En Bretagne, deux mois et demi après la tempête Ciaran, le défi « monstrueux » d’Orange (OF.fr-16/01/24)

Réparation d’un poteau électrique par les équipes d’Axians pour l’opérateur Orange après la tempête Ciaran dans le hameau de Pont Real à Saint-Segal (Finistère). | ARCHIVES GUILLAUME SALIGOT / OUEST FRANCE

Arbres arrachés, poteaux téléphoniques tombés, réseaux à la peine… Avec des pointes à 200 km/h en Finistère, la tempête Ciaran a privé d’internet et de téléphone 2 750 entreprises et 589 000 clients de l’opérateur Orange en Bretagne. Deux mois et demi après, 3 % de ces naufragés sont toujours en panne. Mais pour dépanner ces 6 600 clients situés en campagne, l’entreprise indique être tributaire des propriétaires privés qui doivent financer le dégagement des arbres tombés sur la ligne.

Par Laeticia JACQ-GALDEANO.

« Dans le Finistère, très violemment touché, on s’est rapproché des vents cycloniques, avec certains à plus de 200 km/h. Ça crée des couloirs de vent qui abattent tout sur leur passage, sur plusieurs dizaines de mètres. Les tempêtes, on sait les gérer mais avec celle-ci, l’impact était vraiment monstrueux, énorme… »

Selon Jean-Marc Escalettes, directeur de l’opérateur de téléphonie Orange Grand Ouest, la tempête Ciaran, qui a balayé la Bretagne les 1er et 2 novembre 2023, était « d’une ampleur inédite » et sans commune mesure avec celle de 1987. Ciaran, puis Domingo, le 4 novembre 2023, qui « a fait tomber ce qui était fragilisé par Ciaran », ont posé un défi « exceptionnel » à l’opérateur : 15 000 poteaux tombés en Bretagne à relever, 589 000 clients et 2 750 entreprises privés d’internet, de téléphones fixes ou mobiles à dépanner rapidement.

« Les gens veulent être connectés »

Deux mois et demi après le passage de Ciaran, si l’opérateur rappelle ainsi l’ampleur des dégâts, dans une conférence de presse, ce mardi 16 janvier 2024, c’est qu’il reste encore « environ 6 600 clients soit privés de téléphone fixe ou d’internet dans les zones rurales du Finistère (environ 3 500), des Côtes-d’Armor et du Morbihan (environ 1 500 dans chacun de ces départements). Soit 3 % du nombre de clients en panne au lendemain de la tempête. Ceux qui sont dans des zones les plus difficiles ».

Mais certains commencent à perdre patience, malgré les solutions transitoires proposées par Orange (gigaoctets offerts, parabole et Air box favorisant le partage de connexion). Au rythme des nombreux témoignages des naufragés bretons du téléphone dans la presse, l’opérateur est ainsi régulièrement chahuté.

« Aujourd’hui, dans le monde moderne, les gens veulent être connectés. Cela devient un bien de première nécessité comme l’eau ou l’électricité. Je comprends la frustration de nos clients en panne, indique Jean-Marc Escalettes, mais je leur demande un peu de compréhension. »

Lire aussi : Depuis la tempête, des personnes âgées toujours privées de téléphone et d’internet à Lanester

Trois mille techniciens ont été mobilisés par Orange au lendemain de la tempête Ciaran en Bretagne, pour réparer des lignes téléphoniques comme ici, dans le Finistère. Un millier le sont encore. Ar | CHIVES GILLAUME SALIGOT / OUEST FRANCE

1 000 poteaux réparés par semaine

Selon le représentant d’Orange, l’entreprise a engagé des moyens aussi « exceptionnels » que la tempête elle-même pour réparer « 100 % du réseau mobile » très vite et 97 % du réseau de téléphonie fixe à ce jour : « 3 000 techniciens sur le terrain au lendemain de la tempête, 1 000 personnes encore mobilisées aujourd’hui, des experts, des nacelles, des tarières pour forer des trous et remplacer les poteaux tombés. »

À ce jour, elle a ainsi réparé « environ la moitié des poteaux tombés en Bretagne », en démultipliant sa capacité à les remplacer, passant de 150 poteaux hebdomadaires avant la tempête à un rythme de « 300 poteaux par semaine en novembre, 500 en décembre et depuis janvier, 1 000 poteaux par semaine ».

Lire aussi : Après la tempête Ciaran en Bretagne, une facture salée pour les assureurs

Jean-Marc Escalettes, directeur de l’opérateur de téléphonie Orange Grand Ouest. | DAISY REILLET

« Il reste quelques récalcitrants »

Mais en matière de téléphonie fixe, si le réseau structurant a été réparé en un mois, c’est la boucle locale, « qui amène le réseau chez l’utilisateur, qui a le plus souffert avec les arbres tombés sur les lignes ».

La prévention a-t-elle été suffisante avant le passage de la tempête Ciaran ?

Problème : en campagne, ces lignes et ces poteaux se situeraient chez des propriétaires privés. Lesquels doivent prendre en charge le déblaiement, l’enlèvement des souches et l’élagage des arbres tombés afin que les techniciens d’Orange puissent accéder aux poteaux et réparer. Or, confie Jean-Marc Escalettes, « c’est assez difficile d’avancer dans certains cas avec des propriétaires qui disent : « C’est trop cher, je ne peux pas le faire. »

Les préfectures auraient « aidé » l’opérateur qui ne possède aucun moyen de coercition. « Mais il reste quelques récalcitrants. C’est la loi commune. »

Orange promet toutefois la fin des réparations « d’ici à fin février. On peut estimer que fin janvier, la moitié de ce qui reste à réparer le sera ». Pour quel coût ? L’opérateur estime qu’il se chiffre « en millions d’euros », mais n’en dira pas davantage. Un coût, promet-il, qui n’aura aucune conséquence sur ses tarifs.

Source: https://www.ouest-france.fr/meteo/tempete/en-bretagne-deux-mois-et-demi-apres-la-tempete-ciaran-le-defi-monstrueux-dorange-add7fd48-b499-11ee-b2a2-ccb95da3b2ac

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/en-bretagne-deux-mois-et-demi-apres-la-tempete-ciaran-le-defi-monstrueux-dorange-of-fr-16-01-24/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *