Fermeture de l’usine Saupiquet à Quimper : « Apprendre ça du jour au lendemain, c’est violent » (OF.fr-22/07/24)

Valérie Bonder (à gauche sur la photo) et Séverine Lozachmeur, travaillent depuis douze ans à l’usine Saupiquet de Quimper, la dernière de France qui fermera définitivement le 20 décembre 2024.
Valérie Bonder (à gauche sur la photo) et Séverine Lozachmeur, travaillent depuis douze ans à l’usine Saupiquet de Quimper, la dernière de France qui fermera définitivement le 20 décembre 2024. | OUEST-FRANCE

La dernière usine Saupiquet de France, installée à Quimper (Finistère), fermera le 20 décembre 2024. Le sort de 155 salariés est en jeu. Deux d’entre elles ont décidé de témoigner.

Par Pierre FONTANIER.

Dans cinq mois, le 20 décembre 2024, le dernier site français de Saupiquet, célèbre marque tricolore fondée à Nantes (Loire-Atlantique) en 1897 par Arsène Saupiquet, fermera définitivement ses portes à Quimper (Finistère).

Deux femmes de rose et de rouge vêtu font grise mine, ce lundi matin devant l’entrée de l’usine. « Il n’y a eu aucun signe avant-coureur », lâche Séverine Lozachmeur, laborantine dans la conserverie de sardines et de maquereaux depuis douze ans et représentante du personnel, dont une majorité est féminin.

Valérie Bonder, une des dix élus CFDT depuis six ans et employée, comme sa collègue, depuis douze ans, regrette la manière dont le groupe italien Bolton Food a annoncé le 11 juin la fermeture aux salariés quimpérois : « L’annonce a été très soudaine. On vous apprend du jour au lendemain que votre usine, dans laquelle travaillent 155 personnes, va fermer : c’est violent ! » Drôle de cadeau de Noël.

Selon le propriétaire italien, la chute du volume des ventes et la surcapacité de production l’ont poussé à cette décision. Comme Ouest-France l’avait annoncé, deux des cinq lignes de production partiront dans des usines du groupe, en Espagne et au Maroc.

Le 20 décembre

Depuis, la direction enchaîne les réunions avec les délégués syndicaux et les représentants du personnel. « L’usine arrêtera sa production le 20 décembre. On est dans l’attente d’informations supplémentaires », regrette Valérie Bonder.

La fin des négociations aura lieu le 12 septembre et la procédure se poursuivra avec le dépôt du dossier à la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) mi-octobre. « Des propositions de reclassement ont été faites à cinq salariés du support (qualité, packaging…) Mais je ne pense pas que des propositions seront faites aux ouvriers », déplore la déléguée CFDT.

À 56 ans, Valérie Bonder a été opératrice au parage (préparation des filets de maquereaux) et au conditionnement avant de devenir cariste et de travailler au sertissage, puis comme conductrice de ligne. Elle tourne en 2×8, matin ou après-midi et attend « les contrepropositions de la direction ». Séverine Lozachmeur contrôle les matières premières et les produits finis. Elle aussi attend « plus de précisions de la direction ». Contactée, cette dernière explique que «le comité social et économique a voté l’ouverture anticipée d’un point information conseil pour répondre aux questions des salariés et les accompagner dans un éventuel projet professionnel».

Trois réunions sont encore prévues cette semaine : deux ce mercredi et une jeudi. Puis l’usine fermera, comme chaque année, du 26 juillet au 19 août. Son ultime coupure estivale.

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Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/fermeture-de-saupiquet-apprendre-ca-du-jour-au-lendemain-cest-violent-cb80db22-4809-11ef-bd80-f32123ed3357

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/fermeture-de-lusine-saupiquet-a-quimper-apprendre-ca-du-jour-au-lendemain-cest-violent-of-fr-22-07-24/

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