En Grande-Bretagne, le mouvement de grève s’amplifie (IO.fr-2/12/22)

Manifestation d’infirmières devant la conférence annuelle du parti conservateur, à Birmingham, en octobre

Dans l’enseignement

Cette semaine, à l’appel du syndicat UCU, plus de 70 000 membres du personnel de 150 universités à travers tout le Royaume-Uni ont fait grève les jeudi 24 et vendredi 25 novembre – ils feront grève à nouveau le 30 novembre – pour de meilleurs salaires tenant compte de l’inflation (11,1 % sur un an en octobre), de meilleures conditions de travail et de meilleures retraites.

Ces grèves sont les plus importantes de toute l’histoire de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni. Le syndicat UCU enregistre une participation jamais vue aux piquets de grève.

Début novembre, un accord salarial est intervenu à l’université Hopwood, près de Manchester (voir Informations ouvrières, n°732, page 7 ). Les universités étant toutes privées au Royaume-Uni, les négociations se mènent dans chaque université.

La vice-présidente de l’Union nationale des étudiants de l’enseignement supérieur, Chloe Field, a déclaré : « Les étudiants sont solidaires du personnel universitaire en grève. Nous avons toujours été clairs sur le fait que les conditions de travail du personnel déterminent les conditions d’apprentissage des étudiants. Or, depuis plus d’une décennie, personnels et étudiants subissent les attaques d’un secteur qui place les profits au-dessus de l’éducation. »

Chez les postiers du Royal Mail Group

Cent quinze mille employés du groupe, à l’appel du syndicat CWU, étaient en grève eux aussi pour des augmentations de salaires tenant compte de l’inflation, les 24 et 25 novembre, et referont grève le 30 novembre, puis sept jours en décembre.

On indique qu’Amazon a de plus en plus de difficultés à assurer ses expéditions, notamment à l’occasion du Black Friday.

La date de la grève avait donc été choisie à dessein par les salariés.

Dans le service de santé

Le Royal College of Nursing  (465 000 adhérents) annonce des journées de grève pour le jeudi 15 et le mardi 20 décembre.

Le syndicat demande une augmentation de 15 %. Cette augmentation est revendiquée alors qu’on estime à 20 % la perte de pouvoir d’achat depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir en 2010.

En Ecosse, le syndicat Unison conseille à ses adhérents du NHS local d’accepter la hausse de 11 % des salaires proposée par le gouvernement local, comme étant la « meilleure proposition possible ».  Ainsi, une substantielle augmentation qui n’était pas possible pour le gouvernement local, il y a quelques jours, le devient subitement. Les enseignants du primaire écossais apprécieront.

Dans le même temps, en Ecosse

Toutes les écoles étaient fermées en Ecosse en raison des grèves des enseignants. Andrea Bradley, secrétaire général du syndicat EIS (Education Institute of Scotland) a rejeté la dernière proposition du gouvernement local de Nicola Sturgeon qui prévoyait qu’un personnel au bas de l’échelle recevrait une augmentation de 6,85 %, les autres n’obtenant que 5 % d’augmentation1. « C’est un réchauffage paresseux de la proposition que nos adhérents ont déjà rejetée », a déclaré Andrea Bradley.

Grèves annoncées dans la fonction publique d’Etat Le syndicat PCS  (Public and Commercial Services), dont les cent mille adhérents ont voté la grève, a annoncé des mouvements de grève dans la fonction publique pour le mois de décembre. Le secrétaire du syndicat, Mark Serwotka, a déclaré : Des dizaines de milliers d’adhérents ont des salaires de misère, il ne s’agit plus seulement de se serrer la ceinture. Il s’agit de choisir entre se chauffer et manger. Ce n’est tout simplement pas acceptable pour les propres employés du gouvernement.
Les lois antisyndicales votées depuis Thatcher, maintenues par tous les gouvernements, dont celui de Tony Blair, du Parti travailliste, ont morcelé et entravé la classe ouvrière britannique, qui en dépit de cela veut combattre2. Et malgré cet obstacle et d’autres – Starmer, à la tête du Parti travailliste, hostile aux piquets de grève, et ses relais dans les syndicats, en est un de taille –, les salariés britanniques arrachent des avancées, reconstituent leurs forces et cherchent à reprendre le contrôle sur leurs syndicats.

J.P. MARTIN, correspondant local d’Informations Ouvrières
source: https://infos-ouvrieres.fr/2022/12/02/en-grande-bretagne-le-mouvement-de-greve-samplifie/

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