Cinq élus de Carhaix (Finistère), dont le maire Christian Troadec et une élue de Cléden-Poher, seront auditionnés au commissariat de Quimper. Ils sont soupçonnés de séquestration et violence après l’action de septembre 2023 dans les locaux de l’Agence régionale de santé. Un car est affrété le 24 et le 26 juillet, au départ de l’hôpital, pour les soutenir. Le comité de vigilance de l’hôpital, le comité de défense et la section locale du Parti communiste français dénoncent ces auditions.
Le comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix (Finistère) annonce qu’un car sera affrété, mercredi 24 juillet 2024 et vendredi 26 juillet 2024, pour soutenir les élus qui seront auditionnés sous le régime de la garde à vue, au commissariat de police de Quimper. Le départ collectif est prévu à 8 h 30 mercredi et à 8 h vendredi. Un départ en covoiturage est organisé mercredi à 8 h 45 devant la mairie de Cléden-Poher. Pour celles et ceux qui souhaitent y aller individuellement, le rendez-vous est donné devant la préfecture du Finistère à 9 h 45.
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Cinq élus de Carhaix (Christian Troadec, Jacqueline Mazéas, Serge Couteller, Hélène Guillemot et Olivier Faucheux), et une élue de Cléden-Poher, Annie Le Guen, sont soupçonnés de « séquestration » et « violence » lors de l’action menée au siège départemental de l’Agence régionale de santé en septembre 2023.
Le 14 septembre, plusieurs dizaines de Carhaisiens s’étaient rendus devant le siège départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) à Quimper, alors qu’une réunion devait se tenir pour discuter de la régulation des urgences de l’hôpital de Carhaix. Il y avait là la direction de l’ARS et du Centre hospitalier de Brest-Carhaix, le maire de Carhaix et des défenseurs de l’hôpital.
À la mi-journée, après des discussions jugées infructueuses, une soixantaine de manifestants, notamment des élus, avaient pénétré à l’intérieur des locaux, alors que s’y trouvaient toujours la directrice générale de l’ARS Bretagne et la directrice du centre hospitalier Brest – Carhaix. Ils y étaient restés plusieurs heures. Les manifestants, dont les élus, avaient finalement quitté les lieux peu après 17 h 15. « Aucune violence n’est à déplorer », expliquait alors la préfecture du Finistère.
Un « acharnement »
Le comité de vigilance de l’hôpital prend la parole et « s’insurge de cet acharnement et de cette tentative de criminalisation de la lutte pour la défense des services publics. La stratégie des pouvoirs publics est de plus en plus claire. Il s’agit, par tous les moyens, de tenter d’intimider les défenseurs de l’hôpital public de Carhaix en plaçant, depuis trois mois, en garde à vue ses éléments les plus actifs. »
Entre la mi-mai et la fin juin, dix-neuf défenseurs de l’hôpital, dont des soignants, syndicalistes et un pompier, ont aussi été convoqués. À chaque fois, cela avait donné lieu à une manifestation devant l’entrée du commissariat.
Convocations « injustifiées »
« Ces convocations au commissariat de police de soignants, d’élus qui défendent l’équité d’accès aux soins, sont complètement injustifiées, infondées », explique, pour sa part, le comité de défense de l’hôpital qui estime que « l’hôpital de Carhaix est l’affaire de tous et que l’union fait la force ». Il appelle à participer aux rassemblements.
Les conseillers départementaux Corinne Nicole et Philippe Guillemot appellent « tous les élus et la population du Centre Bretagne à se mobiliser mercredi et vendredi. Ces convocations sont révoltantes, totalement incompréhensibles et nous mettent tous en colère. […] Nous demandons qu’elles cessent et que les signataires du protocole de sortie de crise reviennent autour de la table pour ré-ouvrir les urgences. »
Une situation « intolérable » pour le PCF
La section locale du Parti communiste français décrit une situation « intolérable » : « Les convocations d’élus ne sont pas pour nous étonner. Les communistes condamnent fermement cet acharnement à l’encontre de personnes qui défendent une politique de santé digne d’un véritable service public. Ils leur apportent leur soutien et demandent que soient levées toute poursuite et ainsi clore ce dossier qui n’aurait jamais dû être ouvert. »
Le PCF ajoute que la régulation des urgences depuis plus d’un an est « inacceptable au regard du protocole de sortie de crise signé. »
Le comité Kreiz Breizh du Nouveau parti anticapitaliste et la CGT appellent au rassemblement
Le comité Kreiz Breizh du NPA – L’anticapitaliste appelle à se rendre nombreux aux rassemblements organisés à Quimper mercredi 24 juillet 2024 et vendredi 26 juillet 2024 pour soutenir les élus auditionnés sous le régime de la garde à vue, au commissariat de police. Le comité demande « l’arrêt de toute poursuite contre ces militants et ces élus » ainsi que « la réouverture immédiate et sans conditions des urgences de l’hôpital de Carhaix ». L’union locale CGT Carhaix appelle également au rassemblement à Quimper et « condamne un nouvel épisode de répression envers des élus qui n’ont fait que défendre l’Hôpital public ». L’union territoriale interprofessionnelle CFDT de Carhaix exprime « son indignation face à cette procédure disproportionnée » et appelle à « la relaxe des personnes auditionnées ».
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