Après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre, des établissements publics et privés avaient été dégradés, dans la nuit du 29 au 30 juin 2023. À Brest, le Tennis-club brestois a notamment subi des dégâts. L’un des responsables a été jugé ce lundi 4 décembre. Il écope de douze mois de prison ferme.
Par Arthus VAILLANT
Une trentaine de jeunes s’introduisant de force dans le Tennis-club brestois, des poubelles brûlées, un filet et des bâches calcinés. Le décor planté par le président Christophe Subts permet de visualiser les dégâts d’une nuit d’émeutes à Brest, du 29 au 30 juin 2023. Des faits survenus après la mort de Nahel, un jeune tué par un policier à Nanterre lors d’un contrôle routier.
À la suite de ces faits, un jeune de 24 ans comparaissait au tribunal ce lundi 4 décembre, pour « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes » et « entrave à l’arrivée des secours ». Le prévenu a reconnu avoir incendié une poubelle et avoir cassé une bouteille sur la route, pour éviter que les véhicules ne passent
. Les versions données pour justifier ces actes s’entremêlent, en liant la peur liée aux grands d’un quartier
, qui lui auraient demandé d’agir, et l’énervement lié à la situation
.
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Son profil génétique retrouvé sur une fusée de détresse
Son profil génétique est identifié sur le capuchon d’une fusée de détresse. Des échanges SMS avec sa conjointe, ainsi que des photos prises sur le réseau social Snapchat, confirment également sa participation. Ta fille dort, toi tu fous le bordel dehors.
L’homme dit avoir reçu des fusées de détresse le jour même. Vous pensiez que ça allait servir à quoi ?
, interroge le président. C’est parce que vous avez peur des grands que vous racontez n’importe quoi ?
Le ministère public a de son côté dénoncé des explications intolérables
.
Lors de sa plaidoirie, la défense a déploré l’absence de preuve d’entrave aux secours, ainsi que l’absence de preuve que l’accusé soit responsable du feu et a ainsi demandé la relaxe, faisant un parallèle avec le sort réservé aux manifestants qui ne sont pas condamnés pour les mêmes faits
.
Un autre jeune comparait pour « provocation directe suivie d’effet à un attroupement armé »
Arrivé en France en 2020, l’accusé a déjà reçu une ordonnance pénale pour vol avec destruction, le 9 janvier. Dix mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans ont été requis par le parquet, avec 105 heures de travaux d’intérêt général. L’homme de 24 ans a finalement été relaxé, pour les faits d’entrave à l’arrivée des secours, il a néanmoins été reconnu coupable de dégradation et écope de douze mois de prison ferme. Sa peine se conjugue à cinq ans d’interdiction de port d’arme.
Durant la même journée d’audiences, un jeune de 20 ans comparaissait pour « provocation directe suivie d’effet à un attroupement armé ». Il a créé le groupe « emeutes.brest » sur Instagram et a appelé à une révolte visant les policiers brestois. Devant la nullité des poursuites, il sera de nouveau convoqué en février 2024.
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