Les habitants du Centre-Bretagne ont fait entendre leur colère, ce samedi 30 septembre 2023, à Quimper (Finistère). Ils ont manifesté, pendant plus de quatre heures, pour défendre le service des urgences de l’hôpital de Carhaix. Ils n’ont rien obtenu mais restent déterminés.

Au sortir de la réunion avec le préfet, les élus ont indiqué « ne rien avoir obtenu » pour la réouverture complète des urgences de Carhaix. Les manifestants du Centre-Bretagne ont promis de revenir. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE
Deux heures et demie. C’est le temps qu’aura duré la rencontre entre la délégation de Carhaisiens et le préfet du Finistère, Alain Espinasse. L’objet des discussions : la défense des urgences de l’hôpital centre-breton. À la sortie de cette entrevue, face à un millier de manifestants, Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère), avertit : « Nous n’avons rien obtenu » . Dans l’assistance, c’est « une grosse déception ».
Ce samedi 30 septembre 2023, c’était déjà la troisième fois que les Carhaisiens se rendaient à Quimper pour demander la réouverture complète des urgences. Depuis septembre, elles ne prennent plus les patients qui se présentent spontanément entre 18 h 30 et 8 h. Un appel au 15 est nécessaire.
Danse et lacrymogène
Non déclarée selon le préfet, mais largement annoncée, la manifestation a été contenue à l’écart de la préfecture. Parmi le millier de personnes il y a beaucoup d’habitants, de jeunes qui « luttent pour toutes les causes qui sont justes », des chefs d’entreprise, des pompiers, des professionnels du social et du monde médical, de nombreux élus… Durant l’attente du retour de la délégation, les centre-bretons ont dansé, joué de la musique, mangé, crié des slogans…
Durant quelques instants, la manifestation s’est aussi tendue. La catapulte carhaisienne, symbole de la lutte pour la sauvegarde de la maternité en 2008, est descendue de sa remorque.
Ensuite, les choses se précipitent d’un coup. Un fumigène est lancé en direction des forces de l’ordre. Un petit groupe de manifestants tente de forcer le barrage dressé par de nombreux gendarmes sur l’étroit pont qui les sépare. La réponse est immédiate : ils sont aspergés de lacrymogène. Les gaz atteignent bon nombre de manifestants qui déjeunent dans le calme.
« La colère monte »
Ce bref affrontement est une manière pour les Carhaisiens de dire que le ton peut encore se durcir. « Chez nous, la colère monte crescendo », assure Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance. Et la nouvelle journée de mobilisation n’a rien apporté de neuf. Alain Espinasse, le préfet, dit « comprendre l’inquiétude » et assure que son « objectif reste de trouver des solutions le plus vite possible » .
Cette manifestation aura montré que la capacité de mobilisation centre-bretonne reste grande. Mais aussi que la lutte carhaisienne fédère : sur scène Raymond Messager (divers droite), vice-président du conseil départemental, a assuré fermement que le Département « soutient la réouverture totale des urgences de Carhaix ». Pour Mélanie Thomin, députée PS : « Nous sommes les dépossédés, ceux qu’on exclut du service public en ne faisant rien. Mais les Centre-Bretons sont déterminés. »
« Résistance ! »
Déçus mais pas abattus, les Carhaisiens ont rangé leur catapulte en milieu d’après-midi. « Nous reviendrons. Tous ensemble ! », promet Christian Troadec, avant que l’assistance, déterminée, n’entonne : « Carhaix ! Carhaix ! Résistance ! »
Auteur : Anaëlle Berre et Rose-Marie Duguen Photos : Thierry CREUX.
Source : EN IMAGES. Pour la défense des urgences de l’hôpital, les Carhaisiens déterminés (ouest-france.fr)
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