ENTRETIEN. Démission du maire de Saint-Brevin : « Je le sens soulagé de sa décision »(OF.fr-18/05/23)

Joël Guerriau (à droite), a été reçu par Élisabeth Borne, à l’hôtel Matignon, pour son entretien avec le maire de Saint-Brevin.

Entretien réalisé par Frédéric Barillé (Presse Océan)

Sénateur centriste de Loire-Atlantique, mobilisé sur la question des violences envers les élus, Joël Guerriau, lui-même ancien maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, accompagnait Yannick Morez à Matignon, mercredi 17 mai 2023.

Presse Océan : vous étiez au côté du maire de Saint-Brevin Yannick Morez, hier, lors de la rencontre organisée à la demande d’Élisabeth Borne. Que s’est-il dit ?

Joël Guerriau : « Yannick Morez a reformulé ses propos du matin, devant la commission sénatoriale à laquelle je participais. Madame Borne a pris note, avec émotion, puis elle a demandé à la ministre déléguée aux Collectivités territoriales (Dominique Faure, ndlr) de résumer les solutions qui feront l’objet d’une proposition de loi. C’était un échange constructif, avec la volonté de faire avancer les choses ».

Ces mesures vous semblent-elles de nature à rassurer les élus ?

« J’avais été en 2022 coauteur d’une proposition de loi visant justement à rompre l’isolement des élus. Ce texte donnait la possibilité à leurs associations de se porter partie civile. C’est à ce titre que l’Association des maires de France était représentée, à Matignon, par son président David Lisnard (Les Républicains) et son représentant de Loire-Atlantique Maurice Perrion. Le gouvernement avance quatre orientations : d’abord l’ambition de créer un ’’choc civique’’, afin que la population prenne conscience de ce que font les élus ; deuxièmement, la création d’un centre d’analyse et de lutte contre les violences faites aux élus et à leurs proches ; ensuite la mise en place d’une protection immédiate au niveau adapté à la menace ; enfin la volonté que pénalement les plaintes aboutissent. »

Cette affaire aura permis une prise de conscience ?

« Les élus sont régulièrement confrontés aux insultes et menaces, ils ne disent rien et c’est la raison pour laquelle je pense que les statistiques minorent le phénomène. J’avais d’ailleurs organisé une rencontre sur ce thème, le 7 avril au Pouliguen, en présence d’une cinquantaine d’élus victimes. Yannick Morez était là. Ce qu’il a vécu est très violent. Il a été écouté et entendu. Je comprends aujourd’hui son émotion. C’est un médecin, quelqu’un d’équilibré, posé. Mais on ne peut pas rester le même. Il a besoin de passer à autre chose, retrouver une vie plus sereine. Je le sens soulagé d’avoir pris cette décision. »

Au-delà de toutes les annonces, diriez-vous que l’État a été présent avec Yannick Morez jusqu’ici dans ce dossier, la préfecture notamment ?

« Je n’ai pas de commentaire à faire à ce sujet. »

Source: https://www.ouest-france.fr/politique/entretien-demission-du-maire-de-saint-brevin-je-le-sens-soulage-de-sa-decision-da78fc8e-f564-11ed-9a00-58a9ada1f55a

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