
Par Alexis POYARD.
C’est maintenant de notoriété publique : l’organisation étudiante UNI est un nid à nazis. Vous savez quoi ? Bruno Retailleau ne voit rien à y redire. Celle qui a été autrefois l’organisation étudiante de la droite « classique » voit depuis des mois son arrière-boutique révélée par des enquêtes journalistiques. Ce sont en effet des dizaines de saluts nazis, néonazis, propos racistes, antisémites, xénophobes, qui ont été tenus tant à la base que par des dirigeants nationaux de l’UNI.
La défense de l’UNI est connue, et sa malhonnêteté a été démontrée. Entre deux saluts Kühnen (néonazi), le délégué national de l’organisation, Mathis Gouachon se perd en justifications pour expliquer que son « syndicat » ne connaît aucun néonazi dans ses rangs, qu’il ne s’agit que d’actes isolés… Finalement, la réaction de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président des Républicains (dont l’UNI est historiquement proche), n’a rien d’étonnant. Notre brève.
Pour aller plus loin : Membres et gestes néonazis : l’UNI persiste et signe
La complicité de Retailleau avec l’extrême droite violente et raciste
Ce 29 août, Mediapart révélait de nouvelles outrances racistes au sein de l’UNI : appel à « gazer toutes ces raclures » de « bédouins de cités », comparaison de supporters de foot noirs à des « singes »… Ce qui n’a pas empêché le premier flic de France de (ré)affirmer son soutien à l’organisation étudiante, encore l’été dernier.
Lorsque les journalistes interrogent en face à face Bruno Retailleau, ce dernier soutient l’UNI, « bien sûr », malgré les déjà nombreuses révélations. Le 27 août, lorsque Mediapart sollicite par mail une réaction du ministre sur de nouvelles révélations, « le ministre ne souhaite pas répondre ».
Le ministre de l’Intérieur a de la suite dans les idées : il se voit déjà président de la République aux prochaines élections. Il va donc avoir besoin de petites mains pour coller, distribuer des tracts marqués de son visage, animer des meetings… Après tout, si le bras droit est tendu vers le haut, la main gauche peut bien tendre un tract.
Les universités, elles, se murent pour la plupart dans un silence gêné. Du côté de l’Alternative Étudiante Rémoise et de l’Union Étudiante Toulouse, affiliées à l’Union Étudiantes, on dénonce « des idéologies fascistes, néonazies, violentes » et une « normalisation rampante de l’extrême droite dans les milieux universitaires et syndicaux ». L’UNEF réclame une commission d’enquête parlementaire sur les agissements de l’extrême droite dans les universités à la suite des révélations de Mediapart.
Une proposition formulée dès mars 2025 par la députée insoumise Marie Mesmeur, qui par ailleurs dénonce la proximité des « syndicats » étudiants d’extrême droite avec des groupuscules violents, tout en étant des viviers de recrutement pour LR, le RN, Reconquête!, ou l’UDR d’Éric Ciotti.
Manifestement, si enquête, il doit y avoir, celle-ci doit commencer par celui qui laisse faire, voire utilise cette violence et ce racisme : Bruno Retailleau.
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Source: https://linsoumission.fr/2025/09/02/retailleau-uni-nazis-universite/
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