EN IMAGES. Réforme des retraites : « Encore et toujours plus mobilisés » dans les rues de Brest(OF 28/03/2023 18h36)

Environ 24 000 manifestants selon les syndicats, 11 000 selon la police, ont défilé ce mardi 28 mars 2023, à Brest (Finistère), pour la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Ici avec le char du collectif Le Maquis, toute sono dehors. | OUEST-FRANCE

« Ça veut dire quoi, “poucave” ? » s’étonne une dame, en voyant un jeune taguer de ce mot l’une des vitrines protégées par des panneaux de bois de Zara, lors de cette 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. « C’est une balance, un cafteur, un fayot ! » lui répond vivement une jeune fille aux cheveux rouges.

À Brest (Finistère), ce mardi 28 mars 2023, 200 jeunes, tous vêtus de noir, désormais connus sous l’appellation black blocs, ont pris, par surprise, la tête du cortège, impressionnant, qui verra défiler dans les rues 24 000 manifestants selon l’intersyndicale, 11 000 selon la police.

Au rythme d’un djembé infatigable, les manifestants en noir n’ont pas cessé de scander des slogans anti-police. Ce qui provoquait l’inquiétude des organisations syndicales, qui hésitaient à écouter la manifestation et se désolidarisaient officiellement des militants en noir.

Les « black blocs » en début du cortège scandent des slogans anti-police, sur un parcours que les organisations syndicales ont hésité à écourter. | OUEST-FRANCE

Pourtant, le ton général était donné dès les premiers discours des porte-paroles, très applaudis, vers 11 h, place de la Liberté. Tous dénonçaient « la brutalité de la riposte policière », la « violente et disproportionnée répression » des forces de l’ordre.

« On essaie de se protéger au maximum en restant groupés et en évitant de se faire reconnaître, on n’est pas forcément des casseurs », expliquent deux jeunes en noir et cagoulés. Avant d’être pris à partie par un membre de Solidaires, qui leur demandait de ne pas se mêler au cortège : « Nous, on ne veut pas de violence, on défile à visage découvert, grondait le syndicaliste. Si tu as des choses à dire, tu n’as pas à les cacher, ce n’est pas avec de la violence qu’on fera bouger les choses ».

Pique-nique place Wilson, où les manifestants se sont donné rendez-vous au final, malgré les réticences de l’intersyndicale, face au nombre, environ 200, en début de cortège, de jeunes militants « black blocs », remontés… à bloc contre la police. | OUEST-FRANCE

Il surfe sur la manif’ !

Pourtant, dans l’ensemble, l’ambiance de la manif’reste plutôt sympa. Et le défilé tout en orange de la CFDT, par contraste, apportait une note de gaîté. Le clou de ce mardi restera ce stage diving (plonger dans la foule) de toute beauté, rue Victor-Hugo ! Acclamé par la foule, porté par ses potes et un gros son, un manifestant a surfé sur la manif. Succès !

Un « stage diving » de toute beauté, rue Victor-Hugo ! Acclamé par la foule, porté par ses potes et un gros son, il surfe sur la manif’ ! Succès ! | OUEST-FRANCE

« Tu nous mets 64, on te re-mai 68 ! » reste le slogan du moment, qu’on voit partout porté en autocollants. Le chef de l’État « arrogant » et à « l’entêtement incompréhensible », en prend partout pour son grade, toutes tendances confondues : « C’est Macron qui a allumé le feu social ! » chantent les manifestants, « encore et toujours plus mobilisés » dans les rues de Brest. « On est là, on est là ! »

Mais le président ne concentre pas toutes les protestations : « Qui aujourd’hui, manifeste seulement contre cette réforme mal foutue ? questionne un groupe de retraités. On a tant de bonnes raisons de défiler, de dire notre mécontentement ».

L’orange très gai de la CFDT, en contraste total avec les tenues sombres des « black blocs ». | OUEST-FRANCE

« C’est vrai ! » approuve une autre bande de jeunes qui marche au rythme de la techno : « On a carrément l’impression d’être bafoués, piétinés dans nos droits ! » Sans oublier le fameux article 49.3, « dont on n’avait jamais entendu parler ! » Mais qui continue à cristalliser « colère et sentiment de trahison ».

Arrivés au final sans problème place Wilson, les manifestants vont chanter, accompagnés en fanfare, l’indispensable Bella Ciao. Avant de se quitter tranquillement vers 13 h, l’heure de pique-niquer sous la pluie…

Auteurs : Frédérique Guiziou et Sabine Niclot-Baron

Source : EN IMAGES. Réforme des retraites : « Encore et toujours plus mobilisés » dans les rues de Brest (ouest-france.fr)

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