Les surveillants pénitentiaires de l’Hermitage, à Brest (Finistère), vont mener une action de blocage ce mercredi 27 septembre. En sous-effectif, ils dénoncent leurs conditions de travail rendues « impossibles ».

À la maison d’arrêt de l’Hermitage, à Brest, les surveillants déplorent des conditions de travail devenues invivables. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
À la maison d’arrêt de l’Hermitage, à Brest, les surveillants ont enclenché un mouvement de protestation pour dénoncer leurs conditions de travail. En sous-effectif total
, ils préparent un blocage ce mercredi 27 septembre, à partir de 6 h 30, devant l’établissement pénitentiaire. Le mouvement de contestation a débuté le mercredi 20 septembre par un retard de prise de service.
Les conditions précises du blocage sont encore en réflexion. Le ralentissement des mouvements judiciaires est évoqué afin de faire valoir [leur] mécontentement aux juges
.
La surpopulation carcérale mêlée aux manques d’effectifs ont entraîné une saturation et une fatigue intense
depuis le début d’année, raconte un surveillant, qui a préféré resté anonyme. Actuellement, la maison d’arrêt compte 150 détenus en trop par rapport à la capacité d’accueil d’environ 250 places. Pour les surveillants, 13 postes vacants sont relevés sur l’établissement, 22 en comptant les arrêts maladie.
Des heures supplémentaires, pas de remplacement
Les personnels déplorent des rappels sur les jours de repos, afin de compenser ces postes, et un nombre ahurissant
d’heures supplémentaires. J’ai fait 320 heures supplémentaires en 2023, ça représente deux postes mais la DISP (Direction interrégionale des services pénitentiaires) préfère payer des heures supplémentaires que de recruter.
Les conditions de détention sont également pointées du doigt. La surpopulation amène à des cellules composées de deux à trois détenus contre la cellule unique d’usage, obligeant certains à dormir sur des matelas posés à même le sol. Ils ne sont pas traités comme des humains
, regrette un surveillant.
Près de 70 départs en cinq ans
Sous la coupe de syndicats régionaux, dont notamment Force ouvrière, l’action se déroule le même jour que la nouvelle liste des postes. Les syndicats espèrent ainsi faire pencher la balance en leur faveur avant un mois de novembre décisif. L’espoir d’une contestation unitaire est soulevé. Plus il y a d’établissements dans lesquels la voix s’élève, plus ce sera efficace.
Ce que nous souhaitons, c’est que les futurs départs à la retraite soient couverts
, souligne un surveillant. Sur les cinq ans, il y en a eu près de 70, seulement une partie a été remplacée. Tant qu’il n’y a pas de souci, ça ne les dérange pas, mais le jour où ça va arriver…
En amont de cette action, la direction de l’administration a menacé les personnels d’un jour sans paye pour les participants, rapporte un surveillant. Les agents sont motivés, ils bloqueront malgré les menaces.
Auteur : Arthus VAILLANT
URL de cet article : En « sous-effectif total », les surveillants vont bloquer la maison d’arrêt, à Brest (OF.fr 25/09/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)