Ecole : chaos et mise en danger organisés par Macron (IO.fr-24/11/23)

230 délégués réunis lors de la conférence nationale, le 17 novembre à Paris, à l’initative de la fédération FO de l’enseignement et de la culture

Derrière les annonces et multiples sorties médiatiques du ministre de l’Education nationale, Macron et Attal organisent la décomposition de l’école sur fond de maltraitance institutionnelle généralisée. Les personnels n’acceptent pas.

Par Rosalie ALBANI

Les annonces ministérielles de « choc des savoirs, lutte contre le harcèlement, faire de la voie professionnelle une voie d’excellence, protection des personnels… » se heurtent à des faits têtus : 2 700 suppressions de poste ont été décidées pour la rentrée 2024, à grands coups de 49.3, qui s’ajoutent aux 2 000 postes supprimés en 2023 et aux 7 900 postes supprimés dans le second degré durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce même gouvernement a décidé de verser 413 milliards pour la loi de programmation militaire, ce qui entraîne des coupes dans tous les budgets essentiels à la population, en premier lieu ceux de l’Education nationale et de la Santé.

49.3 nocturne

Dans le volet éducation du projet de loi de finances passé au 49.3 dans la nuit du 7 au 8 novembre, sans débat au Parlement, figurent les 2 700 suppressions de poste. Les médecins et les infirmières scolaires ne seront finalement pas revalorisés, contrairement à ce que demandait un amendement voté en commission. Il est vrai que ces professions ne connaissent pas du tout « la crise du recrutement » en ce moment ! La médecine scolaire est en train de sombrer, il n’y aura bientôt plus de médecine scolaire.

En revanche, des amendements non votés en commission ont été pris, comme celui du député Renaissance sur le programme TED-i, « un amendement important car il permet de poursuivre le programme TED-i, lancé et marrainé par la première dame, Brigitte Macron », expliquait Gabriel Attal. En clair, 1,5 million d’euros pour financer des robots de télé-présence… destinés aux élèves hospitalisés ! On croit rêver ! Trente millions également accordés aux « brigades anti-harcèlements » chères à Attal… mais rien concernant le recrutement de psychologues scolaires, d’assistantes sociales, de CPE ou d’assistants d’éducation !

Dans le cadre d’une cure d’austérité – 16 milliards d’économies ! – imposée aux écoles, aux hôpitaux, aux collectivités territoriales, alors que les services publics sont étranglés par l’inflation, le gouvernement a également inscrit l’acte 2 de l’école inclusive dans son projet de loi de finances 2024 qui avait pourtant été rejeté en commission. Il s’agit de réduire l’aide humaine au profit d’aide matérielle et de « formation » des enseignants. Cet acte II prévoit également la dissolution des établissements médico-sociaux dans les établissements scolaires.

Retard de paiement des salaires des AESH et des assistants d’éducation

Actuellement, la situation est déjà catastrophique concernant la prise en charge des élèves en situation de handicap. En Indre-et-Loire, 1 264 élèves sont actuellement en attente d’une place en établissement spécialisé (IME, Sessad…). Et au même moment, dans plusieurs départements, des retards de paiement ou des payes incomplètes sont dénoncés par les AESH ou des assistants d’éducation, déjà payés une misère !

Cet acte II est profondément rejeté par les personnels. On lira ci-contre l’appel de la conférence nationale de délégués organisée par la Fnec FP-FO qui appelle à la grève et à une manifestation nationale le 25 janvier 2024.

Dans les lycées professionnels, le gouvernement veut passer en force sur sa réforme sur la voie professionnelle malgré le rejet des personnels et de leurs organisations syndicales. Le 18 octobre 2022, près de 60 % des personnels avaient fait grève pour demander le retrait de cette réforme. Les organisations syndicales ont déposé un préavis de grève pour le 12 décembre.

230 délégués réunis lors d’une conférence nationale à l’intiative de la Fnec-FP-FO

Extraits de l’appel adopté le 17 novembre Stop au chaos et à la mise en danger des personnels et des élèves dans les établissements scolaires, ; non à l’inclusion systématique et forcée, non à l’acte 2 de l’école inclusive ! Tous en grève et en manifestation à Paris le jeudi 25 janvier 2024 ! Pour : la défense de l’enseignement spécialisé et adapté ; le maintien et la création des places nécessaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux ; un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH ; le retrait de l’acte 2 de l’école inclusive et de l’article 53 du projet de loi de finances créant les PAS.Nous représentons des milliers de personnels de l’Education nationale et du secteur médico-social et des parents d’élèves qui nous ont mandatés dans plus d’une centaine de réunions partout en France (…). L’acte 2 de l’école inclusive annoncé par le président Macron confirme qu’il veut aller jusqu’au bout de la destruction des structures spécialisées et adaptées, plaçant tous les personnels, les élèves et les familles dans des situations insupportables et maltraitantes (…). Les économies sur le dos des services publics, des élèves les plus fragiles et des personnels, ça suffit ! La conférence : – appelle les personnels dans tous les départements à se réunir en assemblées générales, en heures syndicales, en conférences départementales dans l’unité partout où c’est possible, pour préparer la grève et la montée nationale à Paris le 25 janvier : allons porter tous ensemble les revendications au ministère de l’Education nationale !;
– s’adresse à toutes les fédérations de l’Education nationale, de la Santé et du médico-social, aux fédérations de parents d’élèves, pour préparer cette mobilisation dans l’unité.

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/11/24/ecole-chaos-et-mise-en-danger-organises-par-macron/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/ecole-chaos-et-mise-en-danger-organises-par-macron-io-fr-24-11-23/

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