En Cornouaille, ils appellent à sauver les moulins (LT.fr-2/05/24)

Fin avril, à l’occasion du congrès de la Fédération nationale des associations de sauvegarde des moulins, près de 150 personnes se sont rassemblées en Cornouaille afin de rappeler l’importance de la préservation d’un tel patrimoine sur le territoire.

Par Benjamin PONTIS.

D’ordinaire, c’est le calme qui demeure sur le site du moulin de Kerzuot, à Plozévet. Mais ce week-end, près de 150 curieux sont venus découvrir l’histoire du lieu. Ces curieux ? Des membres du congrès national de la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins (FFAM) qui s’étaient réunis, pendant trois jours, du 26 au 29 avril, à Quimper. Trois jours durant lesquels ils ont visité plusieurs moulins en Cornouaille, dont celui de Plozévet, un moulin à orge, blé noir, avoine et seigle qui avait été acquis par Charles Le Guellec, ancien maire de la commune, aux alentours de 1775.

Un patrimoine « en danger »

Si le moulin n’est aujourd’hui plus en activité, il n’en demeure pas moins très bien conservé. « C’est un édifice unique en France car il possède cinq roues et une chute d’eau d’environ 12 m », raconte Benoît Huot, le président de l’Association des moulins du Finistère (AMF). « Dans le Finistère, on a dénombré jusqu’à 3 600 moulins à eau et à vent. Ils avaient été créés pour faciliter le travail de l’homme », rappelle Benoît Huot.

Au cours du congrès, cet amoureux des moulins a tenu à rappeler que la force motrice de l’eau avait été le principal moteur du développement économique de la France pendant des siècles avec la mouture du grain, les scieries, les forges, le tannage du cuir, la fabrication de pâte à papier ou encore pour l’éclairage public.

Pendant le week-end, environ 150 congressistes ont visité plusieurs moulins à eau et à vent situés en Cornouaille.
Pendant le week-end, environ 150 congressistes ont visité plusieurs moulins à eau et à vent situés en Cornouaille. (Le Télégramme/Benjamin Pontis)

Ce patrimoine, « le troisième de France après les églises et les châteaux », est désormais « en danger », alerte Benoît Huot. Selon la FFAM, plus de 12 000 ouvrages sur le territoire national ont été partiellement ou totalement détruits au cours de ces quinze dernières années. Des destructions « au nom de la restauration de la continuité écologique des cours d’eau », indique Benoît Huot.

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C’est ce qui a été le cas dernièrement à Quimper avec la suppression des seuils du Moulin-Vert et du Moulin-au-Duc. Selon les congressistes, les équiper de turbines hydroélectriques aurait coûté moins que leur démantèlement et cela aurait ainsi pu permettre d’éclairer le centre-ville, de chauffer trois bâtiments publics ou de recharger les véhicules électriques de la municipalité.

« Vers une catastrophe sanitaire »

Lors de leur congrès, ces passionnés de moulins ont appelé les autorités à prendre conscience de l’importance du rôle des retenues d’eau en rivière, affirmant que leur destruction contribue à « aggraver les pénuries d’eau sur les bassins » mais également « à mettre en péril les milieux naturels, les milieux aquatiques ». Ce qui, pour eux, est une hérésie face aux périodes de sécheresse qui « ont tendance à s’accentuer depuis quelques années ».

« On va tout droit vers une catastrophe sanitaire, il n’y aura bientôt plus de poissons dans les rivières et on se retrouvera plus qu’avec des poissons d’élevage », complète Benoît Huot, appelant « à laisser les propriétaires s’occuper de leurs moulins. Ils sont les garants de la rivière et de la bonne santé des cours d’eau. Ce sont eux qui connaissent le mieux les rivières de notre territoire ».

En Cornouaille, ils appellent à sauver les moulins
(Le Télégramme/Benjamin Pontis)

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/plozevet-29710/en-cornouaille-ils-appellent-a-sauver-les-moulins-6576594.php

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