Par Bertrand THOUAULT.
Après le départ en retraite d’un gynécologue obstétricien, faute de remplaçant, la salle d’accouchement de la maternité du Centre hospitalier Erdre et Loire d’Ancenis pourrait fermer le 1er novembre.
« On prend le problème à bras-le-corps mais on a très peu de pistes », se désole Sandrine Delage, directrice du Centre hospitalier Erdre et Loire à Ancenis-Saint-Géréon.
À compter du 1er novembre 2023, en raison d’un départ à la retraite d’un chirurgien, le bloc obstétrical de l’hôpital d’Ancenis pourrait fermer, a révélé dès le 12 juillet, Presse-Océan (1). « On cherche son remplaçant depuis plusieurs mois mais on ne trouve personne. On se donne jusqu’à septembre pour trouver, dans l’idéal, deux candidatures de gynécologues obstétriciens à temps partiel et afin que l’activité soit pérenne. »
« La spécialité salle de naissance peu choisie »
L’annonce faîte au personnel de la maternité d’Ancenis, mercredi 11 juillet en matinée, révèle un mal endémique d’effectif « qui touche l’ensemble des maternités », précise la directrice de l’hôpital d’Ancenis. « En gynécologie obstétrique, le CHU de Nantes assure une bonne partie des gardes mais avec ce départ en retraite, il ne peut pas tout reprendre. » Une salle d’accouchement qui doit être dotée 24 heures sur 24, d’un gynécologue obstétricien, d’un anesthésiste, d’un pédiatre, d’une sage-femme et d’une auxiliaire puéricultrice. « Sans l’un ou l’autre de ces praticiens, on est obligé de la fermer. »
« Cela met en difficulté les parturientes »
Le bloc obstétrical du CHEL a déjà connu des périodes de fermeture l’été dernier, à Noël, et plus récemment le 1er mai, mais, selon la directrice de l’établissement, « la difficulté » provient en partie du fait qu’il s’agit d’une discipline à risque médico-légal. « Elle est aussi extrêmement fatigante en raison du travail de nuit. Parmi les internes formés, la spécialité salle de naissance (bloc obstétrique, N.D.L.R.) n’est pas beaucoup choisie et les professionnels n’y mènent pas forcément toute leur carrière. »
Un appel à manifester
À la section locale CFDT du Centre hospitalier Muriel Renaud, alerte : « Cela met en difficulté les parturientes, qui devront choisir un lieu pour accoucher à plus de 50 km de leur domicile. Nous restons vigilants sur les moyens mis en place pour assurer la sécurité de ces femmes, notamment pour obtenir des chambres d’hôtel lorsqu’elles arrivent à terme, ou, si besoin, d’une surveillance préconisée, avec un transport sécurisé compris. »
L’Union locale CGT du pays d’Ancenis, Claude Gaudin dénonce « une casse » du service public et lance un appel à manifester « pour le défendre », samedi 9 septembre, à 10 h, au rond-point de la station Esso, à Ancenis. « Au printemps, c’était les urgences de nuit et on attend de voir si la réouverture sera effective à l’automne. À la maternité, on exige la continuité de cette activité salle d’accouchement de l’hôpital d’autant plus que la population s’accroît en pays d’Ancenis. Cela contribue par ailleurs à désengorger Nantes, Angers, Cholet ou Châteaubriant. »
En consultation échographique ou unité de suite de couche à l’hôpital d’Ancenis, Sandrine Delage rappelle « qu’il n’existe à ce jour aucune difficulté. La maternité ne ferme pas et accueillera les mamans et leurs bébés même si elles ont accouché dans un autre établissement ».
Dès l’annonce de la possible fermeture de la salle d’accouchement, un collectif d’usagers a réagi dans un communiqué. « C’est une très mauvaise nouvelle tant pour les futures mères de la région d’ Ancenis que pour celles de Nantes, Angers, Cholet et Châteaubriant dont les maternités publiques sont saturées », écrit son porte-parole Jean-Luc Landas. « Pour celles qui devront avoir recours aux cliniques privées, elles y subiront les dépassements d’honoraires importants réclamés tant par les gynécologues obstétriciens que par les médecins anesthésistes », rajoute-t-il.
(1) Chaque année, près de 600 femmes accouchent à la maternité d’Ancenis.
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