En Finistère, quelle est la situation dans les urgences des hôpitaux ? (OF.fr-12/01/23)

Le centre hospitalier de Quimper-Cornouaille (Chic), à Quimper, dans le sud-Finistère.

Plan blanc aux urgences de Brest, Morlaix et Quimper, fermeture temporaire et partielle des urgences de Landerneau pendant les fêtes de fin d’année… Fin décembre 2022, les syndicats CGT des hôpitaux de Brest, Carhaix, Landerneau et Morlaix, ont déposé un signalement au procureur de la République pour mise en danger de la vie d’autrui. Les fêtes passées, quelle est la situation aujourd’hui ? On fait le point.

Aux urgences de l’hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest, comme ailleurs dans le Nord-Finistère, le plan blanc n’a toujours pas été levé. Concrètement, le personnel soignant pourrait être rappelé sur des jours de repos, pour venir prêter main-forte. Il faut dire que, selon une source syndicale, l’hôpital manquerait cruellement de moyens : « On manque de médecins, d’infirmiers, d’aide soignants… Il y a plein de métiers en tension. »

La fin d’année 2022 a été douloureuse. D’abord parce que la fermeture des urgences de Landerneau a mécaniquement provoqué une hausse d’activité à Brest. Ensuite, parce que l’hôpital a dû déplorer plusieurs arrêts maladie dans les rangs des soignants. « La fin d’année a été extrêmement tendue », poursuit-on du côté des syndicats. Et la situation peine à s’améliorer : « Ce n’est plus choquant de voir des patients attendre entre douze et vingt-quatre heures sur un brancard. » Les soignants recommandent fortement d’appeler le 15 avant de se rendre aux Urgences, « afin qu’un premier tri soit fait avant de se rendre à l’hôpital ».

Au moins six lits supplémentaires aux urgences de Morlaix

Aux urgences de Morlaix, la tension était à son comble en fin d’année. Exemple dans la nuit du 21 au 22 décembre 2022, où 28 personnes ont dû dormir sur des brancards, attendant d’être pris en charge.

Malgré le plan blanc toujours actif, « la situation s’est calmée, il n’y a plus d’attente : les patients qui arrivent sont tout de suite hospitalisés », a rassuré Fabrice Liszak de Maszary, directeur de l’hôpital de Morlaix.

Ce dernier a annoncé la création « d’au moins six box aux urgences, en priorité cette année. On va réaménager les bureaux des médecins qui seront transférés dans une autre zone ».

À Landerneau

« La fermeture temporaire et partielle des urgences de Landerneau, pendant les fêtes de fin d’année 2022, aura été l’exemple le plus emblématique de la situation globale de l’hôpital », reconnaissait Florence Favrel-Feuillade, directrice générale du CHRU de Brest et du CH de Landerneau, lors de la cérémonie des vœux du Centre hospitalier Ferdinand Grall de Landerneau.

Une fermeture qui a soulevé d’autres inquiétudes autour de l’avenir de laboratoire landernéen, du service anesthésie et par conséquent du bloc et de la maternité.

En parallèle de ce contexte déjà très incertain, Patrick Leclerc, président du conseil de surveillance de l’hôpital, interroge l’ARS sur les moyens. « J’ai l’impression que notre établissement pourrait être mieux accompagné… Quand je vois l’accompagnement financier que d’autres établissements ont obtenu. Sans doute n’allons-nous pas assez mal ? »

À Quimper et à Concarneau

De son côté, le Centre hospitalier de Cornouaille (Chic) « reste confronté à des tensions hospitalières importantes ». Le plan blanc, déclenché depuis le 16 décembre 2022, « reste activé pour répondre aux besoins d’hospitalisations non programmées et réduire la tension aux urgences ».

Ce jeudi 12 janvier 2023, l’établissement explique que « les difficultés de sortie des patients vers les dispositifs d’aval (domicile, soins de suite et de réadaptation, Ehpad…) perdurent. Ainsi, les durées d’hospitalisation sont impactées et les tensions sur les flux perdurent. Le nombre de patients en attente d’un lit tous les matins aux urgences de Quimper reste important, à hauteur d’une vingtaine en moyenne ».

Le Chic ajoute toutefois que « le dispositif d’adaptation capacitaire mis en place (vingt et un lits de médecine post-urgences, dont quinze lits sur le site de Quimper et six lits sur celui de Concarneau) a permis d’atténuer en partie le phénomène majeur de tension aux urgences durant les congés de fin d’année ». Des congés qui, selon l’établissement « ont été au maximum préservés ».

À Carhaix

À Carhaix, le plan blanc y est aussi activé. Julie Cottenceau, directrice de l’hôpital de Carhaix, se dit « vigilante chaque jour par rapport aux équipes des urgences et à l’accueil des patients ». En 2022, ce service a accueilli en moyenne par jour 40 patients, avec des jours en dessous et largement au-dessus. Comme cela a été le cas cette journée de décembre 2022 : 59 patients sont arrivés aux urgences. Les onze premiers de janvier sont, en revanche, encourageants : 38 patients en moyenne. Plusieurs pics ont été tout de même observés les 2, 5 et 10 janvier, qui ont enregistré les passages aux urgences de 47 à 48 personnes.

Le profil des patients en majorité ? « Ce sont des patients qui ont la plupart du temps plus de 75 ans, avec de multiples pathologies. Leur prise en charge est parfois complexe, et demande du temps. Nous réalisons des points trois fois par jour (8 h 30, 12 h 30 et 16 h 30) pour analyser les capacités d’accueil et mettre en place des transferts à Brest, Morlaix ou à Landerneau si besoin », explique la directrice. Les patients plus âgés ont « des besoins plus importants d’hospitalisation par rapport à d’autres patients ».

À Quimperlé

Restructurées en mai 2018, les urgences de Quimperlé accueillent 21 000 passages par an, soit 57 patients par jour en moyenne. « Si le nombre de passages aux urgences est en augmentation ces dernières semaines, la difficulté majeure réside dans la capacité à trouver des lits d’hospitalisation ou d’organiser le retour à domicile des personnes âgées fragiles. Cela se traduit par un encombrement des urgences par des patients stagnant dans l’attente d’une solution d’aval », déplore Anne-Cécile Pichard, directrice déléguée de l’hôpital de Quimperlé – Sites Villeneuve et Kerglanchard.

À Douarnenez

Le service des urgences du centre hospitalier Michel-Mazéas de Douarnenez est ouvert 24 heures sur 24. Il est équipé de quatre « box » où se réalisent les prises en soins des patients, d’une salle de « déchocage » équipée de matériel spécifique destiné aux patients au pronostic menacé, ainsi que de deux lits d’hospitalisation de très courte durée. Ce service de l’hôpital de Douarnenez accueille environ 14 000 personnes par an pour des prises en charge médicales urgentes, toutes spécialisations confondues.

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/en-finistere-quelle-est-la-situation-dans-les-urgences-des-hopitaux-1c2b7026-91c9-11ed-8422-8c5ee4e04114

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