
Plougonvelin (Finistère), comparaissait devant le tribunal correctionnel de Brest pour hébergement non conforme et travail dissimulé. Il a été relaxé du premier chef d’accusation et reconnu coupable du second. Néanmoins, il sera dispensé de peine.
Par Eloïse LEVESQUE.
L’hostellerie de la pointe Saint-Mathieu, à Plougonvelin (Finistère), comparaissait devant le tribunal correctionnel de Brest, jeudi 16 octobre 2025, pour hébergement non conforme et travail dissimulé, faits remontant à l’été 2018. La CGT s’était portée partie civile.
Hébergement de stagiaires dans des « conditions indignes »
« Dans un rapport de l’inspection du travail, il est reproché à l’hôtel d’avoir hébergé ses stagiaires dans des conditions indignes. À 5 km du lieu de travail, dans un dortoir aux conditions d’hygiène douteuses, ces salariés devaient y aller à pied », argumente l’union départementale CGT du Finistère, dans un communiqué.
Pour le compte de la défense, plusieurs attestations produites par trois stagiaires ont été fournies au tribunal. L’un d’eux relate : « Nous devions marcher, mais il y avait toujours un chef, un cuisinier ou quelqu’un de l’hôtel pour nous aider. » Une autre évoque un logement « confortable ».
Sur ces faits, le parquet a requis la relaxe, compte tenu de « la régularisation qui a été opérée dans les jours qui ont suivi », rapporte le syndicat.
« On a mis des choses en place »
S’agissant des faits de travail dissimulés, la CGT dénonce : « Les horaires hebdomadaires dépassaient les 50 heures, et des paiements étaient effectués en liquide. »
Contacté, le gérant de l’hôtel quatre étoiles l’admet : « On a manqué de vigilance sur certains points. Il y a eu un manque de contrôle. Mais il y a un fossé entre ce qui nous a été reproché et la réalité. On a appliqué les conventions de stage. On n’est pas sur une filière d’immigration. Depuis, on a mis des choses en place », insiste-t-il.
Le parquet a requis la condamnation « au regard des heures supplémentaires effectuées et de l’absence de formation et de suivi des stagiaires dans cette période ». Toutefois, « au regard des dispositions prises par l’entreprise après le contrôle de l’inspection du travail et à l’ancienneté des faits », une dispense de peine a été proposée.
Dispense de peine
Le tribunal a suivi les réquisitions : l’hôtel-restaurant a été relaxé pour les faits d’hébergement non conforme et condamné mais dispensé de peine pour travail dissimulé. Il n’a pas d’obligation d’affichage de la condamnation.
L’établissement devra néanmoins verser 300 € de dommages et intérêts à la CGT ainsi que la somme de 500 €. Cette dernière fustige « un mépris conjointement affiché à [son] égard ».
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