Par Nadine BOURSIER & Yvan DUVIVIER
Le député Jean-Michel Jacques annonce la visite prochaine de représentants de la Direction générale de l’armement et imagine la Fonderie de Bretagne de Caudan (Morbihan) produire des obus de mortier. Côté syndicats, on observe que « rien est signé ».
J’estime que nous devons étudier toutes les options pour diversifier l’activité et ainsi maintenir les emplois : la production d’obus de mortier en est une.
Dans un communiqué, le député d’Hennebont Jean-Michel Jacques annonce avoir obtenu des autorités de la Direction générale de l’armement du Ministère des Armées qu’ils se rendent prochainement à la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan).
Pérénniser l’avenir du site
L’usine, qui appartenait au groupe Renault, a été rachetée par le fonds d’investissement allemand Callista, à l’automne 2022. Le repreneur, conscient de la situation fragile de l’entreprise ayant cumulé de lourdes pertes d’exploitation, avait prévu de diversifier son activité, en s’affranchissant des commandes de Renault. Aujourd’hui, l’entreprise qui emploie 310 personnes dont vingt intérimaires, travaille aussi pour le constructeur automobile BMW et vient d’obtenir un autre marché, la production de supports de corps de pompes pour les travaux publics.
La production d’obus de mortier pourrait donc être une nouvelle piste de diversification. « Cela permettrait non seulement de pérenniser l’avenir du site à l’échelle locale, estime le député Renaissance (qui est aussi rapporteur de la loi de programmation militaire 2024-2030), mais aussi de consolider notre souveraineté industrielle nationale et de rentrer dans la logique d’économie de guerre consacrée dans la loi de programmation militaire 2024-2030. »
Consultation en cours avec John Deere
À ce jour, modère Maël Le Goff, délégué syndical CGT à la Fonderie, rien n’est signé, rien n’est fait, nous n’étions pas informés. Ce n’est qu’une visite de prévue, il ne faut pas s’enflammer
. Ce qui est acquis, en revanche, ce sont les aléas de production liés au plus important donneur d’ordres que reste Renault, qui a du mal à respecter les volumes prévus dans le business plan
alors même que Callista souhaite faire descendre la part de la marque au losange à 50 % du chiffre d’affaires en 2025.
Outre cette perspective ouverte par le député morbihannais, le syndicaliste confirme qu’une consultation est en cours pour produire des pièces pour des engins agricoles. Selon nos sources, le client pourrait être la marque John Deere. Et alors qu’un incendie a frappé une fonderie allemande, celle de Caudan pourrait être amenée à la suppléer provisoirement.
À Caudan où les investissements promis se précisent : Maël Le Goff rappelle que le démantèlement d’une ancienne ligne de moulage va permettre l’installation d’une noyauteuse et la réalisation de pièces plus conséquentes que celles que nous réalisons actuellement
, le changement des fours étant programmé ces prochaines années.
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