Femmes maires en Finistère : « Toujours une rivalité avec des hommes qui voudraient notre place » (OF.fr-4/10/24)

Viviane Godebert, première vice-présidente de l’AMF (Association des maires de France) en Finistère, et maire de Locmaria-Plouzané. | ARNAUD QUENTRIC

Le Carrefour des communes, à Brest, réunit tous les maires du Finistère. Un « petit-déjeuner des femmes maires » est organisé vendredi 4 octobre 2024. L’occasion, pour certaines d’entre-elles, de pointer un manque de parité.

Par Mickaël LOUEDEC.

« Quand on écoute sept hommes se succéder à la tribune, je trouve que, là, ça se voit… » Isabelle Assih, maire de Quimper, ne mâche pas ses mots quand on la questionne sur la place des femmes dans la fonction de maire. En ouverture du Carrefour des communes, au Quartz de Brest, ce jeudi 3 octobre 2024, ce sont en effet sept hommes qui ont pris la parole pour lancer les festivités. Aucune femme.

« On représente 50 % des citoyens, reprend l’élue quimpéroise. Ce genre de format ne passe plus du côté des femmes. » Le Carrefour des communes, pourtant, organise un« petit-déjeuner des femmes maires » ce vendredi matin.

Isabelle Assih, maire de Quimper (Finistère) et présidente de Quimper Bretagne occidentale (QBO) dans son bureau, le 12 septembre 2024. | OUEST-FRANCE

« Les mêmes difficultés qu’ailleurs »

« C’est une tradition de réunir les femmes maires régulièrement, même si ça ne se fait pas forcément au Carrefour des communes », explique Chantal Soudon, maire de La Martyre. Viviane Godebert, première vice-présidente de l’AMF (Association des Maires de France) en Finistère, et maire de Locmaria-Plouzané, détaille les thématiques qui peuvent y être abordées : parité, violences faites aux femmes, statut des élu-e-s.

Les élues interrogées en marge du Carrefour des communes, ce jeudi, ne pointent pas toutes les mêmes difficultés, dans leur fonction. « Nos difficultés sont celles qu’on retrouve ailleurs, les choses peuvent nous être plus facilement reprochées parce qu’on est des femmes », pointe Chantal Soudon.

« L’égalité homme- femme est garantie par la loi, tout comme l’accès aux postes et aux mêmes responsabilités que les hommes », indique aussi Nathalie Bathany, adjointe au maire de Plougastel-Daoulas.

Chantal Soudon, la maire de La Martyre (Finistère). | OUEST-FRANCE

« Les femmes ont leur place »

L’accès au fauteuil de maire, lui, reste compliqué. On compte seulement 62 femmes à l’occuper dans le Finistère, pour 277 postes, calcule Viviane Godebert. « Quand se pose la question pour une femme d’être élue, elle minore ses compétences », pointe-t-elle. Et dans le rôle de maire, elle déplore « toujours une rivalité avec des hommes qui voudraient être à notre place »

Isabelle Assih, de son côté, regrette un déficit de crédibilité des élues : « Qu’on n’hésite pas à donner la parole aux femmes sur les questions d’économie ! »

Le rendez-vous organisé dans le cadre du Carrefour des communes sera aussi l’occasion d’un partage d’expérience, ou de consolider le réseau des élues. Isabelle Assih parle de « transmission de codes ». Pour Viviane Godebert, « chaque élue doit montrer aux autres élues que les femmes ont leur place dans les fonctions de la collectivité. »

°°°

Source: https://www.ouest-france.fr/societe/egalite-hommes-femmes/femmes-maires-en-finistere-toujours-une-rivalite-avec-des-hommes-qui-voudraient-notre-place-e7cf4dc4-818c-11ef-8449-517f3066b99b

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/femmes-maires-en-finistere-toujours-une-rivalite-avec-des-hommes-qui-voudraient-notre-place-of-fr-4-10-24/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *