C’est confirmé. La Bretagne a été arrosée plus que la normale en avril 2024 et au cours des sept derniers mois. Mais cette météo pluvieuse est restée inefficace : le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) n’a relevé « aucun niveau de nappe phréatique en hausse ».
C’est mesuré avec toute la rigueur scientifique des spécialistes du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Il a beaucoup plu sur la Bretagne en avril 2024, « environ 1,2 fois la normale ». Ce début de printemps arrosé est dans la tendance bretonne de l’année. La pluie a été plus importante que la normale au cours des sept derniers mois, sur les quatre stations météorologiques de la région : 115 % de la normale à la station de Rennes Saint-Jacques (Ille-et-Vilaine), 112 % à Saint-Brieuc Trémuson (Côtes-d’Armor), 113 % à Pontivy (Morbihan) et 128 % à Spézet Saint-Goazec (Finistère). Mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, cette météo chagrine n’a pas été efficace pour stopper la baisse des nappes phréatiques sur le moyen terme.
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Assez de pluie pour un mois d’avril…
La bonne nouvelle : leur niveau est très haut… pour un mois d’avril (pour 42 % des piézomètres bretons), essentiellement dans le Finistère et le Morbihan. Le BRGM n’a recensé aucun niveau de nappe inférieur aux moyennes des mois d’avril.
…Mais pas assez pour recharger les nappes
La mauvaise nouvelle : il n’a pas plu assez pour recharger les nappes bretonnes « très fréquemment en baisse […] sur 81 % des piézomètres du réseau », indique le BRGM. Ses spécialistes n’ont constaté « aucun niveau de nappe en hausse ». Au mieux, des niveaux de nappe stables (19 % des piézomètres), « essentiellement situés entre Saint-Brieuc et Rennes ».
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Où tombe la pluie efficace
Cette baisse des niveaux, observée partout en Bretagne, s’explique par l’absence de pluies vraiment efficaces, celles qui alimentent les cours d’eau et rechargent les nappes souterraines après évapotranspiration. Dépendante du relief, de l’épaisseur des sols et de la nature de la végétation, la pluie efficace est traditionnellement plus importante à l’ouest de la Bretagne et à l’intérieur des terres, que sur le bassin rennais. Mesurée par le BRGM, elle a « bien été présente en octobre, plus forte en novembre, importante en décembre-janvier-février, et à nouveau bien présente en mars-avril ».
De quoi recharger les nappes de mi-octobre 2023 jusqu’à début avril, indique le BRGM. Problème : ces pluies efficaces restent très hétérogènes en Bretagne. Elles représentent « 48 % des pluies tombées à Rennes Saint-Jacques, 50 % à Saint-Brieuc Trémuson, 68 % à Pontivy et 79 % à Spézet Saint-Goazec ». En clair, la pluie efficace a arrosé davantage le Finistère et le Morbihan et donc, davantage rechargé leurs nappes phréatiques.
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