
Les finances du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Finistère sont en berne depuis l’extension, sans compensation de l’État, de la prime Ségur aux salariés du secteur social et médico-social privé. L’association, qui emploie 19 personnes, risque d’entrer en cessation de paiements en avril 2025. Elle lance une pétition et une campagne d’adhésion.
Par Bleuenn ROBERT.
« Nous voulons alerter les citoyens et les citoyennes sur la situation intenable dans laquelle nous sommes » : les Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) se trouvent confrontés à « une grave crise financière créée par l’État ». Dans le Finistère, l’antenne qui accompagne chaque année 8 000 personnes joue même sa survie.
Risque de cessation de paiements en avril
En cause ? L’extension de la prime Ségur, adoptée en août 2024, aux salariés du secteur social et médico-social privé, « sans en garantir le moindre financement » explique Cécile Texeira, présidente du CIDFF29. Si cette augmentation de 183 € net par mois pour les 19 salariés du centre finistérien, répartis entre Brest, Quimper et Morlaix, est une récompense de la qualité du travail mené, elle pèse très lourd sur les finances de l’association. Pour le centre finistérien, cela représente 97 000 € de surcoût financier sur une année.
Publication de CIDFF Finistère
// 𝐀𝐋𝐄𝐑𝐓𝐄 𝐒𝐔𝐑 𝐋𝐄𝐒 𝐃𝐑𝐎𝐈𝐓𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐅𝐄𝐌𝐌𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐃𝐄𝐒 𝐅𝐀𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄𝐒 𝐄𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐓𝐀𝐆𝐍𝐄 : 𝐍𝐎𝐒 𝐀𝐒𝐒𝐎𝐂𝐈𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐄𝐍 𝐃𝐀𝐍𝐆𝐄𝐑 !
Ce matin, nous avons adressé une lettre ouverte à la presse quotidienne régionale, signée par la Fédération nationale des CIDFF, ainsi que par les élu·es et salarié·es du CIDFF des Côtes d’Armor, du CIDFF Finistère, du Cidff35, du CIDFF du Morbihan officiel et de la Fédération Régionale CIDFF de Bretagne.
Pourquoi ?
Parce que les CIDFF, essentiels pour l’accès aux droits des femmes et des familles en Région Bretagne, sont aujourd’hui menacés par une décision gouvernementale qui, sans compensation financière, met en péril la pérennité de nos services et nos structures sur le territoire !
Chaque année, nous accompagnons gratuitement et individuellement plus de 6 000 personnes en Bretagne, dont 2 500 victimes de violences et près de 10 000 personnes collectivement. À l’échelle nationale, ce sont 195 000 bénéficiaires, dont 61 000 femmes victimes.
Demain, nos actions pourraient disparaître.
𝐋’𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞𝐬-𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐥𝐮𝐭𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐧𝐞 𝐝𝐨𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐞 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐦𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐮𝐧 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐞 𝐬𝐥𝐨𝐠𝐚𝐧 : 𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐝𝐮𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐮𝐧 𝐫𝐞́𝐞𝐥 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐄𝐭𝐚𝐭 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐝𝐞́𝐥𝐞́𝐠𝐮𝐞́𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝟓𝟎 𝐚𝐧𝐬.
Nous refusons cette mise en danger de nos associations dont les conséquences sur les territoires seront dramatiques !
Nous demandons une compensation de l’extension de la prime Ségur par l’État, afin de garantir la pérennité de nos missions. 𝐒𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐥𝐚, 𝐜𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐢𝐥𝐢𝐬𝐞́𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐧 𝐬𝐮𝐛𝐢𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬.
Nous comptons sur vous pour relayer notre appel et défendre avec nous le maintien d’un tissu associatif travaillant pour l’intérêt général, la défense du service public et des droits pour une société juste !
L’association, dont le modèle économique repose majoritairement sur des subventions (dont 54 % des différents ministères de l’État et 14 % du Fonds Social Européen), est depuis le mois de septembre 2024 suspendue au Projet de loi finance, pas encore votée à l’Assemblée nationale. « L’instabilité politique fait qu’on attend, on attend… Mais on n’a plus le temps d’attendre », poursuit Cécile Texeira. Face à ces difficultés financières, le CIDFF29 risque d’entrer en cessation de paiements dès avril 2025.
source: https://www.facebook.com/cidfffinistere/posts/1045343737636677?ref=embed_post
Une pétition en ligne ce vendredi
« Si la prime Ségur n’est pas compensée par l’État, ça aura impact humain : si on est moins présents, c’est moins de bénéficiaires qui pourront être accueillies », résume la présidente du CIDFF29 qui rappelle que la lutte contre les violences faites aux femmes est pourtant l’une des Grandes causes du quinquennat. « On a besoin d’être soutenus » , insiste Cécile Texeira. Elle encourage « tous les citoyens et citoyennes de Bretagne » à se mobiliser, soit en signant la pétition sous forme de lettre ouverte mise en ligne ce vendredi 31 janvier 2025, soit en adhérant à l’association pour l’année, et ainsi la soutenir à hauteur de 15 €.
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URL de cet article: https://lherminerouge.fr/en-grave-crise-financiere-creee-par-letat-le-cidff-appelle-a-la-mobilisation-des-finisteriens-of-fr-31-01-25/