déléguée syndicale.
On a vu des familles faire le ménage dans les chambres parce que c’était sale. C’est notre travail mais on n’a pas le temps. Il y a quelque temps, soit on couchait les résidents, soit on nettoyait la salle des repas, nous n’avions pas le temps de faire les deux.
Nous sommes fatigués de nos conditions de travail, nous soignons, nous faisons un métier de passion et nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus vouloir le faire.
C’est pourquoi les aides-soignantes veulent se faire entendre par une journée de revendications, lundi 9 septembre 2024. Le piquet de grève démarre à partir de 10 h 30 dans la cour de l’Ehpad de Martinvast. Puis, dès 14 h 30, les grévistes munis de banderoles manifesteront dans le bourg vers les ronds-points de la zone d’activités.
J.O PARIS 2024 : LES SALARIÉ-ES DU COJOP EXPLOITÉS !
Des salarié-es du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) dénoncent le détournement des contrats au « forfait jours », utilisés pour leur faire faire des horaires à rallonge sans les rémunérer plus. Une quarantaine de salarié-es a saisi la CGT qui demande le paiement des heures supplémentaires effectuées.
Ce matin du 29 août, une dizaine de militants de la CGT 93 tentent d’arrêter, au moyen d’un tract, les membres de la workforce du village olympique situé dans le quartier Pleyel, à Saint-Denis (93). Avec pour objectif de recenser un maximum de salarié-es du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, dont les contrats en « forfaits jours » ont servi, plutôt qu’à leur apporter une certaine autonomie, ce pourquoi ils existent, à leur faire faire des journées à rallonge, sans majorer la rémunération de leurs heures supplémentaires. « Les plannings fixes imposés aux salariés démontrent bien l’absence de souplesse qui aurait pu justifier l’usage de ces contrats en forfait jours. Ces contrats vont normalement de pair avec la rémunération des heures travaillées, en lien avec les responsabilités et la qualification. Or, ramenés au taux horaire, les salaires moyens des salarié-es du Cojop sont très faibles», indique Kamel Brahmi, secrétaire général de l’Union départementale CGT de Seine Saint Denis.
Un numéro vert pour connaitre ses droits !
Depuis début août, plusieurs dizaines de salariés se sont fait connaître auprès de la CGT, par le biais des unions locales ou du numéro vert mis en place par le syndicat.
Céline travaillait à l’accueil des délégations, à l’aéroport de Roissy : « Normalement, nous étions sur un shift, par exemple, de 13h30 à 23h30. Mais quand les avions étaient en retard, nous restions au-delà de ces horaires. La période de repos hebdomadaire, de 35 heures au minimum en théorie, se réduisait souvent à 26, 29 heures. Parfois, je finissais à 23 h 30 et je reprenais à 4 heures du matin le lendemain, ce qui ne respectait pas la période de 11 h minimum entre deux journées de travail », énumère la jeune femme.
Même déception pour Olympe qui travaillait à l’opérationnel au sein du village olympique : «Dès la fin février et jusqu’à la mi-septembre, les nécessités de service nous ont empêché de prendre nos congés et nos RTT. Il a fallu qu’on se batte pour s’assurer qu’ils seraient payés. Et ce alors qu’on avait des journées à rallonge, aucun droit à la déconnexion, on était appelés aussi sur nos jours de repos ». Les deux salariées, déçues par cette expérience dans laquelle elles avaient fondé beaucoup d’espoirs, font toutes deux part du manque de reconnaissance du COJOP à l’égard des petites mains des JO.
Une quarantaine de cas !
La CGT coordonne une quarantaine de personnes dans des situations similaires, au nom desquelles elle a interpellé Tony Estanguet et Etienne Thobois, respectivement président et directeur général du COJOP, pour obtenir une négociation. « D’un côté, Tony Estanguet a demandé à Bernard Thibault, qui fait partie du conseil d’administration de l’organisme, de lui faire remonter les situations qui posaient problèmes afin de les régler au cas par cas. Mais celui-ci leur a répondu qu’il n’était pas représentant de la CGT, et qu’il fallait s’adresser à nous», rapporte Kamel Brahmi. « De l’autre, la direction nous a fait savoir qu’elle ne voulait pas traiter avec nous car nous n’étions pas représentatifs dans l’entreprise», poursuit-il.
Au vu du nombre de salariés concernés par le problème, la CGT préconise une négociation collective et demande la requalification des contrats en « forfait-jours » en contrats classiques. Si le blocage persistait, Kamel Brahmi n’écarte pas la possibilité de saisir le tribunal des Prudhommes afin que la justice statue. « Rien n’exclut une procédure pour travail dissimulé », affirme le syndicaliste. La CGT continue de recenser les cas problématiques et d’informer les salariés sur leurs droits.
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