Jeudi 6 mars 2025, à Brest (Finistère), en raison de « dégradations », le président de l’UBO (Université de Bretagne occidentale) a fait évacuer la faculté Segalen occupée par des étudiants qui dénoncent les coupes budgétaires nationales. Lundi 10 mars, une assemblée générale a eu lieu, avec des étudiants en colère contre Pascal Olivard. Une nouvelle manifestation est prévue ce mardi 11 mars.
Par Laurence GUILMO .
Comment relancer le mouvement après un jeudi « noir » pour les étudiants qui protestent contre les coupes dans le budget de l’Enseignement supérieur et de la recherche ? Et comment mobiliser à quelques petites semaines des partiels ?
Pour rappel, jeudi 6 mars, à Brest (Finistère), après deux jours d’occupation, le président de l’UBO, Pascal Olivard, a fait évacuer la faculté des Segalen par des CRS pour des raisons de sécurité et de « dégradations ». Quatre étudiants ont été placés garde à vue avant d’être libérés sans que des charges soient retenues contre eux. La fac des lettres est restée fermée jusqu’à ce lundi 10 mars.
Hier, de 12 h 30 à 14 h, c’est à la faculté des sciences que s’est déroulée une assemblée générale (AG). D’habitude, c’est à Segalen. « C’est l’occasion de toucher d’autres étudiants », ont indiqué les organisateurs. Quelques étudiants en sciences ou aux Beaux-arts ont exprimé leur satisfaction de pouvoir participer « pour la première fois à une AG ». Opération réussie sur ce point, même si le nombre de participants – une centaine – serait moindre qu’en Lettres (200 à 300), habituel fer de lance des mouvements sociaux.
La décision de Paul-Alain Jaffrès, directeur de la faculté des sciences, présent lors de l’AG, d’accorder une demi-heure « libre », de 13 h 30 à 14 h, pour ceux qui ont cours durant cette période, a été saluée. Des étudiants ont rappelé que « l’occupation » de Segalen avait été votée pour « libérer du temps en l’absence de banalisation des cours et d’adoption du 10 améliorable (la non prise en compte des notes inférieures à 10/20 NDLR) ». Ce qui, pour l’instant, n’est pas acquis.
Les tags, « dégradations » ou expression libre ?
Il a aussi beaucoup été question des « dégradations », notamment des tags (dont certains mettant en cause la police ou le président Olivard) et d’une TV cassée. Ce qui leur a valu une volée de bois vert d’une bonne partie de la classe politique brestoise (atténuée chez LFI et le PCF).
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Mais du point de vue des étudiants, les tags sur les murs ne semblent pas des « dégradations » mais plutôt de l’expression libre, voire de l’art ! Certains leur ont certes paru excessifs mais ils seraient l’œuvre d’individus que personne n’aurait vu faire. Ils dénoncent une volonté « répressive » ou de « décrédibiliser » leur mouvement. De son côté, Paul-Alain Jaffrès a mis en garde sur le fait que « l’argent dans les peintures n’ira pas ailleurs ».
L’AG a voté majoritairement pour « continuer la lutte ». Ce mardi 11 mars, journée régionale d’action, une manifestation partira de la faculté de droit, à 10 h 30, avec un passage à la faculté des sciences. Puis à 11 h 30, un rassemblement est prévu à la faculté Segalen. Avant une nouvelle AG, à 12 h 30.
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